20/01/2024 (Brève 2257) CHALLENGES – Attaques en mer Rouge : Djibouti se livre à un jeu trouble avec les Houthis
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Ce 17 janvier, de nouvelles frappes américaines ont visé pour la quatrième fois en moins d’une semaine les Houthis au Yémen alors que ces derniers multiplient les attaques contre les navires qu’ils soupçonnent liés à Israël. Le positionnement trouble de Djibouti vis-à-vis des rebelles interroge.
Ismaïl Omar Guelleh. Le président de Djibouti a accordé la naturalisation à plusieurs rebelles houthis par décret.
La riposte a été forte. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé, le 12 janvier, au Yémen, plusieurs infrastructures destinées au lancement de drones et de missiles appartenant aux Houthis. Mercredi 17 janvier au soir ce sont 14 missiles des rebelles qui étaient visés par les frappes de l’armée américaine. Le groupe yéménite qui fait partie de « l’axe de la résistance » pro-iranien, lequel comprend aussi le Hezbollah et le Hamas, multiplie depuis la mi-novembre les attaques en mer Rouge contre des navires qu’il soupçonne d’être liés à Israël.
Cette menace a ainsi contraint de nombreux armateurs comme le français CMA CGM ou le danois Maersk à contourner la zone, faisant grimper en flèche les coûts et les temps de transport entre l’Europe et l’Asie. Depuis le 19 novembre, ce sont ainsi 27 raids des Houthis qui ont été recensés par l’armée américaine près du détroit de Bab al-Mandab, point névralgique par lequel transite 40 % du commerce maritime mondial.
++ Un traité de défense
Dans ce contexte hypertendu, l’attitude de Djibouti, autre pays côtier du détroit, interroge. L’ex-colonie française, où Paris compte encore un peu moins de 1 500 soldats et une base militaire, se livre selon plusieurs sources à un jeu trouble avec les Houthis.
Comme l’ont rapporté sur X (ex-Twitter) plusieurs lanceurs d’alerte djiboutiens, le président du pays, Ismaïl Omar Guelleh, a pris le 7 août 2023 un décret accordant la naturalisation à plusieurs membres du groupe rebelle houthi. En décembre dernier, lors d’un colloque tenu dans le pays, le ministre des Affaires étrangères djiboutien a aussi affirmé : « Nous ne pouvons être contre les actions de nos frères houthis qui apportent un soutien à nos frères de la Palestine. »Un positionnement qui fait tousser à Paris, alors que les deux pays négocient actuellement le renouvellement pour dix ans d’un traité de défense.