21/04/07 (B392-A) LIBERATION : la Justice française rechercherait à trouver des correspondances échangées entre Djibouti et les Ministères français. Toute cette activité judiciaire sur un dossier sensible, à la veille de l’élection présidentielle, ne peut pas être le fruit du hasard … (ARDHD)
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Note de l’ARDHD
Pourrait-on voir dans les perquisitons de ces
derniers jours, les premiers signes d’un largage de Guelleh à court
terme, par la Communauté internationale ?
Comme
l’avait très bien expliqué le Canard Enchaîné,
premier journal à donner l’information, la situation devient terriblement
compliquée, car le Procureur de la République actuellement compétent,
est en même temps celui qui aurait pu commettre la « bourde ».
Comme on ne peut pas, à la fois, être juge et parti, il va falloir
trouver une issue : lorsqu’il y a des liens entre les magistrats et l’affaire,
il est habituel de délocaliser l’affaire . Dans ce cas, le lien est
de taille, puisque c’est le Procureur lui-même qui est soupçonné
d’avoir tenté d’interférer dans le cours d’une instruction en
cours, alors qu’il était porte-parole au Ministère de la Justice
…
Mais délocalisation signifierait déssaisisement des deux Juges
actuels et un nouveau délai pour la transmission du dossier : bref,
c’est le b…l intégral !
A un autre niveau, on peut s’interroger sur cette nouvelle activité
de la Justice dans l’affaire Borrel, à la veille de l’élection
présidentielle. Même si, en thèorie, une élection
n’a aucun lien avec l’action de la Justice, s’agissant d’un dossier d’Etat
hautement sensible, cette concomittance des faits ne peut pas être la
conséquence du simple hasard. Cela fait 12 ans que l’on instruit l’affaire
Borrel !
Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de précipitation excessive
!
Alors
on peut se poser des questions. Parmi les hypothèses, nous en privilégions
une, mais cela n’engage que l’ARDHD.
A la veille
de son départ définitif de l’Elysée, Chirac aurait-il
effectivement déjà perdu tout son pouvoir ? Serait-il déjà
dans l’incapacité de freiner les développements de l’instruction
?
Ne négligeons
pas non plus, les révélations du Journal Le Monde, sur des liens entre Guelleh et Al Qaïda. Vont-elles
avoir pour conséquence de priver Guelleh, du soutien abusif et sans
faille, dont il bénéficiait traditionnellement jusqu’à
présent, de la part de la France ?
Chirac
bientôt sans pouvoir, le largage de Guelleh devient-il possible ? Une
hyptohèse sérieuse qu’il ne faut pas écarter !
Mais il
y a les Américains, qui n’attendraient que cela, pour nous piquer la
place. C’est là où l’annonce des liens de Guelleh avec Al Qaïda
intervient fort à propos … Difficiles pour les Américains
qui prônent la luttre intégrale contre le terrorisme (même
au prix d’erreur colossale, comme celle de Somalie), de défendre un
homme très lié avec leurs ennemis.
Ce n’est
certainement pas par hasard, que le dossier de la DGSE est miraculeusement
sorti dans Le Monde à ce moment-là ! Tout s’enchaîne et
il y a certainement une stratégie.
Guelleh n’a plus qu’à s’inquiéter un peu plus ou à préparer
ses valises, car ses jours semblent comptés …
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Le QUOTIDIEN
Le Quai d’Orsay et la chancellerie ont été perquisitionnés
par deux juges d’instruction.
L’affaire Borrel remonte jusque dans les ministères
Après le Quai d’Orsay, la chancellerie. Les deux juges d’instructions
chargées de découvrir si des pressions politiques ont effectivement
été exercées dans le dossier Borrel ont perquisitionné,
jeudi et vendredi, les bureaux des directeurs de cabinet des deux ministères.
Fabienne Pous et Michèle Ganascia, assistées d’enquêteurs,
et notamment d’experts en informatique, ont embarqué divers documents
et fichiers. L’exploitation de ces pièces permettra peut-être
de savoir si les autorités françaises ont essayé d’étouffer
l’affaire qui envenime les relations entre Paris et Djibouti depuis des années.
L’assassinat du juge Borrel, longtemps considéré comme un suicide,
donne lieu à trois instructions séparées : l’une sur
la recherche des coupables (sous la houlette de la juge parisienne Sophie
Clément) ; une autre pour subornation de témoin instruite à
Versailles et qui vise les procureur de la République et chef des services
secrets de Djibouti ; et celle pour «pression sur la justice»
qui évolue très vite ces derniers temps.
C’est l’annonce par le ministère des Affaires étrangères,
en janvier 2005, qu’il allait répondre favorablement à une demande
des autorités djiboutiennes et leur transmettre une copie du dossier
d’instruction, qui avait déclenché cette troisième procédure.
Elisabeth Borrel, la veuve du magistrat, avait immédiatement déposé
plainte à l’encontre de l’auteur de cette annonce officielle : le porte-parole
du Quai d’Orsay, Hervé Ladsous, qui a été nommé
ambassadeur de France à Pékin dans l’intervalle.
«Boulette».
La juge Sophie Clément avait refusé de transmettre son dossier
et rendu un avis motivé où elle expliquait notamment que la
demande de la justice djiboutienne avait «pour unique but de prendre
connaissance […] de pièces mettant en cause le procureur de la République
de Djibouti». Au cours de l’enquête, plusieurs témoins
ont mis en cause le président djiboutien et des membres de son entourage
; et, désormais, le procureur et le chef des services secrets sont
sous le coup de mandats d’arrêts internationaux. A l’époque,
Olivier Morice et Laurent de Caunes, les avocats d’Elisabeth Borrel, mais
aussi le syndicat de la magistrature, s’étaient indignés qu’on
puisse envisager de livrer ainsi les pièces du dossier (éléments
à charge, témoignages…) à des personnes susceptibles
d’être impliquées dans l’affaire.
La plainte a abouti, en mars 2006, à l’ouverture d’une instruction
contre Hervé Ladsous. Entendu le 21 mars dernier par les juges Pous
et Ganascia, ce diplomate a expliqué qu’il s’était contenté
de mettre en forme un communiqué préparé par le cabinet
du ministre de la Justice, Dominique Perben, dirigé à l’époque
par l’actuel procureur général de Paris, Laurent Le Mesle. Le
Canard enchaîné rapportait récemment l’explication qu’aurait
fournie Ladsous : «Il y a visiblement quelqu’un qui a fait une grosse
boulette à la chancellerie, […] quelqu’un qui aurait dû connaître
la bonne procédure. Ce n’était pas notre métier. C’était
celui du ministère de la Justice.»
Trace.
D’où les perquisitions de la semaine. Les juges aimeraient sans doute
trouver trace des échanges Djibouti-chancellerie-Affaires étrangères,
pour savoir dans quelles conditions est née cette décision de
transmettre le dossier d’instruction. Mais si elles devaient entendre Laurent
Le Mesle, les deux juges se placeraient dans une situation délicate
: être obligées de réclamer la délocalisation de
l’affaire, donc leur dessaisissement. Car en tant que procureur général
de Paris, Laurent Le Mesle se trouve être le pilote des procédures
parisiennes.