29/12/2011 (B636) Le Journal « DJIBREVEIL » du Mabrass de Barreh Bouh Wais) (Écrit par :Ismail Osman –Wadaad Yare) / Edmonton Alberta

Comme dans presque tous les pays africains DJIBOUTI n’échappe pas à La mauvaise gouvernance et la confiscation du pouvoir

Après l’esclavage, la colonisation, la décolonisation, les pseudos indépendances et la globalisation, le monde entre dans une nouvelle phase de géopolitique.

Durant chacune de ces grandes mutations évènementielles, le continent noir a été et demeure la proie des sociétés industrialisées. La faim, la mauvaise gouvernance, la confiscation du pouvoir, le non respect des droits de l’Homme, la corruption et l’institutionnalisation d’un favoritisme récurrent, les épidémies, les guerres, les génocides, le népotisme au sommet du pouvoir et la dictature institutionnalisée s’enracinent en Afrique sous un bouclier protecteur occidental, en particulier français.

Le vent démocratique qui a soufflé sur le continent au début des années 90 s’est dissipé à queue de poisson sous la véhémence des dictateurs et l’attachement des occidentaux qui n’ont jamais abandonné l’esprit esclavagiste, laissant renaître des cendres, des systèmes oppressifs et des méthodes d’une civilisation séculaire.

Depuis les périodes coloniales, le continent africain est maillé par les services secrets occidentaux. Depuis, l’existence sociale, politique, économique et culturelle du continent noir est faite et défaite en occident particulièrement dans la cellule africaine de ces pays. A Djibouti l’espoir de la démocratie fut balayé par des modifications constitutionnelles comme dans un grand nombre de pays, ramenant le continent à l’ordre antique dans lequel la fonction présidentielle devient un poste à vie.

Les pays occidentaux, placent à la tête des pays africains, la personne idoine capable de pérenniser le concept d’escroquerie, d’esclavage, de sangsue et de parasite. De nos jours, l’Afrique est vidée non seulement de ses matières premières mais également de sa ressource humaine. Chaque jour, les conditions de vie en Afrique deviennent inextricables, jetant sur le chemin d’exile, des populations désabusées, à bout de souffle et chassées par la misère, l’instabilité, l’insécurité et les oppressions du régime en place.

Cette situation créée de toutes pièces par l’occident avec la complicité de certains dirigeants africains ne fait que profiter aux anciens négriers.

Djibouti se fissure en deux :

D’un côté des indigents chroniques à court de liberté, errant de pays en pays dans un concept de survie et de l’autre ceux qui profitent de la situation et recherchent à pérenniser par tous les moyens, leur position.

La réalité est que Djibouti n’a jamais été indépendante.

L’homme noir n’a jamais été considéré comme une entité intégrale, sans réserve de la race humaine. Sans l’indépendance, il n’y a pas de démocratie et sans la démocratie, il n’y a ni de paix ni de développement. Notre pays reste profondément bridé et maillé par les puissances occidentales qui disposent d’un contrôle absolu sur la vie de l’Afrique et en font ce qu’ils veulent. Aucun pays africain ne développe une politique propre. Les nations africaines sont caricaturales dans un suivisme du pays colonisateur, lui-même en perpétuelle évolution laissant en déroute l’esclave dépourvu de moyens, plutôt empêché de mettre en place une structure de gouvernance réelle.

Autant l’Afrique est le continent le plus irrationnel, le plus pauvre, le plus mal géré, autant le continent noir regorge des richesses inestimables. Aujourd’hui, on retrouve en occident, des Africains qui sont devenus des chercheurs, des entrepreneurs, des professeurs d’université, des avocats, de grands médecins et des économistes qui participent activement et rationnellement au développement de leur pays d’adoption.

Au même moment, les jeunes talents africains sont aspirés par les pays développés et le continent noir manque cruellement de créateurs. Autre point éloquent, toutes les institutions politico-économiques africaines ne sont que des cliques des chefs d’État africains dont l’objectif n’est que de se maintenir au pouvoir et de s’enrichir.

Il est également important de constater aujourd’hui qu’il est pratiquement impossible d’accéder au pouvoir en Afrique par les armes. Les derniers évènements tchadiens n’en sont que révélateur en ce domaine. L’armée, la gendarmerie et la police dans presque tous les pays africains sont de véritables gardiens du temple pour les chefs d’État africains sous un bouclier des puissances occidentaux. Les rares coups d’État qui réussissent en Afrique émanent des cadres de l’armée. D’un côté, le phénomène devient rarissime à telle enseigne que les chefs d’État s’entourent des irréductibles pactés ; de l’autre, l’arrivée au pouvoir par un coup d’État ne change en rien la méthode gouvernementale ni le système politique.

Par ailleurs dans presque tous les pays africains, la dictature crée et développe une haine clanique, Tribal, religieuse qui couve une guerre civile en filigrane, résultante du mécontentement et de l’étouffement des peuples. La démocratie africaine est devenue relative.

L’aide occidentale qui était assujettie à la démocratie a franchi cette barrière qui n’est que linguistique pour se retrouver devant une autre : la bonne gouvernance. Celle-là également est devenue obsolète car tout est relatif et la notion de droits de l’Homme même est relative selon que l’on soit un Blanc ou un Noir. La relativité sociale est une fuite de la réalité et de la logique.

