03/04/08 (B441-B) Afrique en Ligne – Somalie: Nouvelles initiatives onusiennes pour la paix

Les Nations unies ont officiellement lancé les préparatifs en vue des pourparlers de réconciliation visant à conclure un compromis définitif entre les diverses factions politiques rivales en Somalie, conformément à la nouvelle stratégie de réconciliation.

L’Alliance pour la Re-libération de la Somalie (ARS), essentiellement composée de membres du clan des Hawiye et considérée comme le principal adversaire du Gouvernement fédéral de Transition (TFG) de la Somalie, organise des séries de pourparlers à Nairobi.

Le représentant spécial des Nations unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a déclaré mardi que la dynamique de paix en Somalie est irréversible, après la visite des principaux responsables de l’ARS, dont la délégation était dirigée par l’ancien chef du Parlement, Hassan Shariff Aden, tout en précisant qu’ils avaient manifesté leur détermination à travailler ensemble et à regarder vers l’avenir.

Il a expliqué qu’il attendait avec impatience de recevoir du TFG et de l’opposition la liste des noms des délégués appelés à participer aux futurs pourparlers.

L’Envoyé spécial des Nations unies s’exprimait ainsi en accueillant une délégation de haut niveau de l’ARS, arrivée à Nairobi pour répondre à son invitation.

Il a souligné encore une fois qu’il était satisfait de la Stratégie de réconciliation mise en avant par le président somalien Abdullahi Yusuf, ainsi que par le président du Parlement et le Premier ministre Noor Aden.

“De nouvelles évolutions très encourageantes ont été enregistrées ainsi qu’un signe positif d’engagement des Somaliens à reconstruire leur pays et à partir sur de nouvelles bases”, a déclaré l’ambassadeur Ould-Abdallah.

Les efforts de la Somalie en vue de la mise en place d’une autorité centrale ont été vains au cours des 16 dernières années, 16 tentatives infructueuses de mettre en place un gouvernement fonctionnel ayant été notées.

Le TFG, mis sur pied en 2004, après plus de deux ans de pourparlers menés dans le Kenya voisin, un pays qui offre de meilleures conditions de sécurité, n’a pas été en mesure d’asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire somalien.

“J’appelle tous les amis de la Somalie, qu’ils se trouvent dans la région, à l’extérieur, à soutenir ces dernières initiatives prises par le TFG et l’opposition”, a indiqué l’envoyé onusien.

Depuis le renversement de l’ancien dictateur Siad Barre, par une coalition de milices claniques, les politiciens somaliens n’ont jamais été capables de s’entendre sur une formule idéale de partage du pouvoir, plongeant ainsi le pays dans un bain de sang.

“Je sais qu’en raison de la prolongation de la crise, certaines personnes sont incapables d’imaginer que la Somalie puisse connaître la paix. Cependant, elles doivent se joindre aujourd’hui aux efforts de paix, sinon elles risquent de se retrouver exclues du processus tout entier”, a encore expliqué M. Ould-Abdallah.

“J’ai la conviction que les Somaliens, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’étranger, aspirent à la paix et n’accepteront pas la poursuite des combats, qui ont déjà fait de leur pays un Etat-paria”, a-t-il relevé.

L’Envoyé spécial a ensuite ajouté: “J’ai entendu cela de Somaliens à l’intérieur du pays et de membres de la diaspora lors de ma récente visite aux Etats-Unis. Ils souhaitent suivre la ‘voie appropriée’ préconisée par le Saint Coran. Les populations sont heureuses de voir le gouvernement et l’opposition répondre à cet ardent désir des populations.

"Les personnes ayant déjà assisté à plusieurs réunions sur la Somalie comprendront que cette fois-ci elles doivent apporter leur appui au processus en toute sincérité et s’abstenir d’intervenir de manière intempestive dans les affaires intérieures du pays".

L’ambassadeur Ould-Abdallah a encore affirmé que la communauté internationale, en particulier le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, suit les pourparlers de paix avec un grand intérêt.

Le président somalien, le président du Parlement et le Premier ministre de la Somalie ont récemment fait part de la volonté du TFG de discuter avec toutes les parties, une déclaration à laquelle l’opposition a réagi de manière positive.