11/02/05 (B285) Manifestation contre la dictature héréditaire au Togo / Survie et associations togolaises

SURVIE vous invite
à rejoindre la manifestation de dimanche
contre la dictature togolaise et ses « amis » françafricains
!

Rendez-vous des adhérents et sympathisants de SURVIE,
jusqu’à 15 h (si la manif n’a pas démarré)
angle de la rue Béranger (côté Temple, Turbigo) et de
la place de la République.

Survie Paris Ile de France: 01.44.92.01.17 ou 08.71.73.00.13
Surive France :01.44.61.03.25

—————————————————————————————————————————

DIASPORA TOGOLAISE
EN FRANCE
(ARECA, ACAT, CDPA, CDPA-BT, CTR, RNDP, UFC)

MANIFESTATION CONTRE
LE COUP D’ETAT MILITAIRE AU TOGO

Dimanche 13 Février
2005 à 14h00 Itinéraire : de la Place de la République
à Bastille

Après la mort d’Etienne
EYADEMA qui a pillé et endeuillé le Togo pendant 42 ans de règne
sanglant, l’armée familiale du dictateur installe de force l’un
des fils du tyran à la tête du Togo.

La diaspora togolaise
en France lance un appel solennel aux démocrates africains, français
et du monde entier à participer massivement à la manifestation
du 13 février 2005 pour chasser la junte militaire togolaise du pouvoir.

© Copyright Diaspora
Togolaise en France

09/12/04 (B275) SURVIE : communiqué de presse / Côte d’Ivoire.

Paris, le mercredi 8 décembre 2004

Fermer les bases militaires de la Françafrique !
Les événements d’Abidjan disqualifient un dispositif incurablement
néocolonial

Le dispositif de bases et troupes militaires françaises en Afrique
est depuis plus de 40 ans l’un des piliers de la Françafrique,
ce système néocolonial de confiscation des indépendances
africaines, de pillage des ressources, d’escroquerie financière,
de dictatures « amies de la France », de manipulations barbouzardes,
d’instrumentalisation de l’ethnisme et de fomentation de guerres
civiles.

Ces bases (quelque 6 000 hommes au total) concourent au maintien
des dictatures tchadienne, djiboutienne et gabonaise. Directement issues des
troupes coloniales, les forces françaises opérant en Afrique
n’ont jamais été incitées à se départir
de leur postulat d’origine, selon lequel la vie d’un « indigène
» n’est que quantité négligeable face aux «
intérêts de la France » (ceux, en réalité,
des lobbies coloniaux puis néocoloniaux). Ce qu’elles ont fait
exactement au Rwanda, comme principal instrument de la complicité française
avec les génocidaires, demeure toujours frappé du plus grand
secret.

La Côte d’Ivoire
d’Houphouët-Boigny a été un « modèle
» françafricain de pillage des ressources et de l’argent
public. Le protectorat français ne lui a pas permis de traiter (comme
c’est le devoir et l’honneur d’un pays indépendant)
des questions aussi cruciales que la citoyenneté, le droit foncier,
la sécurité intérieure et extérieure, la diplomatie
régionale. Houphouët, qui avait été l’un des
principaux artisans de la mise en échec des projets d’unité
africaine, puis l’un des relais des agressions françafricaines
contre les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Liberia,
Sierra Leone), a aussi favorisé la rivalité entre les leaders
politiques susceptibles de lui succéder.

Depuis 5 ans, donc, la
Côte d’Ivoire connaît une crise grave qui peut finir par
l’embraser, ainsi que la sous-région. En 2002 ont été
déclenchés un coup d’État puis une rébellion,
correspondant certes à des problèmes réels de citoyenneté
et d’accès à la terre, mais manifestement soutenus par
les réseaux de la droite françafricaine et leur relais local,
le dictateur burkinabè Blaise Compaoré, qui élimina en
1987 Thomas Sankara avec l’aide d’Houphouët et de Jacques Foccart,
conseiller du Premier ministre français d’alors, Jacques Chirac.
Rappelons que ce dernier est depuis trente ans parrain de la Françafrique.

