28/02/07 (B384) Université de Djibouti LA HACHE DE GUERRE ENTERREE (Message envoyé par des étudiants)

Samedi
10 février, le Conseil de Discipline de l’Université s’est de
nouveau réuni mais, cette fois-ci, pour inverser la vapeur.

En effet, c’est, semble-t-il, avec un grand regret et surtout en traînant
les pieds que les membres du Conseil ont rejoint la salle de réunion
de l’Annexe de l’Université (Guantanamo pour les intimes) à
17h30 précises.

« L’orchestre » s’est installé sous la direction de son chef,
le Président du Conseil de Discipline, le Sieur Aïdid Aden, afin
de retravailler la partition.

Le temps de régler quelques notes et le débat sur la grève
a commencé. Les étudiants semi arc-boutés ont encaissé
des propos plus ou moins agressifs dans l’espoir d’être détaché
de la potence.

Condamnés pour désobéissance, insubordination et surtout
pour violence, les étudiants étaient confrontés à
des chefs d’inculpation on ne peut plus sévères.

Ensuite une pluie de recommandations, suivie de torrents de plaintes.

– Il ne
fallait pas faire comme ça, mais il fallait agir ainsi…

La décision disciplinaire sévère devait être annulée.
C’était l’ordre du jour.

La question est que comment la décision initiale a-t-elle été
remise en cause ? Pourquoi ce revirement subit des choses ?

On dit que l’intervention de la Première Dame y est pour quelque chose
après celle avortée du Ministre de l’Education Nationale et
de l’Enseignement Supérieur..

Enfin à l’issue de deux heures et dix minutes d’interminables discussions,
la sentence tant attendue mais très prévisible tomba :


Tous les étudiants reprendront leurs cours dès demain matin

La décision précédente, c’est à dire la sanction
avait jeté le discrédit sur l’administration. Aujourd’hui, dans
l’obligation de se contredire, elle a bel et bien failli causer sa déroute.

C’est comme si l’administration avait lancé une aiguille (la décision
disciplinaire) dans une botte de foin (les étudiants).

Alors le samedi soir pas d’histoire. Les mêmes refrains mais cette fois-ci
ensemble pour chanter la chanson des heureux retours.
– La décision est annulée
– Allez maintenant travailler
– Ne faites pas d’autres grèves
– Alors qu’on vient de signer la trêve
– Ne soyez pas indécis
– Cette fois-ci on a tous compris

Une dernière suggestion avant de me taire : que l’on soit libre, désormais,
de laver notre linge sale en famille sans que GRAND MA ne puisse intervenir,
car on est jamais à l’abri d’une grève au Pole …euh…pardon
Université de Djibouti.

GINNILI