02/11/05 (B322) Aref aurait-il les moyens de contribuer à la chute du régime ? (Jean-Loup Schaal)

A des lecteurs qui m’interrogeaient pour savoir quelle allait être ma réaction à la campagne de calomnie dirigée par Me AREF, contre moi, je leur répond que je ne ferai rien de particulier.

J’ai un sens personnel de la responsabilité et de la fidélité de mes engagements. Quels que soient ses torts, je ne vais pas me livrer aujourd’hui à une attaque en règle et publique contre un homme dont j’ai contribué à sauver la vie. C’est son problème et non le mien.

Chacun veut apurer sa dette un jour ou l’autre.

Il y a deux façons de le faire :

  • les hommes honnêtes renvoient l’ascenseur,
  • les fourbes attaquent leur créancier moral pour ne pas s’acquitter …

Comme les lecteurs peuvent l’imaginer, l’attitude de Me Aref m’emplit de tristesse, de dégoût et de pitié. Mais je ne lui répondrai pas sur ce point. Qu’il continue à me cracher dessus, l’opinion sait maintenant ce dont il est capable.

Je viens d’apprendre que le site du GED avait publié des copies de lettre qu’il m’avait envoyées et qui avaient été retirées « in extremis » à ma demande, lors de l’audience du 18 octobre, pour lui éviter la honte et l’infamie.

Personnellement je ne les avais jamais produites, car ce sont des documents terribles pour Me Aref : ils le condamneront sans appel aux yeux de ses nouveaux maîtres, car ils prouvent sa duplicité et son manque de conviction.

Allant bien au-delà de ce qui a pu être écrit sur notre site, il traînait Guelleh et Gouled dans la boue et il dénonçait en même temps, la part de responsabilité des autorités françaises dans le meurtre du Juge Borrel et dans la première instruction qui a suivie. Par exemple :

  • il nous aidait à rédiger une plainte pour crimes contre l’humanité,
  • il les comparait au Chancelier autrichien !
  • il dénonçait les magouilles financières du régime (Arta, Banque de Somalie, .. ),
  • il se répandait sur des relations de complicité entre le Juge Le Loire et Guelleh,
  • il divulguait des informations pour montrer que certains hauts fonctionnaires français avaient une part de responsabilité dans le meurtre du Juge Borrel,
  • – etc..

Aujourd’hui, il sert la dictature en chien fidèle : après tout, c’est son droit le plus strict, s’il y trouve son intérêt financier !

Mais il n’avait nul besoin de m’attaquer personnellement pour cela. Sauf à vouloir se faire reconnaître par Guelleh, comme l’exécuteur du site de l’ARDHD, qui avait contribué plus que fortement à sa libération, mais qui agace fortement Guelleh et son entourage, parce qu’il dénonce les violations répétées des Droits de l’Homme et les magouilles permanentes.

Comme nous l’avons toujours dit, Guelleh est un dictateur abominable, qui a mis en place un système d’asservissement du peuple, mais il n’est pas pour autant dénué d’intelligence ! S’il le ne le savait pas déjà, la lecture de ces documents (*) lui confirmera la nature de l’homme qui le sert actuellement et il imaginera tout ce qu’il est capable de manigancer contre lui.

Pour un homme qui a changé tant de fois d’avis, qui a critiqué à outrance les uns et les autres, il n’y a plus de crédibilité : il n’y a que le déshonneur !

Bref, Aref apparaît au monde entier, comme « une planche pourrie », sur laquelle nul ne peut espérer s’appuyer pour « sauver sa peau » en cas de naufrage. Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

Car Guelleh est actuellement en situation de grande faiblesse : l’affaire Borrel le taraude, l’affaiblit et le déstabilise. Pourra-t-il se maintenir encore longtemps au pouvoir ? Il y a des doutes sérieux. Par réaction, il multiplie les tours de vis et les provocations en s’appuyant probablement sur des mercenaires recrutés à l’étranger (insécurité en ville, arrestation arbitraire des syndicalistes résistants, meurtre de lycéens, …) pour museler la population et sa colère grandissante, il risque de succomber rapidement aux multiples haines qu’il a suscitées, surtout s’il perdait le soutien personnel de Jacques Chirac.

Est-ce à ce moment qu’AREF intervient fort à propos ? A-t-il choisi de jouer cette comédie pour mieux descendre Guelleh ?

C’est un scénario tout à fait réaliste. L’analyse est simple !

Hors la présence de Guelleh, devant les caméras de la RTD et les plus hautes autorités françaises à Djibouti, son amitié nouvelle et ses accolades appuyées avec le Général Zakaria, possible successeur de Guelleh sont significatives. Zakaria pourrait-il avoir reçu l’adoubement de la France, ce qui est imaginable, si l’on donne tout son sens à la marque de reconnaissance hautement significative qu’il vient de recevoir sous forme de la Légion d’Honneur et d’un message personnel de Chirac.

J’en arrive à la question que je me pose : Guelleh a-t-il des risques actuellement de tomber, non pas sous les coups de la pression populaire, mais sous ceux de ses amis et des « traîtres » qui l’entourent ?

Cela ne nous attristera pas. La seule chose que nous espérons, c’est que le successeur, même s’il prend le pouvoir par la félonie et par des moyens non démocratiques, saura changer le type de régime et redonner au Peuple, les libertés, la démocratie, la Paix civile et la justice, auquel il peut prétendre légitimement. C’est le sens même de notre combat !

L’avenir de Guelleh est sombre, celui d’Aref l’est encore plus. Il sera utilisé tant qu’il peut être utile et il sera jeté ensuite. En dépit de ma bienveillance, ni l’ARDHD ni moi, ne serons là pour le soutenir et le sortir de Gabode ou d’Ali Addé.

Alors Aref, futur Premier Ministre du nouveau Président, qu’il aura contribué à mettre au pouvoir ou futur locataire de Gabode, pour trahison ? Après tout, il est assez grand pour se savonner sa propre planche, lui qui a tant savonné celle de ses amis.

Jean-Loup Schaal

(*) J’ignore, en dehors de ceux qui ont été publiés, quels sont les documents qui sont en possession du GED, mais je dispose de lettres encore plus explicites. Je me conserve le droit de les rendre publiques, en fonction de l’évolution de la situation.

Bien sur, Aref pourrait chercher de nouveau à me traîner en justice, mais cela ne me fait pas peur. Comme à l’audience du 18 octobre, moi, j’assume mes convictions ! Et mon casier judiciaire, contrairement au sien, est vierge !