Devant les risques de
pogroms suscités par cette guerre civile et l’absence d’alternative
immédiate, Survie et de nombreuses associations françaises ont
appelé en 2002 à ce que les troupes françaises stationnées
sur place (le 43e BIMa) s’interposent en attendant une intervention des
Nations unies. Une force de l’ONU est arrivée (l’ONUCI),
mais les troupes françaises, considérablement augmentées
en « opération Licorne », ont conservé un statut
à part. Ces forces de tradition coloniale et néocoloniale auraient
pu montrer leur conversion aux objectifs pacifiques de la Charte des Nations
unies si, d’une part, avaient été tirées les leçons
de leurs crimes passés (au Rwanda notamment), et si d’autre part
le chef des Armées, Jacques Chirac, avait su se départir d’une
gestion françafricaine de la suite des événements.

Mais la Françafrique
n’a pas voulu savoir que la trêve était très précaire.
Forte de ses milliers d’hommes sur place, elle a cru pouvoir continuer
son business as usual, jouant sur tous les tableaux économiques, politiques
et barbouzards – sans guère réagir lorsque des civils étaient
massacrés, et notamment à Abidjan fin mars 2004. Asservie aux
évaluations fluctuantes des stratèges et entreprises françafricains,
cette politique illisible (au regard des objectifs officiels) a soufflé
successivement le chaud et le froid sur les parties en conflit, cherchant
une fois de plus à les instrumentaliser.

À ces jeux, l’Élysée
s’est fait piéger. Cible du coup d’État de 2002, le
président Laurent Gbagbo a compris le bénéfice qu’il
pouvait tirer de trop de contradictions et de la présence d’une
importante communauté française à Abidjan. S’appuyant
sur l’inavouable du passé et du présent néocoloniaux,
il a replacé le conflit intérieur dans cette seule dimension
Abidjan-Paris. Or il est devenu facile de mobiliser le sentiment anti-français
face à une Françafrique pillarde et oppressive, qui a beaucoup
trop duré.

Trop arrogant pour l’avoir
perçu et peu soucieux du mandat onusien de Licorne, Jacques Chirac
a ordonné une réplique disproportionnée à l’attaque
subie le 6 novembre à Bouaké par un campement militaire français.
Les blindés et les commandos français ont été
envoyés occuper les points névralgiques d’Abidjan, dont
l’hôtel Ivoire à proximité du palais présidentiel.
Cela signifiait affronter la foule, et lui tirer dessus, à plusieurs
reprises. Aller au massacre.

Des dizaines de civils
sont morts, plusieurs centaines au moins ont été blessés
(le décompte précis des victimes de ces tirs reste à
établir). Cette barbarie-là, longuement occultée par
les médias français, les peuples africains ne la supporte plus.
L’abîme est trop flagrant entre les moyens extrêmes mis en
œuvre pour protéger les vies et intérêts français,
et le mépris des vies africaines que Licorne est censée préserver.
Jacques Chirac doit comprendre qu’il s’agit du dernier massacre
néocolonial.

Définitivement,
la France ne peut plus exercer sa tutelle sur le continent noir. Nous sommes
aux côtés de l’Afrique qui s’en affranchit. Si l’Élysée
s’acharne à prolonger la Françafrique, ne fût-ce
que de quelques années, cela se fera de manière de plus en plus
sale. Et pas seulement pour les Africains. Il reste très peu de temps
pour annoncer et engager de manière crédible un changement radical
de la politique africaine de la France. Ce dont notre pays a à rougir,
il ne lui reste qu’à le reconnaître et le corriger pour
retrouver un peu d’honneur.

