25/06/07 (B401) Communiqué d’Uguta-Toosa

UGUTA ( TOOSA )
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Communiqué du 20 juin 2007

Nous venons de relire avec consternation l’invitation faite par le Haut-Commissariat aux réfugiés (section Ethiopie) aux djiboutiens détenteurs de la carte de HCR de rentrer chez eux. Cette invitation, loin s’en faut, n’est pas justifiée.

De plus, c’est la seconde fois – la première datant du 2 mai 2007 – que le HCR brandit la menace de suspension d’aides fournies à ces réfugiés. Il argue que la République de Djibouti offre toutes les garanties nécessaires à leur intégrité physique. Or ce constat est démenti par la réalité politique, économique et sociale qui caractérise ce pays.

Erreurs commises par le HCR – Ethiopie

La hâte, que manifeste aujourd’hui le HCR à se débarrasser des réfugiés djiboutiens, a ses sources dans les erreurs commises entre 1991 et 1995 et les chiffres minorés affichés par ses services. Pendant la guerre civile (1991-1994) qui a opposé les troupes djiboutiennes et le front armé FRUD (Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie), l’agence des nations-unies n’a pas entrepris systématiquement :

1) – le décompte des réfugiés djiboutiens qui atteignait en 1994 le chiffre de 50.000 personnes et l’accueil dans des conditions habituelles ;

2) – le tri entre des familles restées en Ethiopie parce qu’elles estimaient que les accords de paix signés, au mois décembre 1994 et décembre 2001 entre le gouvernement djiboutien et le FRUD, correspondaient à des parodies de réconciliation nationale.

28 réfugiés djiboutiens officiellement répertoriés ?

Il n’y a que 28 familles bénéficiant du statut de réfugié. Ce chiffre minoré peut laisser croire que la question des réfugiés djiboutiens est réglée, or il n’en est rien. Plus de 3.000 réfugiés djiboutiens résident encore en Ethiopie. Un autre élément à prendre en considération : sous prétexte de ne pas froisser le pays qui les accueille, les Djiboutiens ne réclament pas avec assez de vigueur leurs droits.

La vérité sur la question des réfugiés djiboutiens

Premièrement, en République de Djibouti, la situation des droits de l’homme s’est dégradée entre 1999 et 2007. Les défenseurs des droits de l’homme sont harcelés (Cf. Le cas de M. Jean-Paul Noël ABDI).

Deuxièmement, la liberté politique est réduite à sa plus simple expression : l’opposition légalisée n’a pas le droit de s’exprimer librement dans le pays (Cf. L’affaire en cours de M. Abadid Hildid).

Troisièmement, les Djiboutiens qui vivent en Ethiopie sont pour la plupart des anciens maquisards du FRUD. Leur exil s’explique par des motifs politiques. D’autant plus que le charnier mis au jour le 2 février 2007 dans le Goda (Nord de Djibouti) lève le voile sur des zones d’ombre de la guerre civile de 1991-1994.

La nature du régime djiboutien, dénoncée pour la première fois une presse internationale unanime, nous demandons à la direction du HCR-Ethiopie reconsidérer la mesure pris à l’encontre des réfugiés djiboutiens.

M. Ali Coubba
Président de Uguta-Toosa (France)