21/11/08 (B474) Le Kenya a proposé récemment d’envoyer un contingent en Somalie pour soutenir les forces de l’UA du maintien de la Paix. Cette position a été fortement contestée par les Tribunaux islamiques. (3 dépêches en Français et en Anglais – Infos lecteurs)
____________________________ 1 – Afrique en Ligne
Le Kenya renforce la surveillance à ses frontières
Les services kenyans de l’immigration ont renforcé leur surveillance des points de passage frontaliers pour contrôler l’entrée et la sortie des personnes du pays, a annoncé le ministre délégué à l’Immigration, Francis Baya, précisant que son département va installer des bureaux à Lunga Lunga, à la frontière avec la Tanzanie, pour contrôler les déplacements des populations.
M. Baya, qui s’est exprimé ce jeudi, a indiqué que le gouvernement allait aussi acquérir deux vedettes de patrouille pour les utiliser au niveau du point frontalier maritime de Shimoni.
Il a souligné que les appels d’offres pour la construction des bureaux et la fourniture des deux bateaux ont déjà été lancés et que les travaux devraient commencer dans les deux à trois prochains mois.
Il a souligné que les points surveillés seraient les centres urbains et les implantations de l’Océan Indien dont la position en fait un point de transit pour les étrangers qui arrivent par mer, ainsi que par la route du nord du Kenya frontalière avec la Somalie et l’Ethiopie.
A cet effet, il a annoncé que le ministère installait des bureaux modernes dans la ville touristique côtière de Malindi, à un coût de 52 millions de shillings kényans, pour surveiller les déplacements des immigrés. (1 dollar US = 70 Kshs).
"Ce n’est un secret pour personne que la plupart des immigrés clandestins utilisent la voie maritime et la route Garsen-Hola-Malindi pour atteindre Mombasa, et nous allons mettre à la disposition de nos agents les structures adéquates pour opérer avec efficacité et facilement", a déclaré le ministre.
Sur la question des permis de travail, le ministre délégué a reconnu qu’il y avait de nombreuses personnes exerçant des activités, bien que ne disposant pas de permis de travail nécessaires.
Il a expliqué que beaucoup d’étrangers venant au Kenya se mariaient avec des autochtones qu’ils utilisaient par la suite pour démarrer leurs activités et que ce n’était pas facile à contrôler.
"Une fois que ces étrangers sont mariés à nos enfants, il leur est plus facile d’exercer certaines activités comme le petit commerce et il devient difficile de les prendre sur le fait puisqu’ils utilisent les noms de leurs conjoints kényans", a-t-il déclaré.
Il a cependant indiqué que le ministère ouvrirait des enquêtes et que tout étranger pris en train de violer les lois sur l’immigration serait poursuivi.
Concernant les pêcheurs de Pemba, en Tanzanie, le ministre délégué a assuré que son département mettrait en service les vedettes de patrouille pour s’assurer qu’aucune activité de pêche illégale ne soit menée dans les eaux kényanes.
M. Baya a déclaré que les pêcheurs étrangers ne menaient pas seulement des activités illégales dans les eaux kényanes, mais que leurs méthodes de pêche n’étaient pas acceptables puisqu’ils détruisaient les alevins.
Cette annonce fait suite aux mesures rigoureuses mises en place par les autorités le long de frontière du Kenya avec la Somalie, suite à l’incursion la semaine dernière de miliciens armés au Kenya où ils ont enlevé deux nonnes catholiques et emporté trois véhicules du gouvernement.
L’armée kényane a également indiqué être "prête" à entrer en Somalie, si les miliciens ayant enlevé les deux bonnes soeurs ne les ramenaient pas.
La Somalie est minée par la rebellion islamiste, les querelles entre les clans et le banditisme.
Les violences qui y sont commises débordent souvent au Kenya en raison de la porosité des frontières.
____________________________ 2 – XINHUA
Avertissement d’un meneur islamique somalien contre l’envoi de troupes kenyanes dans la Corne de l’Afrique
Un meneur islamique radical somalien, Cheik Hassan Dahir Aweys, a mis en garde le Kenya contre l’envoi de troupes en Somalie afin de rejoindre les forces de l’Union africaine (UA) pour le maintien de la paix, rapporte jeudi la radio Shabelle basée à Mogadiscio, la capitale somalienne.