Le premier acte de ce
changement consiste à constater que la présence de troupes françaises
au nom de l’héritage colonial est indécente. Imposée
par des « accords de défense » lors des pseudo-indépendances,
elle n’a jamais été avalisée par des instances démocratiques
africaines. Seules ne doivent rester possibles que des interventions multilatérales
demandées par l’ONU. Mais il faut d’abord marquer par un
retrait la rupture avec le passé.

Dans le cas précis
de la Côte d’Ivoire, une fois admise l’incompétence
du pompier pyromane, il reste aux peuples d’Afrique et à leurs
institutions en pleine émergence, l’Union africaine et les organisations
régionales, à se montrer à la hauteur des périls
– quitte à exiger pour leur action, en partie requise par les
séquelles de la colonisation européenne, un apport matériel
et financier. Si ces instances africaines ne se montrent pas assez réactives,
c’est aux opinions publiques et aux forces citoyennes de les y pousser.

En même
temps, Survie soutient les demandes parlementaires d’une commission d’enquête
sur les faits et décisions qui ont amené l’armée
française à tirer sur la foule abidjanaise. À cette occasion,
Survie réitère son hostilité au fonctionnement monarchique
français, qui a permis tant de dégâts et de crimes en
Afrique sans que le Parlement veuille ou puisse s’y opposer. Nous demandons
à ce dernier de se ressaisir.

Association
Survie

210 rue Saint-Martin 75003 Paris
Tel : 01 44 61 03 25 Fax : 01 44 61 03 20
survie@wanadoo.fr
www.survie-france.org

18/11/04 (B272) Survie : communiqué sur les événements de Côte d’Ivoire.

SURVIE : communiqué
de presse,
Paris, le 15 novembre 2004

Côte d’ivoire
: conjurer le pire est encore possible !

Après cinq journées
de violences d’une intensité inédite dans l’histoire récente
du pays, du 6 au 10 novembre, la tension semble baisser en Côte d’Ivoire,
même si pour l’instant de nombreux signes indiquent que la situation
est loin d’être apaisée et pourrait s’embraser à nouveau.
À ce jour, il est encore difficile d’établir un bilan exhaustif
des conséquences humaines et matérielles. Il est à espérer
que les enquêtes en cours pourront cerner l’ampleur de cette flambée
de violences et révéler ses causes immédiates.

Au moment où les
esprits retrouvent une sérénité propice à la réflexion,
l’heure n’est-elle pas venue d’analyser sans passion ce qui se passe sous
nos yeux pour déterminer si vraiment le pire est irréversible
dans ce pays, comme certains nous le prédisent ?

Sans négliger le
besoin impérieux de compter les morts et d’estimer les dégâts
matériels causés, Survie voudrait inviter les Ivoiriens, les
Africains, les Français, toutes les personnes éprises de justice
et de paix à concentrer leur attention et se mobiliser désormais
vers la tâche la plus urgente de l’heure, au delà des vérités
et des mensonges des uns et des autres : le devoir de sauver les vivants !

Aucun Ivoirien, aucun
Français ne doit limiter sa vigilance citoyenne à la seule préoccupation
(légitime) de savoir le tort subi par ses compatriotes. Après
le récent drame qui frappe nos peuples, il faut s’obliger mutuellement
à identifier le bon itinéraire pouvant conduire à la
paix. Tel est le défi que nous lance l’histoire, le seul combat qui
mérite aujourd’hui d’être mené par qui veut rendre à
la Côte d’Ivoire et tous ses habitants, qui tiennent une place centrale
dans la région et le continent, toute son intégrité physique
et morale. Ce combat exige de dépasser les vérités partielles,
les positions partisanes. Il exige que l’on puisse situer l’ensemble des responsabilités,
compter et pleurer ensemble tous les morts (africaines et européennes),
rendre justice de façon équitable à toutes les victimes
, secourir et protéger toutes les personnes que ce conflit continue
de menacer, de fragiliser et d’exposer à la mort.

