03/01/07 (B376) La traque des Islamistes « introuvables ». Le Kenya ferme ses frontières. Les navires US patrouillent au large de la Somalie. (3 dépêches)

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1 – AFP

Somalie:
le Kenya ferme sa frontière pour bloquer les islamistes traqués

Par Mustafa HAJI ABDINUR

MOGADISCIO
(AFP) – Le Kenya a fermé mercredi sa frontière avec la Somalie
pour empêcher l’entrée de miliciens islamistes traqués
par l’armée éthiopienne dans l’extrême sud et a refoulé
700 réfugiés somaliens.

« La
frontière avec la Somalie est fermée », a indiqué
à la presse à Nairobi le ministre kényan des Affaires
étrangères, Raphael Tuju.

Le gouvernement
somalien de transition – dont les forces alliées à l’armée
éthiopienne ont défait le 1er janvier les islamistes dans leur
dernier bastion de Kismayo (sud, 180 km au nord de la frontière kényane)
– avait demandé mardi au Kenya de fermer sa frontière pour bloquer
les islamistes en fuite.

Les forces
éthiopiennes et somaliennes ont elles poursuivi mercredi leur traque
des islamistes près de la frontière avec le Kenya.

Mais
les chefs des tribunaux islamiques somaliens restaient introuvables, a indiqué
le gouvernement somalien.

« Nous
n’en avons attrapé aucun (…) Mais nous les poursuivons toujours »,
a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information, Ali Jama,
joint par téléphone à Baïdoa (250 km au nord-ouest
de Mogadiscio), siège du gouvernement.

Les Etats-Unis
ont de leur côté déployé des forces navales au
large des côtes somaliennes pour tenter d’empêcher la fuite des
islamistes, a indiqué mercredi le porte-parole du département
d’Etat, Sean McCormack.

« Nous
craignons que des dirigeants des tribunaux islamiques liés à
des organisations terroristes, y compris al-Qaïda, ne puisse s’enfuir
et quitter la Somalie », a déclaré le porte-parole.

Le porte-parole
du gouvernement somalien, Abdirahman Dinari, a rappelé que l’amnistie
proposée aux combattants qui déposeront les armes ne s’appliquait
pas aux dirigeants islamistes soupçonnés d’avoir des liens avec
Al-Qaïda.

Le Kenya,
qui accueille actuellement 160.OOO somaliens dans des camps, a refoulé
quelque 700 réfugiés somaliens qui tentaient de trouver asile
pour fuir les combats.

La police
kényane a notamment renvoyé en Somalie 400 réfugiés
à partir du poste de Liboi, situé à 550 km à l’est
de Nairobi. « On n’autorisera personne à entrer », a indiqué
à l’AFP sous couvert d’anonymat un haut responsable de la police.

Selon
le Bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU (OCHA),
environ 4.000 autres Somaliens sont coincés de l’autre côté
de Liboi, attendant de pouvoir passer au Kenya.

Sur la
côte de l’océan Indien, dans le district de Lamu, le Kenya a
aussi renvoyé 200 réfugiés somaliens qui étaient
passés dans quatre boutres par Ras Kambioni et cent autres arrivés
par la route.

« Nous
n’avons plus de réfugiés somaliens du côté kényan
mais nous poursuivons notre surveillance maritime et terrestre », a précisé
le commissaire de district, Dennis Omosa.

Le Kenya
a renforcé ses patrouilles sur la frontière, depuis la fuite
vers son territoire des islamistes, traqués côté somalien
par l’armée éthiopienne qui utilise des moyens aériens.

Les forces
éthiopiennes, engagées dans la poursuite des miliciens, ont
d’ailleurs tiré par erreur mardi sur un poste-frontière kényan
sans faire de victimes.

L’ambassade
américaine à Nairobi a appelé ses ressortissants au Kenya
à la plus grande prudence en raison « de représailles possibles
d’organisations terroristes », après la débâcle des
islamistes.

La situation
était calme mercredi dans Mogadiscio. Mais le désarmement volontaire
organisé par le gouvernement et prévu sur trois jours n’a pratiquement
pas démarré.

Seuls
18 fusils ont été remis dans le nord de la ville par le clan
des Abgal, auquel appartient le Premier ministre Ali Mohamed Gedi.

L’armée
éthiopienne qui soutient les forces gouvernementales somaliennes a
brisé en l’espace de 12 jours les forces des tribunaux islamiques,
d’abord à Baïdoa, puis à Mogadiscio, enfin à Kismayo.

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2 – Reuters

Washington
confirme la présence de navires US face à la Somalie

WASHINGTON
(Reuters) – Des forces navales américaines sont déployées
au large de la Somalie pour empêcher que des dirigeants islamistes liés
à Al Qaïda et d’autres extrémistes ne fuient le pays, confirme
un porte-parole du département d’Etat.

« Naturellement,
nous disposons d’une présence au large des côtes de Somalie et
de la Corne de l’Afrique, pour nous assurer qu’il n’y ait aucune échappatoire
par la mer à ces individus », a déclaré le porte-parole,
Sean McCormack.

« Nous
faisons en sorte qu’aucun dirigeant des Tribunaux islamiques (somaliens) ayant
des liens avec des organisations terroristes comme Al Qaïda ne puisse
fuir la Somalie », a-t-il dit.

