25/02/11 (B592-B) Yémen Express 2/2 – des femmes dans la rue – Le président du Yémen forme un comité pour dialoguer avec les manifestants – la révolte continue malgré les gestes d’apaisement de Saleh – des députés démissionnent pour protester contre la répression des manifestations – l’opposition marque des points – maintien du sit-in malgré 2 morts – les islamistes s’immiscent dans la révolte – Manifestations au Yémen : le président ne démissionnera pas – la révolte s‘étend au nord du pays (10 articles)

____________________ 10 – Libération

25/02 Yémen des femmes dans la rue

De nouveaux contestataires, dont des dizaine de femmes, ont rejoint les rangs de manifestants qui campent depuis quatre jours devant l’Université de Sanaa, réclamant la chute du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans. Ce dernier a multiplié les gestes d’apaisement,

____________________ 9 – CyberPress (Ca) avec AP

24/02 Le président du Yémen forme un comité pour dialoguer avec les manifestants

Le président du Yémen a ordonné, jeudi, la formation d’un comité gouvernemental pour ouvrir un dialogue avec les manifestants qui exigent sa démission depuis des semaines, ont rapporté des médias officiels.

La directive du président Ali Abdullah Saleh semble marquer une concession significative dans l’impasse avec l’opposition, de même qu’une tentative d’apaiser les manifestations inspirées des soulèvements réussis en Tunisie et en Égypte.

Les manifestants yéménites demandent la démission du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. M. Saleh a refusé de démissionner, mais a indiqué qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat aux élections de 2013.

L’agence de presse officielle SABA a annoncé, jeudi, que M. Saleh avait ordonné à son premier ministre de présider le comité de cinq membres afin de lancer «un dialogue ouvert et constructif avec les jeunes frères, incluant les manifestants, et à écouter leurs conditions et leur vision».

Les dirigeants de l’opposition yéménite n’ont pas réagi à l’information dans l’immédiat.

SABA a aussi rapporté que le président et de hauts responsables avaient discuté, jeudi, de l’économie du Yémen et des façons de résoudre le problème du chômage chronique dans le pays. Le manque d’emplois est l’une des choses dont se plaignent les manifestants.

Les manifestations anti-gouvernementales au Yémen ont fait au moins 13 morts depuis que la crise a commencé, il y a près d’un mois.

Plus tôt jeudi, des responsables de la sécurité ont annoncé qu’une personne avait été tuée et que deux autres avaient été blessées quand une grenade a été lancée contre des manifestants dans le sud du pays.

L’attaque est survenue dans la ville de Lawdar, où des manifestants réclamaient la sécession du sud du Yémen. L’origine de l’attaque n’était pas claire dans l’immédiat, ont affirmé des responsables, qui ont requis l’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à s’adresser aux médias.

Les Yéménites du Sud, qui se sont joints au Yémen unifié en 1990, ont lancé un mouvement politique demandant la sécession, estimant avoir été marginalisés.

_______________________ 8 – Le Parisien avec AFP

24/02 Yémen: la révolte continue malgré les gestes d’apaisement de Saleh

Le président du Yémen Ali Abdallah Saleh a multiplié les gestes d’apaisement face à une révolte de la rue qui ne se calme pas, pour éviter le même sort que celui de deux de ses pairs arabes chassés du pouvoir.

Ahmad Gharabli

Le président du Yémen Ali Abdallah Saleh a multiplié les gestes d’apaisement face à une révolte de la rue qui ne se calme pas, pour éviter le même sort que celui de deux de ses pairs arabes chassés du pouvoir.

Jeudi, de nouveaux contestataires, dont des dizaine de femmes, sont venus grossir les rangs de manifestants qui campent depuis quatre jours devant l’Université de Sanaa, réclamant la chute du régime de M.

"Nous attendons avec impatience la chute du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, pour que les médias portent leur attention sur le Yémen et que Ali Abdallah Saleh parte à son tour", a déclaré l’un des protestataires, Hachem al-Ibara.

Parmi les gestes d’apaisement, M. Saleh a donné "des directives aux services de sécurité pour empêcher les heurts et prévenir tout affrontement direct entre protestataires pro et antigouvernementaux", appelant à "protéger les droits des citoyens à se rassembler pacifiquement", selon l’agence officielle Saba.