Une analyse attentive
de la situation montre clairement que toutes les parties au conflit (le régime
de Laurent Gbagbo, les ex-rebelles et leurs soutiens, les autres forces politiques
ivoiriennes, la France) fondent chacune leurs actions sur des aspirations
et des principes légitimes, mais toutes usent et abusent de mensonges
et de demi-vérités, sans hésiter à recourir à
des moyens peu recommandables quand leurs intérêts sont menacés.
Nous ne devons pas être dupes de ces manipulations.

Alors que toutes les parties
ont admis les accords de Marcoussis et Accra III, on constate que chaque protagoniste
s’en sert , non pas pour aller vers la paix, mais pour préparer et
faire la guerre.

Nous devons refuser ces
calculs politiciens et affirmer des exigences claires qui favorisent l’ancrage
réel d’un processus de paix en Côte d’Ivoire :

La France et l’ONU, doivent
reconnaître clairement et publiquement (mieux vaut tard que jamais)
que le régime de Laurent Gbabgo, légalement institué
et reconnu tel par la Communauté internationale, a été
victime d’un coup d’État doublé d’une agression soutenue par
des États étrangers dont le Burkina Faso de Blaise Compaoré.
Cette reconnaissance doit être assortie de sanctions claires contre
tous les soutiens des rebelles de septembre 2002.

Le régime de Laurent
Gbagbo et les Forces Nouvelles devront répondre des violations massives
des droits de l’homme. À ce propos, le récent rapport de l’ONU
ayant établi ces violations doit être publié in extenso
et sans édulcoration dans les plus brefs délais. Une Mission
analogue devra enquêter sur les récentes barbaries commises depuis
la reprise des hostilités le 4 novembre 2004.

Nous suggérons
la création d’une Commission d’enquête parlementaire franco-africaine
par le prochain Sommet de la Francophonie à Ouagadougou pour faire
le bilan de l’opération Licorne, examiner si elle a encore sa place
dans ce pays et pour quoi faire.

Cette Commission devrait
aussi lister l’ensemble des intérêts économiques français
en Côte d’Ivoire, puis indiquer si et comment ils peuvent être
défendus dans l’intérêt commun des deux peuples.

Plus généralement,
la situation présente montre qu’il est plus que temps de rompre avec
les pratiques parallèles, politiques, militaires et économiques
de la Françafrique.

Plus la France tarde à
tourner la page néocoloniale, plus les réactions de désespoir
seront brutales. La fin des ingérences doit s’accompagner d’une montée
rapide de la prise des responsabilités africaines, régionales
(CEDEAO) et continentale (Union africaine). Il s’agit notamment d’éviter
que les adversaires de la paix n’attisent les leviers de la haine et n’embrasent
la région.

La Côte d’Ivoire
est aujourd’hui dans une situation socio-politique très grave qui appelle
une vigilance citoyenne en France et en Afrique, des actions claires et déterminées
de la France, de la Côte d’Ivoire, de l’Union Africaine, de l’ONU pour
conjurer le pire. Après la récente flambée de violences
et son cortège de morts, de vies brisées, meurtries, l’heure
est venue d’identifier les calculs meurtriers, s’obliger mutuellement à
les rejeter et enfin agir avec sérieux.

08/11/04 (B271) Le communiqué de l’ARDHD et le lien avec la pétition ont été mis en ligne sur le site de SURVIE67, que nous remercions à cette occasion.

lien
: http://survie67.free.fr/liens.htm

25/09/04 (B265) SURVIE / CAMEROUN Communiqué de presse, Déni de démocratie au Cameroun

Paris, le 23 septembre
2004

L’élection présidentielle
d’octobre 2004 au Cameroun va se dérouler dans des conditions qui défient
ouvertement les droits politiques élémentaires.

La date du 11 octobre
a été fixée à peine un mois avant, ce qui empêchera
toute mobilisation et toute organisation pour l’opposition. L’annonce a été
faite au Cameroun en l’absence du Président, qui n’a pas reparu au
pays depuis la mi-août, où il avait répondu à l’invitation
de Jacques Chirac.

