21/05/11 (B605) ALERTE / Dix-septième anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés djiboutiens sur le sol éthiopien. De nouvelles menaces pour tous les réfugiés en Ethiopie, avec de nouvelles mesures inacceptables et humiliantes qui pourraient les frapper une nouvelle fois??
Selon des informations alarmantes que nous venons de recevoir, les autorités en charge des réfugiés en Ethiopie (probablement l’ARA et/ou le UN HCR) auraient décidé de diminuer de nombre des réfugiés présents à Addis Abeba, en attente d’une réinstallation hypothétique dans un pays d’accueil.
Il semble que le moyen qui pourrait être utilisé pour convaincre les réfugiés de rallier des campas, soit la suspension des aides accordées, qu même si elles sont modestes, couvrent au moins les frais médicaux et une petite partie du loyer.
Le 17 mai 2011, le UN HCR et l’ARA ont convoqué les représentants des différentes communautés pour leur expliquer les nouvelles directives.
Le représentant des réfugiés djiboutiens confirme ce qu’il a entendu : ‘ le UN HCR et l’ARA ont décidé de réduire le nombre des réfugiés des différentes nationalités, admis au statut.
Pour les Djiboutiens, cela pourrait concerner les 20 familles qui ont été seules admises au statut (sur combien de familles sans statut ?)
Va-t-on tirer au sort les familles qui seront délogées de la capitale et entassées dans des camps de réfugiés ?
Les réfugiés djiboutiens refusent ces mesures inacceptables et humiliantes et ils vont écrire une lettre collective pour protester contre cette decision .
En concertation avec Omar Gabasse, le co-représentant des réfugiés, nous lançons un appel au UN HCR et à l’ARA pour leur demander de préciser leurs intentions et les mesures qui sont envisagées. Chacun sait que la (sur)vie dans les camps de réfugiés n’est pas une solution à terme. Vivre dans un camp, c’est perdre toute autonomie, tout espoir, c’est être oublié du monde des actifs. Mais c’est surtout un grand risque pour leur sécurité. En effet regroupées dans un seul point, elles constitueraient une cible. Ensuite, il serait facile au SDS, de les harceler (et pire probablement) soit directement, soit par l’intermédiaire de policiers locaux ou de réfugiés d’autres nationalités qui percevraient une rémunération pour services rendus.
D’ailleurs, on nous fait remarquer que la mesure serait curieuse, car il n’y a jamais eu de camp pour les réfugiés djiboutiens qui survivent en Région 2 Afar, grâce à la générosité de leurs soeurs et frères qui partagent les maigres ressources.
Il faut savoir aussi que les 20 familles reconnues au titre de réfugiés (toujours parmi combien) avaient été contraintes de fuir la région 2 Afar où elles avaient trouvé refuge dans un premier temps, après avoir quitté le territoire djiboutien. Il s’agissait pour elles d’échapper à l’insécurité et au harcèlement (voire aux mesures d’extradiction) qui sont opérées par des fonctionnaires de police éthiopien, qui toucheraient, dit-on, un deuxième revenu, versé par le SDS de Guelleh …
Omar Gabasse témoigne en connaissance de cause, puisqu’il a été dans ce cas, obligé de quitter la Région 2 pour échapper aux humiliations et aux harcèlements des policiers locaux
En dépit des risques cités ci-dessus, il semble que la communauté des réfugiés djiboutiens puissent accepter au final la création d’un camp à deux conditions essentielles : qu’il soit uniquement réservé aux réfugiés djiboutiens et qu’il accueille tous les réfugiés djiboutiens qui le demanderont, même s’ils ne bénéficient pas actuellement de la reconnaissance du UN HCR
Pour le moment, il ne s’agit encore que d’une alerte et nous espérons que les 20 familles de réfugiés djiboutiens ne soient pas visées par ces nouvelles mesures.
Nous allons prendre contact avec les responsables du UN HCR pour avoir leur version et ensuite nous déciderons des actions à mener..
Jean-Loup Schaal