05/03/07 (B385-A) C’est avec stupéfaction, indignation que j’ai appris la nouvelle d’une découverte macabre.(Mohamed Qayaad)

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Le temps passe, les images défilent. Que découvre-t-on
le 9 février 2007 au Day en République de Djibouti ? Un charnier
: des ossements d’êtres humains.

Ce n’est pas un rêve, c’est la réalité !

C’est quelque chose d’horrible, d’épouvantable, de démoniaque,
quelque chose qui vous prend à la gorge et vous empêche de crier.
Quel sadisme ! Quel machiavélisme et quelle méchanceté
de cour et d’esprit pour organiser des scénarios aussi affreux ! Chose
inacceptable et condamnable !

Les mots me manquent pour qualifier ces odieux actes barbares. Pourquoi ont-ils
été pris pour cibles à des fins de propagande par ce
régime sanguinaire ? Mais peut-on humainement accepter que ces personnes
puissent être massacrées sans être ni des meurtriers, ni
des voleurs, ni commanditaires de tels actes ?

De quel droit autoriserait-on pareille aventure, sous le prétexte qu’elle
se déroule au nord de Djibouti ? Je ne comprends pas que l’on ne s’émeuve
pas de ces crimes inqualifiables et répugnants.

Aucune critique , aucun commentaire, aucune dénonciation, aucun soupçon
pour réclamer par les mots la tête d’un régime despotique
et tyrannique.

Ce qui est encore pire, c’est que les ineffables, les plumitifs des organes
de la propagande ioguiste passent sous silence la responsabilité morale
du régime génocidaire. Qui de nous, qui de vous, qui de nos
compatriotes admettrait tout bonnement qu’un citoyen puisse être assassiné
?

Le système
utilise toutes ses forces, sa violence, son idéologie, son éducation
et sa culture populaire pour détruire la mentalité traditionnelle
et l’indépendance personnelle, et pour en effacer les meilleurs traits,
comme le respect envers les personnes plus âgées, la perception
de toute personne d’égal à égal, l’humilité. Égoïsme,
insouciance et impunité aussi bien qu’envie, cupidité, servilisme
se sont mis à prendre racine au sein de la société djiboutienne.

Il est regrettable qu’une fois encore, les commanditaires d’une telle manouvre
bénéficient d’une totale impunité et que la responsabilité
en incombe à un simple dictateur.

Il est inhérent à l’individu qui impose à la fois la
dictature et la criminalité aux Djiboutiens et trouve au sein du peuple
des hommes et des femmes sans conscience pour les suivre dans cette voie sans
issue ! Trop de solidarité automatique ! Trop de complicité
mécanique ? Trop de liens primordiaux encore trop forts !

Que l’on me dise que c’est un cauchemar ! Que quelqu’un me pince, que je me
réveille !

Il faut qu’on le sache. Il faut que l’opinion nationale et internationale
soit au courant de ce qui s’est passé.

C’est aux proches des victimes de poursuivre
en justice les commanditaires, les criminels de ces odieux assassinats sanguinaires.

On manifeste pour d’autres causes, contre maintes autres infamies ;
mais descendre dans la rue pour flétrir l’usage de la torture, de la
mort, cela devient plus délicat pour les chefs d’orchestre, même
quand l’abomination est le fait des affreux impérialistes yankees.
Où sont-ils nos pourfendeurs de l’extrême droite, les défenseurs
des grandes causes ; les Don Quichotte des temps modernes. Aucune indignation,
aucune colère de la part de ces grands vertueux pour ces « morts
».

Car qui songerait à aller jeter des pierres chez autrui quand sa propre
maison est de verre ? Qui se hasarderait même à donner de la
voix, quand les prisons locales résonnent des clameurs des suppliciés
? Absorbée par les préparatifs d’un sommet de pure forme qui
se soldera une fois de plus par des résolutions de routine, la Francophonie
ne pipe mot.

La plupart des États africains font de même ; et si d’aventure
l’un d’eux rompt l’assourdissant silence, c’est pour dire, comme pour s’excuser
de tant d’audace, qu’il ne peut que condamner de si inhumaines pratiques.

Où sont passés ceux qui se la jouent « défenseurs
de grands idéaux » mais qui s’écrasent, et se sont toujours
écrasés, devant les massacres annoncés, les massacres
en cours ainsi que ceux à venir. Pardon, qui s’écrasent lorsque
les victimes font partie d’une certaine catégorie. Leur silence m’abasourdit.

Comment peut-on continuer à occulter ladite réalité ?
Combien d’évènements macabres de ce genre notre pays n’a de
cesse de connaître depuis toujours ?

Combien de veuves, d’orphelins, de mutilés et de déplacés
manque-t-il encore au compte pour que la page sinistre soit tournée
définitivement pour la République de Djibouti ?

Chaque fois qu’il s’agit d’identifier un évènement majeur qui
démontre le mépris des organes propagandistes de la mafia djiboutienne
à l’égard des Djiboutiens, d’étranges troubles de perception
apparaissent : la vue faiblit, l’audition s’étiole, le verbe dépérit
et le sujet s’absorbe dans un état de stupidité manifeste.

Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, constitue la règle d’or
en la matière. Mais n’est-ce pas aussi la devise de ces magots complices
?

Nier, toujours nier ; la réalité est que le pays ne remplit
même plus le service minimum dans sa lutte contre les malfrats.

Dire la vérité, ce n’est pas savoir telle ou telle chose particulière,
la dictature ioguiste ou la paupérisation de la société
djiboutienne. Ce n’est pas tout savoir sur tout, ce qui est absurde. C’est
dire l’essentiel de ce qui est à dire.

Mais faut-il beaucoup lire, ou lire beaucoup à la fois pour savoir
? Réponse aléatoire, comme si on faisait fi de l’expérience
ou du raisonnement. La véritable ignorance n’est pas un vide mais une
représentation erronée, une méconnaissance donc, et plus
grave encore une méconnaissance qui croit savoir et se donne comme
un savoir, bref une illusion.

Pense-t-on vraiment « changer Djibouti » ? J’en doute, on ne croit
même pas nécessaire de le changer ; certains soutiennent même
que c’est impossible.

La réalité djiboutienne ne dépend pas d’un tel écrit,
que viendrait appuyer ou infirmer telle trouvaille socio-économique.
Comment échapper au naufrage ?

La solution n’est ni seulement économique, bien que la première
soit la réduction des inégalités. Ni seulement politique
bien qu’IOG ait accumulé la totalité de la richesse de Djibouti
sur les ruines d’un pays exsangue.

Ce peuple est continuellement menacé, agressé par un dictateur
belliqueux et arrogant. Tant d’hommes qui quémandent, qui sont méprisés,
victimes de vexations quotidiennes pour le plus grand profit d’une infime
minorité.

Une République de Djibouti cassée, un pays sans but dont la
gestion est la plus absurde et la plus déplorable qui puisse être,
ne peut échapper à la désintégration et à
la faillite par une recette magique et d’effet immédiat, qu’elle soit
économique, politique ou religieuse.

Ce dont Djibouti a besoin aujourd’hui, c’est d’un renouveau, d’une prise de
conscience pour changer notre destin. Malheureusement trop veulent tout changer,
sauf eux-mêmes.

Djibouti et les Djiboutiens ne veulent plus et n’accepteront plus aujourd’hui
d’être encore morcelés par tout ce qui les a depuis toujours
et encore divisés, à savoir le clanisme, l’égoïsme,
l’ingratitude et l’ambition personnelle.

Et cela ne se fera pas par la guerre clanique mais par et à
travers la concorde nationale. –

MQ