Les deux tiers des Camerounais
en âge de voter au Cameroun ne sont pas inscrits sur les listes électorales.
Les Camerounais vivant à l’étranger – plus de dix pour cent
de la population camerounaise – ne pourront pas, malgré leurs protestations,
exercer leur droit de vote. L’exigence d’une Commission électorale
nationale indépendante (CENI) a été refusée. L’Observatoire
national des élections (ONEL), dont les membres sont nommés
par la Présidence et qui a déjà fait la preuve de son
inutilité, a été reconduit.

Tout est donc prêt
pour une nouvelle mascarade électorale.

Paul Biya, après
avoir exercé diverses fonctions sous la présidence d’Ahmadou
Ahidjo, a évincé ce dernier en 1982 par une révolution
de palais. Après avoir, en 1984, réprimé dans le sang
une tentative de retour de l’ancien Président, il est reconduit en
1987 à la Présidence comme candidat unique. En 1992, après
la répression des manifestations pour un changement démocratique,
qui a fait plusieurs centaines de morts, les résultats de l’élection,
favorables au candidat de l’opposition John Fru Ndi, sont grossièrement
truqués et Biya se proclame élu. En 1997, l’opposition boycotte
une élection qui n’offre aucune garantie de loyauté. Une réforme
a changé la durée du mandat présidentiel et remis à
zéro le compteur limitant les réélections : Biya repart
pour un quatrième mandat, de sept ans cette fois.

Tout en subissant pendant
vingt-deux ans un pouvoir sans contrôle, la masse des Camerounais n’a
cessé de s’appauvrir, la moitié d’entre eux vit au-dessous du
seuil de la pauvreté, tandis qu’un affairisme insolent étale
le scandaleux enrichissement de quelques-uns sur un pays doté d’abondantes
ressources naturelles. Le Cameroun de Biya a réussi à prendre
place au rang des pays pauvres très endettés (PPTE). Il vient
d’être exclu de ce bénéfice, faute d’avoir rempli les
conditions élémentaires de gestion, en raison de la corruption
qui mine l’État, et qui a valu au Cameroun de figurer à la première
ou dans les toutes premières places des pays les plus corrompus. Les
services publics d’éducation et de santé sont sinistrés,
les entreprises publiques en faillite ont été bradées,
obligeant les Camerounais à vivre de longs jours sans eau, sans électricité.
La Caisse d’Épargne Postale et la Caisse Nationale de Prévoyance
sociale sont en banqueroute, vidées de leurs fonds.

Pourtant, le Président
du Cameroun est choyé par les hommes politiques français.

De Pasqua à Rocard
on s’affiche en sa compagnie. Il jouit de la protection et de l’amitié
de Jacques Chirac, qui vient pourtant de proclamer, à l’ONU, sa volonté
de lutter contre la pauvreté. Nul doute que sa réélection,
inévitable et programmée, sera saluée par les vœux
et les félicitations du Président français, une véritable
insulte au peuple camerounais souffrant.

La passivité des
Camerounais devant cette situation ne doit pas faire illusion. Réduit
à l’impuissance, muselé, le peuple est conscient du mépris
dans lequel on le tient et du gâchis qui a été fait de
ses possibilités de développement humain. Pourra-t-on s’étonner
demain si, en désespoir de cause, il verse dans l’extrémisme
ethnique ou religieux ? C’est tout ce qu’une politique cynique et irresponsable
lui aura laissé.

Association Survie
210 rue Saint-Martin 75003 Paris
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14/08/04 (B259) Nouveau communiqué de SURVIE pour protester contre la venue des dictateurs – Chefs d’Etat africains, à l’occasion du 60ème anniversaire du débarquement en Provence : Guelleh est cité parmi les trois premiers de la brochette des dictateurs invités par la France …

Paris, le
14 août 2004

Toulon spécial
15 août : nos « amis » les dictateurs débarquent
!

