26/10/08 (B471) AFP : Yémen: au moins 64 morts dans les inondations et les orages.
Au moins 58 personnes ont péri dans les inondations qui frappent depuis jeudi le sud-est du Yémen, a annoncé samedi le ministère de l’Intérieur dans un nouveau bilan, portant à au moins 64 morts le nombre total des victimes provoquées par les intempéries.
Cité par l’agence officielle Saba, le ministère indique « avoir recensé jusqu’à samedi matin la mort de 58 personnes dans les inondations dans les provinces du Hadramout et de Mahara » (Sud-Est), déclarées sinistrées vendredi.
Cinq autres personnes sont portées disparues dans cette dernière province, selon lui.
Un précédent bilan obtenu par l’AFP auprès des autorités locales et des services de secours faisait état de 41 tués dans les inondations.
En outre, six personnes ont été mortellement touchées par la foudre: quatre dans les provinces de Taëz et de Lahj, dans le Sud, et deux dans la région d’Al-Mahwit, au nord de la capitale Sanaa, selon les mêmes sources.
Le mauvais temps a persisté samedi dans les régions côtières du Sud-Est où les secours ont commencé à affluer, mais, selon des habitants, le ciel s’est dégagé dans certaines régions touchées par les inondations et situées plus à l’intérieur du pays.
Au moins 733 maisons, 84 bâtiments publics et trois mosquées ont été détruits ou endommagés dans les provinces du Hadramout et de Mahara, a indiqué le ministère, selon Saba.
Au moins six avions chargés de tentes, de vivres et de médicaments ont quitté samedi matin Sanaa pour Mukalla, chef-lieu du Hadramout, Sayoun, une ville de cette province, et Mahara, selon des sources aéronautiques.
« D’autres vols de secours sont prévus dans la journée », a-t-on ajouté de mêmes sources, indiquant que plusieurs organismes publics et sociétés privées participaient à cet élan de solidarité.
Environ 3.000 personnes ont été secourues dans les régions sinistrées et les autorités tentaient d’évacuer quelque 800 autres totalement isolées par les crues, a ajouté le ministère.
Les Emirats arabes unis ont annoncé une aide d’urgence aux victimes et l’Organisation de la conférence islamique (OCI), basée en Arabie saoudite, une campagne pour la collecte d’aide aux sinistrés.
Selon les autorités régionales, les inondations ont provoqué aussi d’importants dégâts à l’infrastructure comme les routes, les réseaux d’électricité et de distribution d’eau potable.
Par ailleurs, la situation est moins alarmante que l’on pensait vendredi dans la ville historique de Shibam, classée au patrimoine mondial de l’humanité, selon des responsables locaux.
Un membre d’une cellule de crise mise en place à Mukalla avait indiqué que cette ville avait été isolée par la montée des eaux et que ses bâtiments anciens risquaient de s’effondrer.
Shibam, qui compte au moins 20.000 habitants, se trouve à quelque 450 km au nord-est de Mukalla et est parfois surnommée la « Manhattan du désert » pour son architecture.
La ville, qui doit sa richesse au produit de la vente de l’encens, toujours commercialisé, a été fondée au IIIe siècle, mais la plupart des bâtiments actuels datent du XVIe.
Les tours, dont les sommets sont recouverts d’un enduit pour les protéger de l’érosion, exigent un entretien constant.