Les islamistes,
qui ont abandonné lundi leur dernier bastion après deux semaines
de guerre éclair contre les troupes gouvernementales fédérales
somaliennes soutenues par l’armée éthiopienne, ont juré
de poursuivre la lutte, après s’être égaillés dans
les collines situées entre la ville portuaire de Kismayo, dans le sud
de la Somalie, et la frontière kenyane.

McCormack
n’a pas donné les noms de dirigeants, mais les autorités américaines
avaient affirmé avant la guerre que les hauts dirigeants de l’Union
des tribunaux islamiques (UTI) étaient sous la coupe d’une cellule
d’Al Qaïda. Le chef de l’UTI, le cheikh Hassan Dahir Aweys, figure sur
les listes d’extrémistes dressées par les Nations unies et par
les Etats-Unis.

Durant
les six mois où l’UTI a contrôlé Mogadiscio, les Etats-Unis
ont tenté en vain de persuader les islamistes de leur livrer trois
suspects recherchés pour leur rôle dans les attentats contre
les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie durant l’été
1998. Selon Washington, ces suspects-là se trouvent en Somalie.

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AFP

Somalie:
la traque des islamistes se poursuit dans le sud du pays
Par
Mustafa HAJI ABDINUR

MOGADISCIO
(AFP) – Les forces éthiopiennes et somaliennes ont poursuivi mercredi
leur traque des islamistes dans l’extrême-sud de la Somalie, près
de la frontière avec le Kenya d’où 600 réfugiés
ont été refoulés par les autorités de Nairobi.

Mais les
chefs des tribunaux islamiques somaliens, qui, depuis la perte de leur dernier
bastion de Kismayo, sont en déroute, restaient introuvables mercredi,
a indiqué le gouvernement somalien.

"Nous
n’en avons attrapé aucun (…) Mais nous les poursuivons toujours",
a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information, Ali Jama,
joint par téléphone à Baïdoa (250 km au nord-ouest
de Mogadiscio), siège du gouvernement.

Aucune
amnistie n’est prévue pour les chefs islamistes.

Le porte-parole
du gouvernement, Abdirahman Dinari, a rappelé que l’amnistie proposée
aux combattants qui déposeront les armes ne s’appliquait pas aux dirigeants
islamistes soupçonnés d’avoir des liens avec le réseau
terroriste Al-Qaïda.

"Nous
n’offrirons pas l’amnistie aux dirigeants islamistes (…) Ils sont accusés
de terrorisme et c’est un crime international", a ajouté M. Dinari.

Les islamistes
ont fui lundi la ville portuaire de Kismayo (sud) et se trouveraient actuellement,
selon Ali Jama, dans l’extrême sud du pays, dans une forêt très
dense à la frontière avec le Kenya, près de Ras Kambioni,
sur l’océan Indien.

Signe
d’un regain de tension à la frontière, le Kenya a refoulé
quelque 600 réfugiés somaliens qui tentaient de trouver asile
pour fuir les combats.

C’est
la première fois que le Kenya, qui accueille actuellement 160.OOO somaliens
dans des camps dans le nord-est du pays, refoule des réfugiés
dans le pays voisin depuis le début de la guerre civile somalienne
en 1991.

La police
kényane a renvoyé 400 réfugiés à partir
du poste-frontière de Liboi, situé à 550 km à
l’est de Nairobi. "Nous les avons renvoyés en Somalie. On n’autorisera
personne à entrer", a indiqué à l’AFP sous couvert
d’anonymat un haut responsable de la police.

Selon
le Bureau de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU (OCHA),
environ 4.000 autres Somaliens sont coincés de l’autre côté
de Liboi, attendant de pouvoir passer au Kenya.

Sur la
côte de l’océan Indien, dans le district de Lamu, le Kenya a
aussi renvoyé 200 réfugiés somaliens qui étaient
passés dans quatre boutres par Ras Kambioni.

"Nous
n’avons plus de réfugiés somaliens du côté kényan
mais nous poursuivons notre surveillance maritime et terrestre", a précisé
le commissaire de district de Lamu, Dennis Omosa, ajoutant qu’il n’y avait
pas de mouvements mercredi sur la frontière.

Le Kenya
a renforcé ses patrouilles sur la frontière, depuis la fuite
vers son territoire des islamistes, traqués côté somalien
par l’armée éthiopienne qui utilise des moyens aériens.

Les forces
éthiopiennes, engagées dans la poursuite des miliciens, ont
d’ailleurs tiré par erreur mardi sur un poste-frontière kényan
sans faire de victimes.

La situation
était calme mercredi dans Mogadiscio. Mais le désarmement volontaire
organisé par le gouvernement et prévu sur trois jours n’avait
cependant pas commencé.

En fait,
plutôt que de donner leurs fusils au gouvernement sans compensation
financière dans les deux centres de collecte ouverts mardi, les miliciens
et habitants se pressaient pour vendre leurs fusils d’assaut au grand marché
aux armes, Bakara, dans le sud de la ville.

"Beaucoup
de miliciens viennent vendre leurs armes au marché pour s’en débarrasser
à cause de l’ultimatum du gouvernement pour les désarmer",
a expliqué à l’AFP dans son échoppe, Gure Mohamed Gedi,
marchand d’armes depuis une dizaine d’années.

L’armée
éthiopienne qui soutient les forces gouvernementales somaliennes a
brisé en l’espace de 12 jours les forces des tribunaux islamiques,
d’abord à Baïdoa, puis à Mogadiscio, enfin à Kismayo.