06/12/09 (B528) Nouvelles de Somalie. Suite de l’attentat meurtrier, un quatrième ministre meurt de ses blessures. (4 articles en Français)

____________________________ 4 – AFP

Attentat à Mogadiscio: un quatrième ministre meurt de ses blessures

Un quatrième ministre somalien, celui des Sports, Suleyman Olad Roble, est mort samedi à Nairobi des suites de l’attaque-suicide jeudi dans Mogadiscio qui a fait 24 tués, selon des sources diplomatiques.

Trois ministres somaliens figuraient déjà parmi les tués: le ministre de l’Education supérieure, Ibrahim Hassan Addow, le ministre de l’Education, Mohamed Abdullhai Waayel, et la ministre de la Santé, Qamar Aden Ali.

« Le ministre est mort de ses blessures à l’hôpital Aga Khan », a indiqué à l’AFP un diplomate somalien sous couvert de l’anonymat.

Le ministre Roble avait été transporté à Nairobi jeudi, dans un état grave.

Sa mort porte à 24 le nombre de tués dans l’attentat à la bombe de jeudi, l’un des plus violents menés dans Mogadiscio depuis la généralisation de la guerre civile en Somalie, consécutive à la chute le 9 janvier 1991 du président Mohammed Siad Barré, renversé par une rébellion.

La majorité des victimes sont des étudiants en médecine. Trois journalistes figurent également parmi les tués et l’attaque a fait plus de 60 blessés.

Les insurgés islamistes radicaux shebab et du Hezb al-Islam ont démenti vendredi être impliqués dans cet attentat-suicide.

____________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Mogadiscio: un 4ème ministre meurt

Un quatrième ministre somalien, celui des Sports, Suleyman Olad Roble, est mort aujourd’hui à Nairobi des suites de l’attaque-suicide jeudi dans Mogadiscio qui a fait 24 tués, selon des sources diplomatiques.

Trois ministres somaliens figuraient déjà parmi les tués: le ministre de l’Education supérieure, Ibrahim Hassan Addow, le ministre de l’Education, Mohamed Abdullhai Waayel, et la ministre de la Santé, Qamar Aden Ali.
« Le ministre est mort de ses blessures à l’hôpital Aga Khan », a indiqué à l’AFP un diplomate somalien sous couvert de l’anonymat.

Le ministre Roble avait été transporté à Nairobi jeudi, dans un état grave.
Sa mort porte à 24 le nombre de tués dans l’attentat à la bombe de jeudi, l’un des plus violents menés dans Mogadiscio depuis la généralisation de la guerre civile en Somalie, consécutive à la chute le 9 janvier 1991 du président Mohammed Siad Barré, renversé par une rébellion.

La majorité des victimes sont des étudiants en médecine.

Trois journalistes figurent également parmi les tués et l’attaque a fait plus de 60 blessés.

Les insurgés islamistes radicaux shebab et du Hezb al-Islam ont démenti vendredi être impliqués dans cet attentat-suicide.

____________________________ 2 – AFP

Désarroi et colère à Magadiscio après le carnage à l’université

Deux jours après l’attentat-suicide qui a fait au moins 23 morts jeudi à Mogadiscio, désarroi et colère dominaient encore samedi dans la capitale somalienne face au carnage perpétré contre des civils, qui a soulevé une vague d’indignation contre les insurgés islamistes.

Trois ministres, trois journalistes et de nombreux étudiants ont été tués par la bombe qui a explosé durant une cérémonie de remise des diplômes de fin d’études à de futurs médecins. Il s’agit d’un des pires attentats commis dans un pays en proie à la violence depuis 1991.

Le président du gouvernement de transition soutenu par la communauté internationale, Sharif Cheikh Ahmed, en a fait porter la responsabilité à la rebellion islamiste. Mais les deux principaux groupes rebelles – les shebab liés à Al-Qaïda et leurs alliés du Hezb al-Islam – ont nié toute implication.

Même si beaucoup n’osent pas s’exprimer à visage découvert, la plupart des personnes interrogés à Mogadiscio ont peu de doute sur leur implication dans l’attentat qui a soulevé une vague d’indignation rarement manifestée auparavant.

« Les politiques ne sont pas les seuls à avoir été touchés, tout le monde l’a été. J’ai perdu trois de mes condisciples, dont deux étaient là pour recevoir leur diplôme », a déclaré à l’AFP Mohamour Hassan.

« Allah jugera ceux qui commettent de tels actes, et ils n’aboutiront à rien par la violence gratuite », lance Hassan avec colère.

« Nous n’avons plus aucune raison de rester dans ce pays, vous pouvez voir quel niveau d’aveuglement a atteint la violence », confie Shamso Ibrahim Ali, étudiant à l’université Banadir.

Jusque-là, les shebab s’en étaient pris aux troupes éthiopiennes, qui occupaient le pays jusqu’en janvier, aux forces de maintien de la paix de l’Union africaine ou aux forces gouvernementales, sans cibler les civils.

Les shebab imposent la charia sous une forme particulièremnt rigoureuse en rupture avec la tradition somalienne, mais leur lutte contre les Ethiopiens et leur capacité à maintenir la loi et l’ordre leur avaient assuré un certain respect de la population.

