20/04/08 (B444) RFI Les pirates du Ponant inculpés

Les 6 Somaliens, auteurs présumés de la prise d’otages sur le voilier français Le Ponant, ont été inculpés vendredi par la justice française notamment pour enlèvement et séquestration en bande organisée. Le parquet a requis leur placement en détention provisoire.

Deux de ces hommes ont été identifiés par les ex-otages comme ayant pris part à l’abordage du voilier. Trois autres sont soupçonnés d’avoir participé à la garde du navire, une fois que celui-ci a mouillé face au village de Gaard-Adé, dans la région autoproclamée autonome du Puntland, au nord-est de la Somalie. Le dernier est présenté comme étant le chauffeur du 4X4 à bord duquel ils circulaient lorsqu’ils ont été appréhendés par les commandos. Les autorités françaises souhaitent que les pirates puissent être jugés et les ont transférés en France après l’intervention des forces spéciales.

Le parquet a requis leur placement en détention provisoire.

L’information judiciaire qui a été ouverte vise les faits de « détournement de navire », « arrestation et séquestration de plusieurs personnes comme otages en vue d’obtenir une rançon », ainsi que « vol et recel » en bande organisée. Ces crimes sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.

Les six pirates ont été transférés en France, sans attendre l’accord formel des autorités somaliennes.

Selon le ministre français de la Défense, Hervé Morin, la Somalie n’a donné qu’un accord verbal, mais l’ensemble des règles de droit ont été respectées.

L’officiel français affirme que la France a accéléré le transfèrement pour que les pirates bénéficient du système judiciaire lié à un Etat de droit et pour qu’ils puissent se défendre, avoir des avocats et bénéficier d’une procédure judiciaire normale.

Que la France souhaite effectivement ces conditions d’équité, ou qu’elle souhaite mener elle-même la procédure pour faire un exemple et dissuader les futurs pirates, la machine judiciaire française est en tout cas en marche.

Les six Somaliens ont été présentés aux magistrats en vue de leur éventuelle mise en examen.