08/05/08 (B446-B) Nous avons pu obtenir des informations complémentaires au sujet des menaces qui pèsent sur MM Alhoumekani et Ali Iftin (Cf nos articles précédents sur le sujet). Des personnels diplomatiques djiboutiens seraient impliqués ! Le fil ne remonte pas encore jusqu’à la Présidence, mais des observateurs sont persuadés qu’aucun membre de l’Ambassade ne pourrait agir sur ce « dossier spécial » sans instructions précises envoyées par l’Escale. (ARDHD)
Au cours des contacts que nous avons avec les différents cabinets d’avocats qui suivent à la fois l’instruction pour le meurtre du Juge Bernard Borrel et les procès parallèles (comme celui qui a condamné Hassan et Djama à de la prison ferme), nous avons appris l’identité du premier témoin.
Il s’agit de la personne qui avait informé M Alhoumekani des dangers qu’il courrait et des menaces qui pesaient sur sa tête. Ce n’est pas condamnable et bien au contraire. M. Ali Salem Omar du MRD n’a fait que son devoir en avertissant M Alhoumekani des menaces dont il avait eu connaissance.
Comme nous l’avions écrit dans un article précédent, Ali Salem Omar tenait ses informations d’une autre personne, ce qu’il a dit spontanément aux policiers belges qui l’interrogeaient. Il s’agirait de M Mourad Houssein Mouti, qui lui aurait transmis l’information lors de son passage à Bruxelles. Ce dernier, aussi interrogé en Belgique, selon nos informations, aurait confirmé aux Policiers belges les faits et « le contrat » qui visait MM Alhoumekani et Iftin. Les autorités djiboutiennes, au plus haut niveau, pourraient être impliquées dans cette nouvelle affaire, qui a justifié de nouveaux dépôts de plaintes pénales.
MM Alhoumekani et Iftin, que nous avons contactés par téléphone dans la soirée, ont confirmé ces deux informations. M. Alhoumekani a ajouté que non seulement la Justice belge mais aussi la Police française procédaient à des enquêtes et à des vérifications parce que plusieurs autres personnes pourraient figurer sur la liste.
Dans ce cadre une copie des Procès-verbaux d’audition aurait été transmise en France, à la fois au juge d’instruction et à la Police.
Mais pour quelles raisons, le régime djiboutien prendrait-il autant de risque pour tenter de faire disparaître les deux hommes ? A maintes reprises, il a contesté la valeur de leur témoignage en affirmant que leur santé mentale, leur sens de l’éthique, leur bonne foi et leur capacité intellectuelle posaient de sérieuses inquiétudes. (A noter que le Gouvernement a oublié d’expliquer comment « de tels zozos » auraient curieusement été chargés à l’époque de très hautes responsabilités prioritaires : officiers en charge de la sécurité du Palais présidentiel !!!)
Cela fait partie des nombreuses contradictions de la communication de Guelleh, que nous ne nous expliquons pas. Sauf, … sauf si le régime de Guelleh, sachant qu’il a des responsabilités dans l’assassinat du Juge Bernard Borrel, tentait le « tout pour le tout » afin d’effacer des preuves et de se venger … On ne voit pas d’autre hypothèse.