Il a en outre multiplié les ouvertures à l’égard de l’opposition qui s’est jointe aux manifestants, répétant à plusieurs reprises depuis le début de la semaine son appel à entamer un dialogue national.

Comme il s’est rétracté après avoir déclaré lundi qu’il ne partirait "que par les urnes". Dans une mise au point publiée par les médias officiels, M. Saleh a assuré mercredi qu’il "ne se présenterait pas à un nouveau mandat" à l’expiration du sien en 2013.

Ces gestes ont été annoncés après la mort mardi soir de deux manifestants dans l’attaque de leur sit-in par des partisans du pouvoir, portant à au moins 15 le bilan des morts dans la répression de la contestation depuis le 16 février.

Aucun incident n’a été signalé à Sanaa depuis ces morts. Les forces de sécurité ont érigé un poste de contrôle à l’entrée de la place où se déroule le sit-in et gardaient à l’écart les partisans du parti présidentiel, selon un correspondant de l’AFP sur place.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty international a appelé le président yéménite à cesser de réprimer ses opposants auxquels il devrait "permettre de se rassembler et de protester pacifiquement".

Selon elle, les morts à Sanaa indiquait que "les tactiques maladroites utilisées par les forces de sécurité dans le sud du Yémen sont de plus en plus employées" dans le reste du pays.

A Aden, la principale ville du sud où 12 personnes ont été tuées dans la répression de la contestation, les autorités ont décidé de ne plus employer les balles réelles pour disperser les manifestants, selon un responsable local.

Des manifestations se sont déroulées dans les différents quartiers d’Aden mercredi soir sans être dispersées, selon un correspondant de l’AFP sur place.

La répression des manifestants et surtout les scènes de violence quotidienne dans les rues de Sanaa, où des partisans du Congrès Populaire Général (CPG, au pouvoir) se sont acharnés la semaine dernière à coups de hache et de poignards sur les opposants, ont poussé onze députés du CPG à présenter leur démission.

Dans une lettre ouverte au président, 28 députés du CPG, dont les onze démissionnaires, l’ont appelé à adopter une série de mesures "afin de faire sortir le pays de la crise".

Parmi les mesures proposées figurent "l’appel à un dialogue national n’excluant aucune partie dans un délai d’une semaine" et le limogeage de responsables des forces de sécurité.

M. Saleh, un allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, est depuis 1978 à la tête du Yémen, l’un des pays arabes les plus pauvres avec un taux de chômage estimé à 15% et un PIB par habitant de 1.118 dollars par an.

______________________ 7 – Le Parisien

24/02 Yémen: 15 morts, le président Saleh ordonne de protéger les manifestants

Deux manifestants avaient été tués dans la nuit de mardi à mercredi lors de l’attaque de leur sit-in à Sanaa par des partisans du pouvoir, portant à au moins 15 le bilan des morts dans la répression de la contestation depuis le 16 février.

Ahmad Gharabli

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a donné l’ordre à ses forces de sécurité de "protéger les manifestants" au Yémen où la répression de la contestation populaire a fait au moins 15 morts, a annoncé jeudi l’agence officielle Saba.

Le chef de l’Etat a donné "des directives aux services de sécurité pour empêcher tous les heurts et prévenir tout affrontement direct entre les protestataires pro et antigouvernementaux", selon un communiqué publié par l’agence.

Il demande "de protéger les droits des citoyens à se rassembler pacifiquement".

Deux manifestants avaient été tués dans la nuit de mardi à mercredi lors de l’attaque de leur sit-in à Sanaa par des partisans du pouvoir, portant à au moins 15 le bilan des morts dans la répression de la contestation depuis le 16 février.


______________________ 6 – RFI

24/02 – Au Yémen, des députés démissionnent pour protester contre la répression des manifestations

Manifestation anti-gouvernementale à Sanaa, le 23 février 2011.

Au Yémen, la contestation se poursuit. Sept députés du parti au pouvoir ont démissionné pour protester contre la répression des manifestations. Ils ont annoncé leur décision après la mort dans la nuit de mardi à mercredi 23 février de deux manifestants, attaqués par des partisans du régime alors qu’ils observaient un sit-in à Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.

La répression, l’utilisation de la violence notamment dans la région d’Aden n’a pas seulement choqué les manifestants. Le geste des sept parlementaires montre que les proches du pouvoir commencent à remettre en cause la stratégie prise par le président Ali Abdallah Saleh. « Le peuple doit avoir le droit de manifester pacifiquement », a justifié l’un des députés démissionnaires.

