24/10/2021 (Brève 1938) TV5 Monde : « La Femme du fossoyeur » du somalien Khadar Auderus remporte l’Étalon d’or du Fespaco 2021

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C’est le réalisateur d’origine somalienne Khadar Ayderus Ahmed qui remporte l’Étalon d’or au Fespaco 2021 pour son film « La Femme du fossoyeur », une histoire d’amour tournée dans les quartiers pauvres de Djibouti.  Le film avait été sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes. L’Étalon d’argent récompense la réalisatrice haïtienne, Gessica Geneus, pour « Freda » , lui aussi montré à Cannes. Et l’Étalon de bronze distingue la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid pour « Une histoire d’amour et de désir ».

L’auteur-réalisateur Khadar Ayderus Ahmed, né à Mogadiscio il y a 40 ans, réside en Finlande, dont il a la nationalité. Il a réalisé plusieurs court-métrages couronnés de succès, dont « The Night Thief » en 2017. Il poursuit également une carrière remarquable en tant qu’auteur. « La femme du fossoyeur » a été présenté à la Semaine de la critique à Cannes en juin 2021 est son premier long métrage et a été développé dans le cadre de la Résidence de la Cinéfondation en 2015.

Le film raconte la vie simple d’un couple heureux, Guled et Nasra vivant dans les quartiers pauvres de Djibouti avec leur fils Mahad. Cependant, l’équilibre de leur famille est menacé : Nasra souffre d’une grave maladie rénale et doit se faire opérer d’urgence. L’opération coûte cher et Guled travaille durement déjà comme fossoyeur pour joindre les deux bouts : comment réunir l’argent pour sauver Nasra et garder une famille unie ?

Le réalisateur lors de la présentation à Cannes avait expliqué comment lui était venue l’idée pour ce premier long-métrage.

« L’inspiration pour cette histoire est venue d’une mort subite qui a eu lieu dans la famille il y a dix ans à Helsinki. Le déroulement d’un enterrement musulman m’a paru long, émouvant et épuisant. Le jour de la commémoration, mon frère m’a demandé si je savais comme il était facile d’enterrer quelqu’un en Somalie. Je lui ai répondu « non ». Il m’a ensuite raconté que c’était extrêmement facile car il y avait toujours plusieurs fossoyeurs devant l’hôpital, prêts à enterrer un corps dans les heures qui suivent. Et c’est à ce moment-là précisément, alors qu’on était encore au cimetière, que le personnage du fossoyeur m’est venu. Je n’arrivais pas à m’en défaire une seconde. Il a commencé à me hanter au travail, dans mon sommeil, même pendant les repas, jusqu’à ce que je me mette à écrire l’histoire de mon fossoyeur, Guled. […] En fait, mon intention était de raconter une histoire d’amour simple mais réaliste, avec le mordant du conte de fées. Une fois monté, on s’est rendu compte que le film se concentrait aussi sur les femmes. Nasra, la mère de Guled, la femme médecin. Ces personnages féminins sont tellement forts que sans elles, il n’y aurait pas d’histoire. Nasra est le cou du film et Guled la tête. »