Abdinasir Moalim Dualeh, un professeur qui a quitté la salle où avait lieu la cérémonie quelques minutes avant l’explosion, ne trouve pas encore de mots pour décrire ce qu’il ressent.

« Je suis encore sous le choc, je ne peux pas expliquer ce qui s’est passé jeudi. Je peux dire que cet attentat a été le pire que nous ayons eu. Il n’a pas seulement tué des médecins et des enseignants, ils sont en train de tuer l’avenir », lâche-t-il.

« Il est clair que ceux qui sont derrière l’attentat veulent tout simplement tout détruire. Ils éliminent les gens instruits, de futurs médecins, alors que tout le monde peut voir que le pays a besoin de médecins », relève un de ses collègues, Abdiasis Anan.

Même des représentants des autorités ont exprimé leur désarroi face à cet attentat.

« Je n’aurais pas été surpris s’ils avaient attaqué une base militaire ou un bâtiment gouvernemental, mais aujourd’hui tout le monde est choqué devant ce massacre d’étudiants et d’enseignants innocents », confie un officier de police, Mohamed Abdulle.

Et la colère ne se limite pas à la capitale.

Vendredi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dhusamareb pour condamner l’attentat, ont rapporté à l’AFP des habitants de cette ville située à 500 km de Mogadiscio.

Selon des témoins, un des organisateurs de la manifestation a pris la parole devant la foule pour appeler « le peuple somalien à s’unir pour combattre les ennemis qui s’en prennent à ses enfants ».

____________________________ 1 – IRIN (ONU)

SOMALIE: « C’est comme s’ils voulaient tuer tout espoir d’un avenir meilleur »

La dernière attaque suicide sanglante, menée le 3 décembre à Mogadiscio, la capitale somalienne et qui a tué trois ministres du Gouvernement fédéral de transition, a porté la violence dans le pays à un nouveau niveau.

Des dizaines de personnes ont été tuées et de très nombreuses autres blessées dans une explosion survenue lors d’une cérémonie de remise de diplômes, organisée dans un hôtel de la ville.

Ce n’est pas la première fois qu’une attaque est perpétrée à Mogadiscio, « mais c’est la toute première attaque suicide », a dit Ali Sheikh Yassin, de l’organisation Elman human rights, basée à Mogadiscio.

« Cette fois-ci, elle visait les personnes les plus importantes de Mogadiscio ; des enseignants et celles qui étaient destinées à les remplacer dans le futur ».

Les meilleurs éléments, les plus brillants, du secteur de la santé ont été anéantis dans cette attaque, a estimé M. Yassin. « Nous avons atteint un nouveau degré ».

Quels que soient les instigateurs de cet attentat, il a « délibérément ciblé des médecins diplômés et leurs professeurs », a dit M. Yassin, ajoutant « c’est comme s’ils voulaient tuer tout espoir d’un avenir meilleur ».

Un enseignant, qui a perdu un ami proche dans l’attaque, a dit à IRIN que « ces gens [instigateurs de l’attaque] en veulent aux membres du gouvernement, mais [aussi] aux populations ordinaires. Que diable ont bien pu faire ces étudiants et leurs parents pour mériter ça ? On dirait que peu importe ce que vous êtes, vous êtes une cible. Que Dieu nous aide ».

Abdi Haji Gobdon, porte-parole du gouvernement, a dit à IRIN : « Je peux confirmer que les ministres de la Santé Qamar Aden Ali, de l’Education supérieure Ibrahim Hassan Adow, et de l’Education Ahmed Abdullahi Wayeel, ont été tués dans une attaque suicide ce matin ».

Des témoins ont raconté à IRIN que les ministres se trouvaient au milieu d’une foule de personnes venues assister à une cérémonie de remise de diplômes à des étudiants en médecine à l’université Benadir, dans la capitale.

Parmi les victimes figurent aussi des étudiants, des parents, des universitaires et des journalistes, a dit un témoin visuel. Il a également ajouté que des dizaines d’autres personnes avaient été blessées, parmi lesquelles des membres de l’école de médecine.

M. Gobdon a dit que les attaques visaient « le cœur » du peuple Somali et que le gouvernement condamnait avec force cet acte de terrorisme.

« Ces personnes célébraient la réussite de jeunes gens », a-t-il dit. « Elles ne méritaient pas ça et ceux qui sont responsables [de cette attaque] en paieront lourdement le prix ».

Les témoins visuels ont dit que la bombe avait explosé à l’hôtel Shamo au moment où la cérémonie allait commencer.

« Ca a touché tout le monde depuis la table [d’honneur] jusqu’à la zone proche de là ». L’hôtel est maintenant en ruines ».

Les blessés ont été emmenés à l’hôpital Madina, a-t-il précisé. Une source hospitalière a dit à IRIN qu’une centaine de personnes, parmi lesquelles des responsables gouvernementaux, avaient été amenées à l’hôpital.

Près de 50 personnes ont trouvé la mort dans l’attentat, a dit cette source.

Cependant, M. Gorbdon a dit à IRIN que le gouvernement publierait le nombre total de victimes plus tard. L’attaque est survenue un peu avant midi, heure locale.