16/08/05 (B311) Radio-trottoir : nouveau témoignage de la crainte des habitants de Djibouti, confrontés aux problèmes économiques et maintenant à la peur de tomber malade … (Lecteur)
Franchement, les nouvelles règles d’admission dans les fameuses urgences suscitent les plus grandes craintes.
En tant qu’instituteur, je n’arrive pas à conserver ni espèces ni chéquier : je retire le premier du mois, le montant intégral de mon salaire. Il me permet de rembourser mon épicier, de payer ma facture EDD et mon loyer. Ma femme récupère environ 1500 FD de la boutique. A la tombée de la nuit, je n’ai pratiquement plus un sou.
Il ne nous reste plus qu’à prier Dieu. Nous nous couchons avec la peur que le propriétaire ne nous mette à la porte de notre logement, la peur de la coupure d’électricité et maintenant la peur de tomber malade, car il n’y aura aucune mansuétude. Vous payez d’avance même en cas d’urgence. Sinon, on vous poursuivra pour récupérer les sommes : saisie sur salaire, ventes forcées …
Dans ce climat, j’ai bein peur que beaucoup ne disjonctent.
Sachez qu’une nuit d’hopital est facturée selon le service de 15.000 à 30.000FD. Une nuit c’est le tiers de mon salaire mensuel.
Serions-nous à l’apocalypse d’un régime qui ne contrôle plus ses décisions, ni les conséquences, tant sur la Population déjà sévèrement opprimée, que sur son avenir ? Le cas du pauvre alcoolique cité par un lecteur n’est pas un exemple isolé.
Sincèrement, je souhaite bon courage à tout le personnel hospitalier que l’on expose, bien malgré lui, à la violence et à la colère de la population.
Les manitous , qui ont usurpé le pouvoir, dorment tranquillement chez eux : ils seront soignés à Bouffard ou en France !