28/04/2000 – M Mohamed KADAMY, représentant du FRUD pour l’Europe demande à la France et à la Communauté européenne de faire pression sur le Gouvernement djiboutien pour mettre un terme au blocus alimentaire… (Extrait AFP)
BREST, 28 avril 2000 (Extrait AFP)
Mohamed Kadamy Youssouf, un des dirigeants en exil du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (FRUD) à Djibouti, a appelé, vendredi à Brest, « La France et l’Europe à rester vigilantes » sur les négociations entamées jeudi en application d’un accord de réconciliation, signé le 7 février à Paris. (…) (1)
« Une solution négociée en faveur d’une paix réelle est vitale pour Djibouti et pour toute la région. Nous demandons à la France et à l’Europe de rester vigilantes face au gouvernement (Djiboutien), qui doit s’engager résolument dans la Paix », a déclaré M Kadamy à l’AFP lors d’une visite à Brest où il a rencontré deux députés PS. Il était invité par l’Association « Djibouti-Bretagne ».
M. Kadamy a par ailleurs appelé la Communauté européenne à « faire pression sur le gouvernement djiboutien afin qu’il cesse le blocus alimentaire et sanitaire qu’il mène, selon lui, dans les régions du Nord et du Sud-Ouest du Pays » (…) « où 200.000 personnes sont menacées de famine » a-t-il affirmé (…)
M. Kadamy a annoncé la création prochaine à Paris d’une association « visant à lutter contre les extraditions illégales », réunissant des Djiboutiens, des Éthiopiens et des Français, notamment des juristes.
________________________________________________________________
(1) Note de l’ARDHD :
Les négociations ont commencé jeudi à Djibouti.
Depuis le 7 février, nous soutenons sans réserve toutes les démarches / négociations en faveur de la Paix, de la réconciliation nationale et de la reconstruction du pays dans un climat de démocratie retrouvé.
Comme de nombreux djiboutiens, nous continuons à nous poser des questions sur la volonté réelle de M. Guelleh de rétablir la démocratie et la justice à Djibouti. Il ne nous appartient pas de « jeter de l’huile sur le feu », ni de nous laisser aller à émettre des pronostics sur un sujet aussi important.
Mais nous devons reconnaître que les faits démentent souvent les intentions annoncées : hors la libération des prisonniers politiques, nous n’enregistrons que des informations allant dans le sens d’un renforcement de la dictature :
Maintien du blocus alimentaire et sanitaire dans le Nord,
Incarcération de 27 mineurs à Gabode dans des conditions atroces et inhumaines,
Non-restitution des passeports des personnalités de l’opposition,
Surveillance policière de nombreuses personnalités, y compris des anciens détenus du FRUD, comme MM. Ali MAKI et KABIR …
Condamnations illégales par contumace sans convocation des prévenus, pourtant présents à Djibouti,
etc….
Le long délai entre la signature de l’Accord-Cadre et l’ouverture des négociations auquel s’ajoutent ces fait alarmants ne laissent pas beaucoup de place à l’optimisme.
Et pourtant nous espérons vivement que les prochaines semaines démontreront le contraire et nous encourageons les négociateurs à oeuvrer dans le sens d’un retour rapide, véritable et vérifiable à la démocratie.