12/02/10 (B537) Le Journal de la Flibuste. Déstockage chez les pirates, compensée par une nouvelle entrée = stock inchangé ! (3 articles en Français)

________________________ 3 – Bruxelles – Europe de la Défense

La Cour régionale "anti-pirates" aux Seychelles, la prison ailleurs !

Dans une conférence de presse qui a eu lieu, samedi à Victoria, aux Seychelles, le ministre seychellois en charge de la piraterie, Joel Morgan, a évoqué plusieurs idées pour éviter que les suspects d’actes de piraterie soient libérés sans jugement. Les Seychelles seraient ainsi prêts à prendre en charge les suspects et les juger. Mais ils seraient ensuite transférés chez eux – donc en Somalie (Puntland essentiellement) – pour exécuter leur peine de prison.

Cet accord de transfert est nécessaire pour les Seychelles, a expliqué le Ministre, comme le rapporte le quotidien local La Nation, car il n’y a pas vraiment de place dans les prisons pour une longue durée. Pour la diplomate britannique Katharine Shepherd, qui participait à la réunion, c’est une possibilité. Comme il y a une posssibilité de mettre en place un centre additionnel régional de poursuites judiciaires aux Seychelles. Ce qui répondrait au souhait des Européens (1).

Un délit de conspiration.
Les Seychelles semblent disposés à aller dans cette voie, en créant aussi un délit de "conspiration" (ou d’association de malfaiteurs) pour préparer un acte de piraterie". Ce qui comblerait une faille dans le dispositif pénal actuel. On sait, en effet, que nombre de pirates saisis par les forces internationales dans le Golfe d’Aden et l’Océan indien, n’ont pu être traduits en justice au Kenya (comme dans d’autres pays), car il n’y avait de faits suffisamment avérés, en flagrant délit notamment.

Des prisons limités.
Le programme des Nations-Unies de l’UNODC (l’Office de lutte contre la criminalité et les drogues) est en passe de rénover, avec le soutien de l’UE, la seule prison de l’ile. Mais cela prendra du temps. L’UNODC (2) a aussi démarré un programme similaire en Somalie, au Puntland et Somaliland, : en améliorant les conditions de détention, en augmentant la capacité des structures locales pour enquêter, poursuivre et détenir les pirates, selon des critères plus conformes aux standards internationaux.

________________________ 2 – Les Afriques

Des pirates somaliens se sont emparés d’un cargo libyen croisant dans le golfe d’Aden à bord duquel se trouveraient 17 membres d’équipage roumains et libyens, annonce jeudi l’organisation non gouvernementale Ecoterra.

Selon l’ONG établie au Kenya, qui veille sur le trafic maritime au large de la Somalie, le MV Rim a été détourné mardi au sud de la côte yéménite.

Le navire bat pavillon nord-coréen, mais le siège de son propriétaire, la compagnie White Sea Shipping, se trouve à Tripoli, précise-t-elle.

________________________ 1 – Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: des pirates disent avoir relâché un cargo panaméen contre rançon

Des pirates somaliens ont affirmé mardi à l’AFP avoir relâché le jour même un cargo battant pavillon panaméen, capturé en octobre dans l’océan Indien, en échange d’une rançon de 3,1 millions de dollars.

Le MV Al Khaliq "a été relâché cet après-midi après le paiement d’une rançon de 3,1 millions de dollars", a indiqué Mohamed Ilkase, pirate basé à Harardere, localité de la côte somalienne au large de laquelle mouillait le navire.

"Le bateau est toujours près de Harardere, mais les pirates ont quitté le bord et sont revenus à terre avec l’argent", a précisé cette source, interrogée au téléphone depuis Mogadiscio.

Un notable de Harardere, Moalim Abdulahi Diriye, a confirmé la libération du navire.

"Les pirates ont relâché l’un des bateaux qu’ils détenaient près de Haradere. Ils ont récupéré une rançon de plus de 3 millions de dollars", selon ce dernier.

"Ils retenaient le navire près du village de Hundule. Je les ai vus revenir avec des sacs remplis de billets à bord de leur speed-boats", a indiqué un pêcheur local, Hussein Shugle.

Le MV Al Khaliq, bateau de 180 mètres de long, géré par des intérêts indiens et britanniques, avait été capturé à environ 300 km de l’archipel des Seychelles le 22 octobre avec 26 membres d’équipage à bord, 24 Indiens et 2 Birmans.

Avec la remise en liberté du MV Al Khaliq, 11 navires et près de 200 membres d’équipages restent actuellement aux mains des pirates somaliens.

Le MV Al Khaliq était l’un des bateaux retenus depuis le plus longtemps par les pirates, avec le FV Win Far 161, navire taïwanais arraisonné en avril 2009.

Petit village côtier à environ 500 km au nord-est de Mogadiscio, Harardere est devenu ces deux dernières années le repaire le plus fameux des pirates somaliens.