60 ans après
le débarquement, la France est toujours libre. Les populations
des anciennes colonies françaises, elles, peinent encore à
démonter les rouages de la tutelle et s’interrogent sur
leurs « alliés ».

Gnassingbe Eyadema,
Zine Ben Ali, Ismaël Omar Guelleh
…, c’est entouré
d’une belle brochette de dictateurs africains que Jacques Chirac s’apprête
à célébrer le 60ème anniversaire du débarquement
de Provence et la « liberté et [l’] honneur » retrouvés
par la France, dimanche 15 août à Toulon. (… la suite est
identique au premier communiqué, repris le 12 août sur notre
site)

12/08/04 (B259) Communiqué de SURVIE pour protester contre la venue des dictateurs – Chefs d’Etat africains, à l’occasion du 60ème anniversaire du débarquement en Provence.

Paris, le 11 août
2004

Toulon spécial
15 août : nos « amis » les dictateurs débarquent
!

60 ans après le
débarquement, la France est toujours libre. Les populations des anciennes
colonies françaises, elles, peinent encore à démonter
les rouages de la tutelle et s’interrogent sur leurs « alliés
».

Denis Sassou N’Guesso,
Zine Ben Ali, Gnassingbe Eyadema (*) …, c’est entouré d’une
belle brochette de dictateurs africains que Jacques Chirac s’apprête
à célébrer le 60ème anniversaire du débarquement
de Provence et la « liberté et [l’] honneur » retrouvés
par la France, dimanche 15 août à Toulon.

Cynisme ? Provocation
? Imperturbable « bonne conscience » hexagonale plutôt : l’amie
des dictateurs n’a pas d’état d’âme. Cette cérémonie
présentée comme « un symbole de fraternité et d’universalité
», est un affront fait par notre pays aux millions d’Africains
qui subissent encore son joug néo-colonial et celui des tyrans qui
comptent parmi ses proches.

Il est certes temps que
la France reconnaisse devant l’Histoire combien les troupes coloniales,
et leurs compatriotes restés au pays (qui ont fourni une part considérable
de « l’effort de guerre ») ont payé un lourd tribut
à la libération de l’Europe. C’était déjà
le cas en 14-18 : les tirailleurs étaient sacrifiés par milliers,
tandis que l’économie coloniale approvisionnait une métropole
exsangue, condamnant les populations « indigènes » (selon
la terminologie de l’époque) à produire toujours plus pour
le salut de l’Empire .

Pourtant, le sens donné
aujourd’hui par le Président français au sacrifice de ces
soldats et de leurs parents –une prétendue fidélité
sans faille au drapeau tricolore– occulte la soif de liberté et
d’indépendance qui animait alors les colonies françaises,
confrontées à l’affaiblissement et à l’humiliation
de leur puissance tutélaire. Si celles-ci se sont bien battues pour
la liberté de la lointaine Europe – elles n’avaient pas vraiment
le choix – elles l’ont aussi fait pour leur propre libération,
dans l’espoir que les puissances coloniales sachent s’en souvenir.

Le combat pour l’émancipation
des colonies Françaises d’Afrique a été long et
meurtrier. Il a mené à une indépendance aussitôt
confisquée, au début des années 60, par le Général
De Gaulle (dont le porte-avion destiné à accueillir la cérémonie
de dimanche porte le nom) en connivence avec ses « protégés »
africains.

Depuis lors, les fantassins
du néocolonialisme n’ont cessé de débarquer en nombre
sur le continent noir avec leur contingent d’hommes d’affaires louches,
de multinationales prédatrices, de barbouzes, de conseillers occultes
en campagnes électorales… toujours en harmonie avec ces hommes
politiques africains[1] adoubés ou installés à la tête
d’Etats clients dont le seul secteur économique organisé
est resté celui du détournement de la rente.

