13/09/07 (B412) LE MONDE avec AFP : Le commandement américain pour l’Afrique installé à Stuttgart en octobre.
Les
Etats-Unis installeront en octobre en Allemagne le quartier général
temporaire de leur premier commandement régional militaire pour l’Afrique
(Africom), a annoncé mercredi un responsable américain.
"Le
commandement prendra forme début octobre", a déclaré le
sous-secrétaire
adjoint du Pentagone aux affaires politiques, Ryan Henry, venu à Bruxelles
pour des entretiens avec des responsables de l’UE et de l’Otan.
Mais l’Africom
ne sera vraiment opérationnel qu’en octobre 2008 et le lieu où sera
installé le QG sur le continent africain n’a pas encore été choisi,
a-t-il expliqué.
En attendant, les militaires chargés de la
phase préparatoire seront basés à Stuttgart (centre-ouest
de l’Allemagne), où se trouve le Commandement régional pour
l’Europe (Eucom), a-t-il indiqué.
Ils auront donc un an pour mettre
en place le dispositif final, qui consistera, outre le futur QG africain
aux effectifs peu nombreux, en cinq cellules réparties à travers
le continent africain, dans des pays qui restent à déterminer,
a-t-il précisé.
"Aucune nouvelle base ne sera créée
et aucune force nouvelle ne sera déployée en rapport avec Africom",
a souligné M. Henry, affirmant que "cela ne représentait
aucun changement de (la) politique" américaine en Afrique.
Seul
Djibouti abrite déjà 1.500 Marines américains, dans
le cadre de la lutte contre le terrorisme lancée par les Etats-Unis
après le 11 septembre 2001.
La création d’Africom a été annoncée
le 6 février dernier par le président George W. Bush.
Le secrétaire
américain à la Défense Robert Gates a par la suite souligné que
cette initiative permettrait aux Etats-Unis d’être plus "efficaces" que
ne le permet l’actuel partage de l’Afrique entre trois commandements militaires
régionaux, un à Tampa (Floride, sud-est des Etats-Unis), un
autre en Europe, à Stuttgart, et le dernier à Hawaï, dans
le Pacifique.
L’Africom aura pour mission de contribuer à la sécurité des
pays africains ainsi que d’aider "au professionnalisme militaire" de
leurs forces armées, a déclaré M. Henry.
Il aura également
pour objectif de conduire des "opérations militaires pour dissuader
toute agression et répondre à des crises", selon les documents
américains présentant l’Africom, également susceptible
d’encadrer des opérations humanitaires.
M. Henry a indiqué qu’aucune
discussion formelle n’avait commencé avec les pays intéressés à accueillir
le futur QG africain, mais il a confirmé que le Libéria avait
posé sa candidature.
Selon des spécialistes, le Botswana, Djibouti,
l’Ethiopie et le Sénégal se seraient également montrés
ouverts à cette perspective.
"Plutôt que trois différents
commandants pour qui l’Afrique est la troisième ou quatrième
priorité, il y aura un commandant pour qui ce sera la première
priorité", a observé M. Henry. Ryan Henry, qui était
mardi de passage en France, où il a rencontré notamment le
ministre de la Défense Hervé Morin, a estimé que "ça
se passe bien" entre les deux pays.
"Nous avons des vues similaires.
Je pense que nous allons travailler étroitement de concert",
a-t-il dit, soulignant qu’"aujourd’hui", c’est la France "qui
a des capacités" militaires en Afrique, avec son réseau
actuel de bases et de points d’appui.