Le Kenya le "regrettera", s’il honore sa promesse d’envoyer un bataillon rejoindre les forces de l’UA en Somalie, a menacé M. Aweys.
Lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Autorité inter-gouvernementale pour le développement (IGAD), qui s’est tenue cette semaine, le chef de la diplomatie éthiopienne, Seyuom Mesfin, a annoncé que le Kenya s’est engagé à envoyer un bataillon aux forces de maintien de la paix en Somalie sous la bannière de l’UA et dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
"L’Ethiopie cherche désespérément une voie de sortie de la Somalie, pour cette raison, nous mettons en garde le Kenya contre l’envoi de troupes dans notre pays… Nous les combattrons comme nous avons combattu les Ethiopiens", a martelé M. Aweys.
M. Aweys est le n°1 de la faction sécessionniste de la coalition d’opposition, l’Alliance pour la relibération de la Somalie (ARS).
L’autre faction de l’ARS, dirigée par le meneur islamique modéré, Cheik Charif Cheik Ahmed, a signé des accords de paix et de partage du pouvoir avec le gouvernement de transition somalien.
Plus de 3.000 soldats ougandais et burundais sont déployés en Somalie dans le cadre des opérations de maintien de la paix, adoptées en 2007 par le Conseil de sécurité de l’ONU et qui prévoient initialement 8.000 Casques bleus.
D’autres pays africains qui se sont engagés à envoyer des soldats en Somalie, n’ont pas encore honoré leur promesse citant l’insécurité et le manque de logistique.
Les insurgés islamiques somaliens qui contrôlent le sud et le centre du pays ravagé par la guerre civile depuis près de 30 ans, s’opposent pour la plupart à la présence de soldats étrangers en Somalie et ont refusé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement de transition.
Le gouvernement de transition somalien ne contrôle maintenant que la capitale Mogadiscio et Baidoa, une ville méridionale où siège le Parlement de transition.
__________________________ 3 – Shabelle avec XINHUA (En Anglais)
La ligne dure des islamistes s’opposent à l’arrivée d’un contingent kenyan en renfort des troupes de l’UA //
Hardline Islamist leader tells Kenya not to sent its troops to Somalia
Sheik Hassan Dahir Aweys, radical Islamist leader of a Somali opposition faction, has warned Kenya against sending its troops to Somalia to join the African Union peacekeepers who are already here, local media reports said on Thursday.
Aweys told Shabelle radio in Mogadishu that Kenya "would regret" if it went ahead with its promise this week that it would send a battalion of forces to join the peacekeepers of the African Union mission in Somalia.
At this week’s meeting of the foreign ministers of the regional grouping, the Inter-Governmental Authority on Development, Ethiopian Foreign Minister Seyuom Mesfin stated that Kenya pledged to send a battalion of its soldiers to be part of the UN-authorized African Union peacekeeping forces in Somalia.
"Ethiopia is desperately looking for a way out of Somalia so we warn Kenya not to send its forces to our country," Aweys said. "We will fight them like we fought the Ethiopians."
Aweys is the leader of the breakaway faction of the opposition coalition known as the Alliance for the Reliberation of Somalia (ARS). The other faction of the ARS, led by moderate Islamist leader, Sheik Sharif Sheik Ahmed, has signed a series of peace and power-sharing deals with the Somali transitional government.
More than 3,000 peacekeepers from Ugandan and Burundi are so far deployed in Somalia, part of the 8,000-strong peacekeeping mission initially authorized by the UN Security Council early in 2007.
Other African countries which have pledged to contribute troops have not so far sent their share of the peacekeepers to Somalia, citing security and logistical considerations.
Most of the Somali Islamist insurgent groups, who now control much of the south and center of the war-torn country, are opposed to the deployment of foreign forces on Somali soil and have rejected a ceasefire agreement with the government.
The Somali government, which now only controls Mogadishu and the southern town of Baidoa, the seat of the Somali parliament, has been beset by two-year insurgency and crippling recurring political infighting.