24/06/2017 (Brève 1017) Pour une reconnaissance du droit des Afar, au même titre que toutes les composantes de la Nation, dans le cadre de la constitution et des lois républicaines (Lecteur de Tadjoura)

« Si un être se fixe dans un endroit qui n’est pas le sien sans volonté évidente de l’améliorer et en excluant les populations autochtones, alors cet endroit le rejettera comme étant un arbre à l’odeur fétide et qui n’a pas porté de fruits »

Les tentatives d’exclusions dont est victime, une fois encore la population Afar de Tadjourah, appelle chacune et chacun d’entre nous à une vive réaction d’opposition au projet de Saad Omar Guelleh.

En effet, l’ancien laveur de vedettes, devenu le « Big Chief » du Port Autonome International de Djibouti (PAID) par la grâce d’IOG règne lui aussi mais en monarque tyrannique sur le port.

Il donne des promotions à qui bon lui semble et révoque immédiatement ceux qui le dérangent en lui posant des questions embarrassantes sur sa gestion humaine bien plus qu’approximative : comme sur les « évaporations » maintes fois constatées dans la gestion financière du PAID.

++ L’une de ses décisions récentes prête à contestations.
En effet, Saad Omar Guelleh se refuse catégoriquement à embaucher des personnes originaires, vivant à Tadjourah et dans sa région comme employés (es) du futur port qui a  été inauguré récemment.

En la circonstance, le racisme dont il fait preuve et duquel il se vante ouvertement, devant témoins, à l’encontre de la jeunesse Afar locale et des Afars en général, dont il parait nécessaire de rappeler que 90 % de ces jeunes sont en situation de chômage, n’est pas à considérer comme une simple opinion banale mais comme un délit assimilable à un crime ; un crime de long processus de génocide masqué, contraire à notre Constitution nationale et à nos lois.

++ A quoi peut servir une Constitution nationale ?
A quoi peuvent servir les lois de la République si elles sont transgressées ouvertement par ceux qui doivent, en premier et pour l’exemple, les respecter ?

Constat est fait que dans ce cas, l’abus de pouvoirs, dont fait démonstration l’incompétence cautionnée et aux ordres du Palais d’Haramous, risquerait d’enfanter des réponses cinglantes et pourrait même soulever de vives réactions au sein de la communauté des jeunes Afars qui plaçaient et placent encore beaucoup d’espoirs dans ce futur port.

On oserait même affirmer que cette manifestation évidente du rejet des Afars, dont nous observons hélas un exemple flagrant mais qui n’est ni la première ni la dernière du genre, entre dans une procédure plus globale d’exclusion systématique des familles de leurs terres ancestrales, datant de 1977, et au profit d’une population étrangère d’importation.

L’ampleur qu’a pris ce phénomène d’exclusion des Afars a de graves conséquences depuis plus de 30 ans sur la modification de la structure de la population autochtone et constitue, chaque jour un peu plus, des risques graves car générant un « déséquilibre démographique » très important : un risque d’insécurité et la menace de la paix sociale dans le pays.

À cet égard et sans qu’il soit question dans notre esprit de rejeter les « étrangers » dans la mesure où ils respectent les populations autochtones, toutes leurs traditions et ne tentent pas de les chasser de leurs terres, comme nous respectons les leurs, il parait essentiel de rappeler le fait que des pans entiers de l’économie en pays Afar sont accaparés par des « étrangers » d’importation calculée, constitue un motif de fort mécontentement d’une bonne frange de la population djiboutienne de souche.

++ Si la liberté c’est le respect des droits de chacun ; l’ordre républicain c’est le respect des droits de tous.
Sans distinction d’appartenance ethnique, tribale, clanique ou autre, j’en appelle à mes sœurs et à mes frères Djiboutiens : à toutes ces femmes, à tous ces véritables hommes de progrès pour la paix, pour la tolérance, qui expriment une considération mutuelle, un respect pour les Droits de l’Humain et qui ont pour point de départ un respect du passé de l’autre afin qu’ils interviennent pour que cesse la « chasse et l’exclusion des populations Afars »

Mes sœurs et mes frères Djiboutiens vous représentez l’ultime forme de nos espoirs communs en des jours meilleurs, l’ultime forme de notre dignité.