16/04/08 (B443) TF1 : les pirates auraient mis à sac l’intérieur du Ponant. Ponant – Les pirates placés en garde à vue.
Les six hommes capturés lors de la libération des otages du « Ponant » sont arrivés mercredi matin en France. Ils devraient être bientôt présentés à un juge.
Le parquet de Paris a ouvert dès lundi soir une enquête préliminaire pour « détournement de navire, enlèvement et séquestration en bande organisée avec remise de rançon ».
Les six pirates somaliens interceptés vendredi par les forces spéciales françaises à l’issue de la prise d’otages du Ponant sont arrivés mercredi matin sur le sol français à bord d’un avion militaire. Après quelques heures d’incertitude, la confirmation de leur transfert était venue un peu plus tôt de l’entourage du ministre de la Défense, Hervé Morin, alors en visite à Djibouti. Cette arrivée laisse supposer que la France a obtenu l’accord de la Somalie pour juger ces six hommes sur son sol, ou qu’elle est sur le point de l’obtenir, après de fébriles discussions mardi sur le statut juridique des pirates.
Les pirates ont placés en garde à vue à leur arrivée dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte lundi soir pour « détournement de navire, enlèvement et séquestration en bande organisée avec remise de rançon », infractions passibles de la réclusion à perpétuité.
De nombreux complices en fuite
La section de l’instruction parisienne spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée devrait être saisie, et non la section antiterroriste, les faits étant de nature crapuleuse mais pas terroriste. La garde à vue peut durer jusqu’à quatre jours et à son issue les suspects devraient être présentés à un juge d’instruction, mis en examen et sans doute placés en détention provisoire. L’issue logique de la procédure est un procès d’assises, mais la justice française a au préalable un long travail d’enquête.
La section de recherches de Paris est chargée de l’enquête. Par ailleurs, une équipe de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) se trouve à Djibouti depuis plusieurs jours afin de procéder à des constatations de police scientifique sur le Ponant dès son arrivée dans le port militaire.
Il s’agit de relever éventuellement des empreintes digitales ou des traces génétiques et de constater les dégâts. Selon les premiers témoignages, les pirates ne se sont livrés à aucune violence sur leurs otages, mais ont mis à sac le bateau. Il faudra aussi vérifier l’état civil des suspects, a priori d’anciens pêcheurs, et voir à quel stade de l’opération ils ont été impliqués.
Sachant que si plusieurs ont été capturés, de nombreux complices sont en fuite. Le capitaine du Ponant, Patrick Marchesseau, a parlé d’un groupe d’assaillants de « vingt à trente personnes ».