05/09/08 (B463-B) M6 / Somalie : les otages « vont bien »

Des nouvelles rassurantes des deux otages, qui se trouvent à bord du "Carré d’As, un navire intercepté par des pirates au large des côtes somaliennes. Ils seraient en bonne santé, selon leurs enfants. Ces deux Français, sont un couple originaire de Tahiti.

Jean-Yves Delanne est retraité de l’Office des Postes et Télécommunications, et son épouse, Bernadette, est retraitée de la Banque de Polynésie. Tous les deux passionnés de voile, ils convoyaient le voilier de 16 mètres, depuis l’Australie jusqu’à La Rochelle. Sur une radio tahitienne, la fille du couple a indiqué avoir parlé à son père par téléphone. Les pirates ont simplement exigé que leur conversation se tienne en anglais pour qu’ils puissent comprendre. Jean-Yves Delanne a eu juste le temps de rassurer ses enfants, et de dire que ses ravisseurs étaient "plutôt sympas".

Le "Carré d’as" a été pris d’assaut mardi vers 18 heures, dans la zone du golfe d’Aden, au large des côtes somaliennes. Les pirates ont obligé le couple Delanne à faire route vers le village côtier d’Eyl, fréquemment utilisé comme repaire. Depuis, le responsable du bureau kenyan du Programme d’assistance aux marins, a fait état d’une demande de rançon d’1 million de dollars en échange de la libération des otages Français. Pour sa part, l’armée française a affirmé être prête à une éventuelle "mission" de sauvetage.

Les côtes somaliennes sont la plus importante zone de piraterie au monde. De telles prises d’otages y sont fréquentes : les gangs de pirates s’emparent des cargaisons ou obtiennent le paiement de rançons en échange des équipages détenus. Rien que pendant le mois d’août, huit attaques de ce genre ont été signalées dans la région.

En avril dernier, la prise d’otages sur le navire français "Le Ponant", avait suscité beaucoup d’inquiétude. Ce voilier de luxe avait été intercepté par des pirates alors qu’il transportait 30 matelots, dont 22 Français. Des moyens militaires importants, ainsi qu’une équipe du GIGN de la région parisienne avaient été envoyés sur place. Après plus d’une semaine de négociations, et le paiement d’une rançon dont le montant pourrait avoir atteint 2 millions de dollars, tous les membres d’équipage avaient été libérés sans incident.

Les commandos-marines avaient réussi à interpeller six des douze pirates. Transférés en France, ils ont été mis en examen pour "arrestation et séquestration de plusieurs personnes comme otages en vue d’obtenir une rançon", "vols" et "recels", le tout commis en bande organisée. Des crimes passibles de la prison à vie.