19/12/07 (B426) LE MONDE avec REUTERS : Le journaliste français enlevé en Somalie se porte bien (Info lectrice)
Par Abdiqani Hassan
BOSASSO, Somalie (Reuters) – Le journaliste français enlevé dimanche en Somalie est en bonne santé, déclare un « ancien » d’un clan local qui a pu le rencontrer.
Les ravisseurs réclament une rançon de 80.000 dollars en échange de la libération de Gwen Le Gouil.
« Nous avons vu le journaliste français. Il va bien. Nous avons tenté de convaincre ses ravisseurs de le libérer mais ils ont refusé et exigent une rançon de 80.000 dollars », a dit Abdulqadir Ahmed, qui a précisé qu’il allait poursuivre dans la journée ses négociations.
Le Gouil, selon plusieurs témoignages, est détenu dans le village de montagne de Mareero, à une trentaine de kilomètres à l’est de Bossasso, dans la région semi-autonome du Puntland (nord de la Somalie).
Un collègue de Le Gouil au sein de leur maison de production Cargocult Production, Jean Laurent, a déclaré mardi de Nairobi ne pas avoir reçu d’informations depuis la veille. « Mais j’espère que nous aurons de bonnes nouvelles aujourd’hui, les négociations se poursuivent », a-t-il dit.
Le journaliste enlevé se trouvait au Puntland pour effectuer un reportage pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte sur le trafic d’êtres humains entre l’Afrique et l’Arabie saoudite via le Yémen.
CONDAMNATIONS
Reporters sans frontières (RSF) et le Syndicat national des journalistes somaliens (Nusoj) ont dénoncé l’enlèvement, qui démontre selon eux les dangers de l’exercice du métier de journaliste en Somalie.
Huit journalistes locaux ont trouvé la mort dans ce pays de la Corne de l’Afrique cette année seulement, faisant de la Somalie le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes après l’Irak, a souligné RSF.
Selon le témoignage du chauffeur du journaliste, l’enlèvement s’est produit à environ 70 km à l’est de Bosasso, principale ville du Puntland, sur la côte, et le commando était composé de trois hommes armés de fusils automatiques AK-47.
Réputé pour sa stabilité relative dans un pays en pleine dérive anarchique, le Puntland connaît de plus en plus d’enlèvements, de détournements et d’actes de piraterie au large de ses côtes.
En mai, deux humanitaires étrangers avaient été pris en otages puis libérés à la suite de pourparlers entre leurs ravisseurs et des chefs de clans.
Cinq mois plus tard, un commando interceptait un avion-cargo transportant du « khat », plante euphorisante des hauts plateaux éthiopiens très prisée en Somalie et dans la péninsule arabique.
Version française Guy Kerivel