13/03/08 (B438) Procès de Djama Souleiman et Hassan Saïd à Versailles: Compte-rendu de la première audience. Une mauvaise journée au Palais de l’Escale. (ARDHD)

L’audience a été ouverte le 13 mars 2008 au Palais de Justice de Versailles vers 14 :15h.

Etaient présents :
Partie civile et témoins

Madame Elisabeth Borrel et ses deux avocats (Maîtres Morice et de Caunes)
M. Arnaud Montebourg (Député et avocat) avec son conseil Me Christian Charrière-Bournazel, bâtonnier du barreau de Paris
MM Alhoumekani et Iftin avec leurs avocats (Maître Cambier et un suppléant)

Défense :
Me Spizner (bien seul avec son assistante)

Parmi les participants :
Mme Anne Cresnier du syndicat de la magistrature,
Mme Laurence Dawidowicz de SURVIE
Mme Anne-Marie de Vaivre de l’ARDHD

MM Haroun Aroba et Ibrahim, respectivement responsable de la sécurité des Ambassades de Djibouti en Belgique et en France.

Pour la presse (très nombreuse) :
En plus de M. Bernard Nicolas, des journalistes de Rue 89, Le Monde, @-24(TV), Libération, …

Pour les absents :
Les deux prévenus : Djama Souleiman et Hassan Saïd !!!


Alhoumekani et Iftin, en discussion avec Arnaud Montebourg

Les avocats de la partie civile ont immédiatement demandé à voir les mandats qui permettaient à Me Spizner de représenter les deux prévenus absents. Ils ont fait remarquer à la cour que les documents qu’on leur a présentés, ne donnaient mandat spécial à Me Spizner que pour les assister et non pour les représenter et qu’en plus, ils n’avaient pas exprimé leur consentement à être jugés …

La Présidente a accordé, à sa demande, une demi-heure de suspension d’audience à Me Spizner pour obtenir des documents valables signés par les intéressés.

Finalement, les deux prévenus ont formellement exprimé leur volonté d’être jugés à Versailles.

Djama Souleiman a envoyé très vite un fax à la Présidente pour exprimer son consentement à être jugé à Versailles et à être représenté par Me Spizner.

Le Fax d’Hassan Saïd, tardant à arriver, la Présidente a menacé de le juger par défaut …

Me Spizner, selon des témoins, aurait été obligé de contacter directement la Présidence de Djibouti pour qu’enfin Hassan Saïd accepte d’envoyer le document dans lequel, il accepte d’être jugé à Versailles. Djama devait se sentir bien seul …. Il y a du y avoir une belle ambiance au Palais de l’Escale.

A noter que cela contredit toutes leurs déclarations et fanfaronnades précédentes de Guelleh et des deux prévenus, puisqu’ils ont formellement accepté d’être jugés en France et on peut penser que Guelleh lui-même a fait pression sur Hassan Saïd …..

Me Spizner a soulevé ensuite cinq objections sur la procédure.
– Compétence de la Cour pour juger des faits survenus à l’étranger,
– Validité de l’émission des mandats d’arrêt,
– Respect des obligations du code de procédure,
– …

Le Procureur de la République lui a répondu que quatre d’entre elles n’étaient même pas fondées et qu’il était bien inutile de les évoquer, cédant partiellement sur la première.

Me de Caunes, au nom de la défense, a démonté avec brio, les cinq objections de son confrère. On a remarqué que Me Spizner se tassait progressivement en écoutant l’argumentation de son confrère.

Après un long délibéré, la Cour a décidé de joindre les objections au débat sur le fond.
Se retirant pour une délibération qui a duré plus de 1 :30h, la Cour a annoncé qu’elle décidait de joindre les objections de Me Spizner au débat sur le fond. Comme il était 18 :15, la Cour a suspendu l’audience, proposant de reprendre les discussions sur le fond demain vendredi à partir de 9 :00 h.

L’audience d’aujourd’hui n’a pas apporté beaucoup de nouveautés, sauf

– que les prévenus ont accepté officiellement d’être jugés en France, ce qui est une reconnaissance de la Justice française, sans être une reconnaissance associée de culpabilité, mais …. Mais c’est un bon début !

– que l’on a bien senti que Me Spizner avait un dossier creux et qu’il tentait avec un certain brio, de faire de la mousse avec pas grand-chose …

Suite à demain. Malheureusement les représentants de l’ARDHD ne pourront pas assister à cette deuxième audience non prévue, en raison de leurs engagements professionnels, mais nous essaierons d’obtenir une synthèse très rapidement.