Ces démissions ne changent pour l’instant rien à la donne politique yéménite. Les partants ne sont pas des proches d’Ali Abdallah Saleh et le Parlement est davantage un lieu de débat qu’un lieu de réel pouvoir.

Toutefois, un des députés a annoncé qu’une soixante d’autres parlementaires étaient prêts aussi à renoncer à leur mandat pour protester contre les violences. Mardi 22 février, deux manifestants antigouvernementaux ont été tués et une dizaine d’autres blessés par balles à Sanaa au cours d’accrochages avec des partisans du chef de l’Etat. Lundi, à Aden, un adolescent a été tué au cours d’un affrontement avec des soldats.

_________________ 5 – EuroNews

23/02
Yémen : l’opposition marque des points

Le régime du président Ali Abdallah Saleh montre des signes d’affaiblissement.

Ce mercredi, huit députés du parti au pouvoir ont présenté leur démission pour protester contre la répression sanglante des manifestations. La nuit précédente, en effet, dans les rues de la capitale, deux manifestants ont été tués par des partisans du régime qui ont ouvert le feu sur les opposants réunis en sit-in devant l’université de Sanaa. 23 personnes ont également été blessées dans l’attaque.

En raison de la mort de ces manifestants, le parti au pouvoir, le Congrès Populaire Général a reporté sine die une contre-manifestation prévue ce mercredi. En une semaine le bilan de la répression au Yémen se monte à 13 morts.

_____________ 4 – Le Figaro ave AFP

22/02 Yémen: maintien du sit-in malgré 2 morts

Des milliers de protestataires campaient aujourd’hui à Sanaa, affirmant que la mort de deux d’entre eux lors d’une attaque des partisans du régime dans la nuit renforçait leur détermination à réclamer le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh.

Le Congrès populaire général (CPG, au pouvoir) a pour sa part reporté sine die une contre-manifestation de ses partisans prévue aujourd’hui en raison de la mort des deux manifestants, selon une source proche du parti. "Ca suffit, ça suffit, le criminel attaque pendant la nuit", scandaient les protestataires, surtout des jeunes, rassemblés devant l’Université de Sanaa.

Deux manifestants ont été tués et 23 blessés, selon un nouveau bilan, dans une attaque armée de partisans du régime qui a visé le sit-in dans la nuit. L’attaque a été menée vers minuit, heure de Sanaa, et les manifestants ont réagi en tentant de neutraliser, avec l’aide de la police, les assaillants qui ont réussi à prendre la fuite après avoir ouvert le feu dans leur direction, selon des témoins.

Une délégation de l’association des oulémas du Yémen s’est jointe aujourd’hui aux protestataires qui campent depuis trois jours devant l’université pour demander le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Les protestataires ont rebaptisé cet endroit "place de la Libération", à l’instar de celle qui fut l’épicentre du soulèvement au Caire.

___________ 3 – L’Orient indiscret (Blog sur Le Figaro)

22/02 – Au Yémen, les islamistes s’immiscent dans la révolte

Par Georges Malbrunot

Face à une opposition qui durcit le ton, le président Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans ne compte pas démissionner. « On me demande de partir, mais je ne partirai que par les urnes », a déclaré le raïs yéménite, lundi, lors d’une conférence de presse à Sanaa.

Le 2 février, pensant désamorcer la grogne de son peuple, galvanisé par les exemples tunisien et égyptien, le chef de l’Etat avait annoncé qu’il ne se représenterait pas en 2013 et que son fils, Ahmed, ne lui succéderait pas. Mais depuis les manifestations appelant à un changement de régime se sont poursuivies, à Sanaa, la capitale, mais surtout à Taez et à Aden dans le sud où douze personnes ont été tuées victimes d’une répression sanglante. Et c’est précisément le recours excessif à la force qui a provoqué le raidissement de l’opposition. Dimanche, celle-ci a appelé ses membres à rejoindre le flot des manifestants, composé jusqu’à présent d’étudiants.

« L’opposition a compris que le mouvement étudiant est entrain de se structurer grâce à Twitter et Facebook sur le modèle égyptien en vue de la manifestation du 24 février, elle veut être présente pour fédérer la révolte », analyse un observateur sur place, qui relève de plus en plus d’étudiants islamistes dans les cortèges de manifestants.

