06/10/2017 (Brève 1081) Le lieutenant Mahisso de la Police d’Obock est élu « Homme de la Semaine »

Réunis ce vendredi, les membres du Comité « Homme de la Semaine » ont élu à l’unanimité le Lieutenant Mahisso.

Fonctionnaire zélé en poste à Obock, il a développé une méthode révolutionnaire pour rançonner les petits commerçants de la région qui transportent principalement de l’huile et des sandales en plastique.

Pourtant, sa méthode est simple. Il organise un guet-apens sur le trajet emprunté par les véhicules qui convoient ces petits commerçants et il les arrête sur des motifs qu’il a inventés et il saisit leurs marchandises et leurs avoirs

Fort de son autorité de Lieutenant et de l’impunité qui lui est garantie par les plus hautes autorités djiboutiennes, il incarcère ces citoyens honnêtes dans ses locaux et il menace de les transférer devant un juge à Djibouti. Quand la pression devient trop forte, il les relâche mais
il conserve les marchandises au titre de la rémunération de ses services.

Et hop ! le tour est joué ! Trop contents d’être relachés, les petits commerçants se sauvent sans oser réclamer leurs biens. Et il est probable que le Lieutenant revende les marchandises, mais pour son compte, point qui n’a pas été formellement vérifié par nos correspondants.

Quoi qu’il en soit, la méthode est magnifique et le Comité l’a choisi en personne pour le nommer Homme de la Semaine. Son nom sera ajouté au palmarès des personnalités qui se sont déjà distingués dans le passé pour des exactions sournoises à l’encontre de leurs concitoyens. Ses états de service dans les années 90, relatés ci-dessous, ont beaucoup plaidé en faveur de sa candidature.

++ Le passé de cet homme est intéressant et mérite d’être raconté, car il plaide en sa faveur.
Combattant dans les forces du FRUD dans les années 90, ses compagnons de l’époque le décrivent, comme un individu n’ayant que peu de conviction, en particulier pour l’idéal qui animait la majorité des résistants de l’époque.

Cela explique peut-être, pourquoi il avait retourné sa veste aussi facilement en rejoignant les repentis d’Ougoureh Kifleh, non sans avoir fait beaucoup de mal de l’intérieur à ses frères d’arme.

Ce double jeu lui a permis d’être intégré dans la Police et d’accéder au grade, impensable pour lui en temps normal, de Lieutenant de Police.