07/04/07 (B390) AP : Un responsable de l’UE évoque de possibles crimes de guerre à Mogadiscio (Info lectrice)

NAIROBI
(AP) – Les forces somaliennes et éthiopiennes auraient commis des crimes
de guerre pendant leur récente offensive à Mogadiscio, a mis
en garde un haut responsable de la sécurité de l’Union européenne
dans un courriel au responsable de l’UE pour le Kenya et la Somalie, a-t-on
appris de sources européennes.

Ce message, adressé à Eric van der Linden et dont l’authenticité
a été confirmée par ces responsables, provient d’un auteur
digne de foi et occupant un poste important, dont l’identité n’a pas
été révélée, et qui était occultée
sur la copie du courrier obtenu par l’Associated Press.

Il écrit avoir « de fortes raisons de penser que le gouvernement
éthiopiens, le gouvernement fédéral de transition somalien
et le commandant de la force de l’Union africaine (…) ont par commission
ou omission violé le statut de Rome de la Cour pénale internationale
(CPI) », chargée de juger les crimes de guerre et crimes contre
l’humanité.

A Mogadiscio, les habitants étaient toujours en train d’enterrer les
victimes des combats de la semaine dernière, les plus violents de ces
15 dernières années, qui ont fait des centaines de morts, selon
les ONG. Si un fragile cessez-le-feu tient toujours depuis cinq jours, les
habitants continuent de fuir, craignant la reprise des affrontements entre
les forces gouvernementales somaliennes et éthiopiennes et les insurgés
islamistes.

Selon l’auteur de ce courrier, ces violations présumées comprennent
des attaques dirigées intentionnellement contre des civils ainsi que
des déplacements de population. Elle posent la question de la « responsabilité
et complicité potentielle » de la Commission européenne,
un des principaux financiers du gouvernement somalien de transition ainsi
que l’actuelle mission africaine de maintien de la paix déployée
en Somalie.

Les responsables somaliens n’étaient pas joignables pour commenter
ces informations, quant au porte-parole de la diplomatie éthiopienne
Solomon Abebe, il a évoqué des « fabrications ».

Un groupe somalien de défense des droits de l’homme, qui réclame
à ne pas être identifié, a dit être en train de
rassembler des preuves de crimes de guerre en Somalie pour éventuellement
constituer un dossier devant la CPI.

Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, 124.000 personnes
ont fui Mogadiscio depuis début février, dont 11.000 ces six
derniers jours.

Vendredi, Human Rights Watch a appelé toutes les parties à cesser
les attaques contre les civils. « Les civils à Mogadiscio payent
d’un prix intolérable l’échec de toutes les parties à
respecter les lois de la guerre », a déclaré Georgette Gagnon,
directrice adjointe pour l’Afrique de l’ONG basée à New York.

AP