Après avoir dénoncé les fauteurs de troubles en fin de semaine, l’influent chef islamiste Cheikh Abdelamajid Zindani a fait volte face hier affirmant, au nom de tous les oulémas du Yémen, que « toute agression contre les manifestants est un crime ». Zindani, un ancien proche d’Oussama Ben Laden en Afghanistan, est l’un des ténors de l’Islah, la formation intégriste qui domine la coalition des opposants à Saleh, au côté des socialistes sudistes.

Lundi, la contestation s’est également étendue au nord chiite, où des dizaines de milliers de personnes ont, à leur tour, réclamé la chute du régime. A Sanaa en revanche, des milliers de personnes ont entamé un sit-in devant l’université pour exiger le départ du raïs, mais comme la veille, les manifestants n’ont pas été inquiétés par les forces de sécurité. Dans sa conférence de presse, le chef de l’Etat leur avait demandé de ne pas tirer sur les protestataires.

En même temps qu’il résiste aux appels à quitter le pouvoir, Saleh cherche à apaiser la situation, en condamnant la violence des forces de sécurité au sud, ou en allant visiter le campus de l’université. Mais son offre, réitérée lundi, de dialogue a été rejetée par ses opposants. Pas de négociations tant que la répression sévit, insiste la Coalition d’opposition.

Celle-ci n’est pas « révolutionnaire », concède l’expert. « L’opposition veut arriver à la table des négociations que propose Saleh en position de force, notamment sur son exigence principale d’élire les députés à la proportionnelle ».

A Sanaa, grâce à l’appui des tribus, le raïs a encore la situation en main. En revanche, à Taez et surtout Aden « tout est possible », avertit l’expert. Dans cette dernière ville, les activistes sudistes, qui militent depuis des mois pour la sécession, seraient également sur le point de rallier les étudiants.

_________________________ 2 – Radio-Chine

22/02 – Manifestations au Yémen : le président ne démissionnera pas

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a affirmé lundi qu’il ne démissionnera pas à moins qu’il ne soit battu aux élections.

"Celui qui veut prendre le pouvoir, doit le faire par les urnes en remportant les élections, que se soit les élections législatives ou présidentielles", a déclaré le président Saleh aux journalistes lors d’une conférence de presse au palais présidentiel dans la capitale Sanaa.

"Non au coup d’Etat, non au reversement de régime via le chaos, non à la destruction des propriétés publiques et privées et non au meurtre des individus", a souligné M. Saleh, qui est au pouvoir depuis plus de 30 ans et dont la démission est de plus en plus réclamée.

Le discours de M. Saleh intervient alors que des dizaines de milliers de manifestants anti-régime sont descendus dans les rues du pays dimanche, pour la 11ème journée consécutive de manifestation.

Les affrontements mortels entre les partisans du gouvernement soutenus par la police et les manifestants anti-régime ont fait une dizaine de morts et des centaines de blessés.

M. Saleh a déclaré avoir fait des concessions aux partis de l’opposition, ajoutant : "Mais la coalition de l’opposition a élevé le niveau de ses demandes, dont certaines n’étaient pas légitimes".

Le Yémen, un des pays les plus pauvres de la péninsule arabe, connaît des manifestations massives depuis le 11 février, qui demandent la démission immédiate de M. Saleh.

_________________________ 1 – EuroNews

22/02 – Yémen : la révolte s‘étend au nord du pays

Les Yéménites manifestent toujours pour exiger le départ du président Saleh. A Sanaa, la capitale, ils ont entamé un sit-in sur une place devant l’université, et nouveauté, les étudiants ont été rejoints par l’opposition parlementaire.

Dans la ville de Aden, au sud, un adolescent qui lançait des pierres contre des militaires a été tué, portant à 12 le nombre de morts dans cette ville.

Le président Saleh continue à dire que seules les urnes doivent décider de son départ, aujourd’hui il a mis en doute la capacité de l’opposition à assurer le pouvoir plus d’une semaine, même si on lui donnait.

La ville de Saada, au nord du pays, est rentrée dans la contestation, des dizaines de milliers de personnes ont défilé. Depuis plusieurs années, Saada est la place forte de la rébellion dans ce pays sujet à des tensions régionales.