Aujourd’hui ce sont
bien ces despotes, bourreaux de leur peuple, que Jacques Chirac a choisi d’honorer,
en lieu et place des africains, combattants de la liberté, auxquels
la France doit tant.[2]

Il est pénible
en ces circonstances de ne pouvoir compter sur la plus haute autorité
de l’Etat pour faire honneur à la République Française,
à ses principes, à son devoir de mémoire et de reconnaissance
pour ceux qui les ont défendus. Nous en avons l’habitude. Nous ne nous
y résoudrons jamais.

(*) La liste est
longue mais Guelleh n’est pas oublié par SURVIE …. !

En mai dernier, Survie
a lancé une nouvelle campagne contre le soutien de la France aux dictateurs
africains (documents et calendrier des événements disponibles
sur le site de l’association)

14/06/04 (B251) SURVIE : Communiqué au sujet de l’arrestation et de l’emprisonnement du frère de DAF

Communiqué,
le 14 juin 2004

Ubu
djiboutien et les caprices de Madame


Djibouti
est une caricature de dictature françafricaine, protégée
par la plus importante base française en Afrique. De courageux opposants
tentent d’y insérer les fonctionnements démocratiques (élections
pluralistes et presse libres), au prix souvent d’incarcérations prolongées
dans la sinistre prison de Gabode. L’un des plus connus de ces opposants est Daher
Ahmed Farah (surnommé DAF), également directeur d’un journal local,
Le Renouveau. Lui-même a connu la prison pour des motifs ubuesques. Comme
cela n’a pas suffi à l’intimider (il rencontre en ce moment des exilés
djiboutiens en Europe), le dictateur Ismaël Omar Guelleh et son épouse
ont résolu de s’en prendre à sa famille – son frère en l’occurrence.

Le mardi 8 juin,
Houssein Ahmed Farah, lui-même opposant et journaliste au Renouveau, venait
de suivre pour ce journal une manifestation des habitants du quartier d’Arhiba
(Djibouti-Ville), réclamant la libération de six jeunes arbitrairement
arrêtés – accusés de graffitis hostiles au pouvoir. Revenant
du reportage, il croise la voiture de Kadra Mahamoud Haïd, épouse
du Président, accompagnée d’un imposant cortège. La police
suspend la circulation en l’honneur de Madame, et tous les automobilistes d’obtempérer.
Accusé de ne pas l’avoir fait assez vite, Houssein Ahmed Farah est interpellé.
Après avoir moisi pendant 5 jours dans une cellule policière, il
a été présenté samedi 12 juin au substitut du procureur
de la République au tribunal de Djibouti. Lequel l’a placé sous
mandat de dépôt à la prison centrale de Gabode à la
périphérie de la capitale, sous l’étrange chef d’accusation
de  » mise en danger du cortège de la première dame « …

Transféré
à la prison de Gabode, il a été mis à l’isolement
dans le bloc de cellules le plus inhumain, les  » cellules 13 « . Il y
fait plus de 45° à l’ombre en ce moment, l’eau n’y coule plus depuis
longtemps, l’aération y est quasiment inexistante et une mare d’eaux usées
l’entoure. Sans compter le bruit insupportable de la centrale électrique
située à quelques mètres, juste de l’autre côté
de la route. Il est privé de visites et de tout autre contact. Ses repas
sont confisqué par les surveillants, qui sont de la police.

Ainsi
va la  » vie démocratique  » dans les dictatures françafricaines
reliées à l’Élysée par un cordon ombilical. Ce fil
de finance et de  » reconnaissance  » fait le malheur des peuples concernés
et met à la torture les démocrates. Survie dénonce le soutien
de la France au couple Guelleh. Les dirigeants français sont clairement
coresponsables des crimes commis par le pouvoir djiboutien. Ils peuvent ne pas
en commettre un de plus en obtenant la libération de Houssein Ahmed Farah.