10/06/08 (B451) Le MONDE Un nouvel accord de paix en Somalie a été conclu sous l’égide de l’ONU

Contre toute attente, un accord de paix a été conclu, lundi 9 juin à Djibouti, sous l’égide des Nations unies, entre le gouvernement intérimaire de la Somalie et une partie de l’opposition.

Obtenu « à l’arraché » selon un diplomate présent aux négociations, l’accord stipule que la fin des hostilités interviendra d’ici à trente jours pour une « période initiale de 90 jours renouvelable ». Et il prévoit le déploiement d’ici trois mois d' »une force internationale de stabilisation » composée de « pays amis » de la Somalie, mais « à l’exclusion des pays frontaliers » – et donc de l’Ethiopie dont l’armée occupe la Somalie.

Le texte de l’accord publié par l’ONU affirme d’ailleurs que l’Ethiopie retirera ses troupes dès lors qu’un « nombre suffisant » de casques bleus sera déployé dans le pays.

Même s’il est assorti de conditions, cet engagement d’Addis-Abeba a permis le déblocage des négociations à Djibouti. Il y a encore deux jours, le projet de texte était beaucoup plus évasif. Le gouvernement intérimaire s’engageait seulement à demander à l’Ethiopie de se désengager de la Somalie.

Il est difficile de préjuger de la suite. L’accord, conclu à Djibouti et paraphé par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, Djibouti et l’Arabie saoudite – il sera d’ailleurs signé officiellement à La Mecque –, repose sur un calendrier très serré. Une conférence internationale sur la Somalie est prévue d’ici à six mois.

Surtout, son respect sur le terrain est tout sauf acquis. L’accord n’a été signé que par une partie de l’opposition, celle qui s’est détachée de la branche principale regroupée au sein de l’Alliance pour la re-libération de la Somalie (ARS).

La tendance radicale, animée par d’anciens partisans des tribunaux islamiques, avait refusé de participer aux négociations de Djibouti. Ses chefs sont en Erythrée, un pays hostile à l’Ethiopie. L’un des plus puissants, Cheik Hassan Dahir Aweys, a rejeté mardi matin ces accords. « Nous continuerons à combattre jusqu’à la libération de notre pays des ennemis d’Allah (…). Le but de la réunion [de Djibouti] était de faire échouer la guerre sainte dans le pays. Mais je ne crois pas que le résultat [des négociations] aura un quelconque impact sur la résistance en Somalie », a estimé le chef religieux dans un entretien à une radio somalienne.

Jean-Pierre Tuquoi

Contre toute attente, un accord de paix a été conclu, lundi 9 juin à Djibouti, sous l’égide des Nations unies, entre le gouvernement intérimaire de la Somalie et une partie de l’opposition.

Obtenu « à l’arraché » selon un diplomate présent aux négociations, l’accord stipule que la fin des hostilités interviendra d’ici à trente jours pour une « période initiale de 90 jours renouvelable ». Et il prévoit le déploiement d’ici trois mois d' »une force internationale de stabilisation » composée de « pays amis » de la Somalie, mais « à l’exclusion des pays frontaliers » – et donc de l’Ethiopie dont l’armée occupe la Somalie.

Le texte de l’accord publié par l’ONU affirme d’ailleurs que l’Ethiopie retirera ses troupes dès lors qu’un « nombre suffisant » de casques bleus sera déployé dans le pays.

Même s’il est assorti de conditions, cet engagement d’Addis-Abeba a permis le déblocage des négociations à Djibouti. Il y a encore deux jours, le projet de texte était beaucoup plus évasif. Le gouvernement intérimaire s’engageait seulement à demander à l’Ethiopie de se désengager de la Somalie.

Il est difficile de préjuger de la suite. L’accord, conclu à Djibouti et paraphé par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, Djibouti et l’Arabie saoudite – il sera d’ailleurs signé officiellement à La Mecque –, repose sur un calendrier très serré. Une conférence internationale sur la Somalie est prévue d’ici à six mois.

Surtout, son respect sur le terrain est tout sauf acquis. L’accord n’a été signé que par une partie de l’opposition, celle qui s’est détachée de la branche principale regroupée au sein de l’Alliance pour la re-libération de la Somalie (ARS).

La tendance radicale, animée par d’anciens partisans des tribunaux islamiques, avait refusé de participer aux négociations de Djibouti. Ses chefs sont en Erythrée, un pays hostile à l’Ethiopie. L’un des plus puissants, Cheik Hassan Dahir Aweys, a rejeté mardi matin ces accords. « Nous continuerons à combattre jusqu’à la libération de notre pays des ennemis d’Allah (…). Le but de la réunion [de Djibouti] était de faire échouer la guerre sainte dans le pays. Mais je ne crois pas que le résultat [des négociations] aura un quelconque impact sur la résistance en Somalie », a estimé le chef religieux dans un entretien à une radio somalienne.

Jean-Pierre Tuquoi