L’Afrique et l’homme noir, sont-ils condamnés?

La valeur de l’homme noir a été de tous les temps méprisée par les Blancs qui alignent hypocrisie et intérêt personnel. Malgré l’abolition de l’esclavage et la déclaration universelle des droits de l’Homme, il est malheureusement évident de constater au 21ième siècle que le Noir est toujours dans plusieurs pensées, un être inférieur face au Blanc. Le concept et les facteurs basiques de l’esclavage n’ont guère quitté la pensée blanche.

Cette dévalorisation de la race noire est au centre du sous-développement de conséquences et les mesures de protection risquent de s’étaler sur des décennies, il est aisé de comprendre que l’assistance à l’Afrique deviendra pratiquement un sujet sans débat dans les années à avenir. Une autre réalité non moins importante dans ce domaine est que les multiples ONG et institutions internationales, mêmes branches de l’ONU qui ont pour vocation, le développement du continent noir ne sont que des sociétés écrans qui ne se soucient guère de la cause africaine. Sur le continent, la mort, la famine, la misère sont devenues banales.

L’indépendance et la démocratisation de l’Afrique passent inévitablement par la redéfinition de l’identité noire, le recadrage de la pensée et la civilisation noire par rapport au monde et par rapport au temps. Il est utopique de penser aujourd’hui à la démocratisation unilatérale de Djibouti sous ce régime actuel.

De nos jours, la force n’est plus physique. Ceux qui réussissent, ce sont ceux qui sont des stratèges, des analystes et des organisés. Ben Laden l’a montré (exemple malheureux mais ingénieux), la Chine l’a fait, Barak Obama l’a fait.

Comment ne pouvons-nous pas trouver les moyens pour faire de Djibouti comme un pays Européen ?

L’homme qui dispose la solution à tous les conflits et crises s’évertue sur le terrain qui profite à l’Europe. Celui qui prône une nouvelle civilisation mondiale et crée des organisations à la carte trouve que l’homme noir est peu inventif. Il faut donc le guider, l’encadrer avec l’armée d’un pays occidental pour éviter qu’ils s’entretuent étant donné qu’ils ne méritent pas la même civilisation que « la nôtre ».

L’Afrique n’a plus de voie et descend vertigineusement dans l’abîme de l’abandon. Djibouti fait partie des pays Africains où on retrouve de nos jours une irrationalité exacerbée dans le rationalisme. 36 ans de règne d’une seule famille (oncle-Neveux) dans une absence de partage de pouvoir et une ignorance de la bonne gouvernance.

Le système a pour but d’asservir le pays et cela fonctionne à merveille.

Les populations africaines sont intégralement à la merci de l’occident alors que les dirigeants vitupèrent dans une luxure inconditionnelle. Des élections truquées perpétuellement contaminent la politique africaine. Aucun parti politique d’opposition ne peut prétendre gagner de nos jours, des élections, à Djibouti.

On a besoin aujourd’hui que l’occident lève le voile de la honte et se déclare publiquement coupable du passé esclavagiste et colonial. L’humanité tout entière doit mettre en place une procédure mondiale pour corriger ce drame, rendant aux Noirs, ce qui leur est dû. Le peuple noir a besoin de la liberté au même titre que l’occident. Ce n’est qu’à partir de cette reconnaissance et à partir de cette structure mondiale qui corrige les ignorances d’hier qu’une nouvelle reconstruction doit naître.

Ce changement ne touchera Djibouti que si nous le voulons et avec l’ampleur que nous lui conférons. Pour cela, certaines questions méritent d’être posées.

– L’Afrique est-elle condamnée ?

. Qu’est ce qui occasionne (quel est le dénominateur commun) des crises politiques dans les pays africains ?
. Comment s’appuyer sur le travail de Barak Obama (sa victoire), le nouvel état d’esprit du peuple américain et la structure des Démocrates Américains pour créer une dynamique nouvelle en Afrique ? Dynamique nouvelle c’est-à-dire un continent rationnellement démocratique.
. Comment soulever la population toute entière de Djibouti dans un mouvement unique, pacifique et révolutionnaire d’établissement de la DÉMOCRATIE, l’ALTERNANCE AU POUVOIR et LA BONNE GESTION ?
. Comment imposer à Djibouti des élections équitables, l’alternance au pouvoir et la bonne gestion du Pays ?
. Comment créer à Djibouti, de véritables institutions pour le respect intégral des droits de l’Homme, garantir la sécurité, le bien-être de tous et éradiquer la misère du peuple ?
. Comment créer à Djibouti un véritable système de santé accessible à tous ?
. Comment mettre au point à Djibouti, une scolarité idoine, une africanisation de l’enseignement qui s’appuie sur nos valeurs et nos besoins ?
. Comment créer à Djibouti une scolarité obligatoire et une gratuité de l’enseignement primaire qui est efficace?
. Comment mettre au point un système de formation propre afin de créer de l’emploi et réduire l’immigration ?

Voilà autant de questions qui méritent notre attention et notre mobilisation.

Nous pouvons changer le destin de Djibouti. Il suffit de le vouloir et le croire. Les générations futures nous en seront reconnaissantes à jamais.

LE CHANGEMENT NOUS LE POUVONS ET NOUS LE FERONS.

Ismail Osman (Wadad Yare).