22/11/08 (B475) Le journal de la flibuste … ( 7 dépêches en Français)

__________________________________ 1 – Le Figaro avec AP

Mobilisation générale contre les pirates

Isabelle Lasserre

Des miliciens armés ont rejoint les pirates qui ont capturé le superpétrolier «Sirius Star».

MOINS d’une semaine après la capture du Sirius Star, une bataille navale est-elle en train de se préparer au large de la Somalie ? Conscients de l’énorme impact international provoqué par leur spectaculaire attaque contre le superpétrolier saoudien, les pirates somaliens ont appelé des renforts pour protéger leur prise, qu’ils veulent négocier 25 millions de dollars. Une centaine de miliciens armés venus du centre du pays ont ainsi rejoint Xarardheere, le petit port de pêche où mouille le Sirius Star, au nord de Mogadiscio. En attendant l’issue de la médiation entreprise par la diplomatie saoudienne, les bandits des mers tentent d’empêcher une éventuelle intervention des marines étrangères.

La communauté internationale a rapidement mobilisé les navires de guerre qui patrouillent depuis le début de l’automne dans la région : bateaux de l’Otan, bâtiments américains de la Task Force 150 engagés dans l’opération de lutte contre le terrorisme « Enduring Freedom » ou navires envoyés par différents pays comme la France, la Russie, l’Espagne, l’Inde ou la Corée du Sud. En attendant que l’opération de l’Union européenne « Atalanta » démarre, le 8 décembre, certains pays, notamment la Russie, ont annoncé qu’ils allaient envoyer des renforts. Très offensif, l’ambassadeur russe auprès de l’Otan, Dmitri Rogozine, a carrément affirmé que l’UE et l’Alliance atlantique devraient « lancer une opération terrestre pour éliminer les pirates ».

L’explosion de la piraterie dans le golfe d’Aden, jugée « incontrôlable » par le Bureau maritime international (BMI), inquiète aussi les pays arabes, car elle risque d’entraîner une diminution du trafic. Déjà, deux gros armateurs, le norvégien Odfjell et le danois Moeller-Maersk, ont décidé de dérouter leurs bateaux par le cap de Bonne-Espérance, au sud de l’Afrique, une route plus longue et plus onéreuse, mais aussi plus sûre. Réunis d’urgence jeudi au Caire, les responsables des pays riverains de la mer Rouge se sont dits prêts à soutenir « toutes les options » pour lutter contre la piraterie.

Quatre fois la France

Les navires de guerre internationaux ne seront cependant jamais assez nombreux pour contrôler la zone d’action des pirates, grande comme quatre fois la France. « Vous pouvez avoir toutes les marines du monde déployant tous leurs navires là-bas, cela ne résoudra jamais ce problème », a prévenu le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell. Les États-Unis se sont démarqués de l’option militaire prônée par les Russes, préférant faire circuler un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. « Il faut une approche globale de la communauté internationale en mer, sur les côtes, avec les gouvernements, en pensant au développement économique », a poursuivi Geoff Morrell.

Tous les experts l’affirment : la clé du problème se trouve sur la terre, dans cette Somalie en proie au chaos depuis le début de la guerre civile en 1991.

Une action musclée pour délivrer le pétrolier géant de ses ravisseurs ne réglera rien. Face à cette importante, mais chaotique, mobilisation internationale, le premier ministre somalien a rappelé hier que l’éradication de la piraterie dans la région était liée au rétablissement d’institutions somaliennes fortes.

_______________________________ 2 – Blog / Le Figaro

Piraterie somalienne, al-Qaïda des mers ?

Par Marie-France Calle

Dans la nuit du 18 au 19 novembre, l’INS Tabar, une frégate indienne qui patrouille dans le Golfe d’Aden, a envoyé par le fond un « bateau-mère » des pirates somaliens. Une belle victoire comme on les aime, celle du bien sur le mal. Pour les analystes, les choses ne sont pas si simples.

« Et un de coulé ! » Il y avait quelque chose de rafraîchissant à entendre à la télé, puis à lire le lendemain dans les journaux indiens, les compte-rendus des exploits de l’Indian Navy. L’Inde venait de faire ce dont la communauté internationale rêvait : détruire l’un des deux cargos (selon des sources maritimes) appartenant aux redoutables flibustiers somaliens. Des navires d’où ils peuvent lancer des attaques loin au large. M.K. Bhadrakumar, ancien ambassadeur indien ayant servi dans des postes aussi prestigieux que l’URSS, la Corée du Sud, le Sri Lanka, l’Allemagne, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Ouzbékistan, le Koweit et le Turquie, est un empêcheur de tourner en rond.

D’abord, il se moque de manière à peine voilée de la fierté nationale indienne. « Sir, you have done India proud ». Voilà comment le présentateur d’une chaîne de télévision à Delhi s’est adressé à l’amiral Sureesh Mehta, le chef de la marine indienne », écrit-il. Rappelant que ce fut là une heure de gloire pour l’Indian Navy, telle qu’elle n’en avait plus connu… depuis 37 ans. « Depuis la guerre du Bangladesh », en 1971.

Puis il pose les questions qui dérangent.

Un, celle de la légitimité de l’attaque d’un bâtiment de guerre contre un autre navire, sans aucun mandat précis pour le faire. Ce n’est pas un hasard, dit en substance l’ancien diplomate, si les responsables de l’Indian Navy ont pris soin de répéter à plusieurs reprises que le Tabar avait été lui-même attaqué par les pirates. Il n’a tiré que parce qu’il était en position de « légitime défense ». Et, boum, plein dans le mille, le navire des pirates, qui était apparemment bourré d’explosifs, a pris feu, puis envoyé aux géhennes.

Plus grave, M.K. Bhadrakumar revient sur la nature même de cette piraterie somalienne qui empêche les armateurs de dormir.

« On commence à dire, ici et là, que les pirates ne sont qu’une couverture pour des groupes terroristes internationaux. Les experts en terrorisme ont déjà changé de cap et commencé à spéculer sur le fait qu’al-Qaïda ne ferait que copier la manière d’opérer des pirates somaliens. Est-on en train d’inclure la piraterie dans la guerre contre le terrorisme », relève Bhadrakumar.

Revenons sur terre, dit-il : « La communauté internationale devrait se rendre compte que la piraterie somalienne a (peut-être aussi) ses origines dans le mécontentement des pêcheurs qui ont dû lutter contre le braconnage des navires commerciaux internationaux dans ses eaux côtières, riches en thon ».

Une concurrence déloyale à laquelle il faut ajouter, poursuit l’ancien diplomate, « la honteuse pollution des eaux somaliennes par les bateaux étrangers qui y déversent leurs déchets ».

Voilà pourquoi, juge-t-il, citant un article du quotidien américain Christian Science Monitor, « de nombreux hommes encore jeunes ont raccroché leurs filets de pêche, leur préférant la kalachnikov ». Et l’article du Christian Science Monitor de suggérer : « Rendre à nouveau les côtes (de la Somalie) lucratives pour les pêcheurs locaux pourrait encourager les pirates à retourner à leur légitime occupation, pêcher pour vivre ».

« L’Océan indien est en train de devenir un nouveau théâtre du Great game », conclut Bhadrakumar. Le « grand jeu » géopolitique qui se déroule depuis des siècles entre les grandes puissances en Asie.

Les actes de piraterie se déroulent, il est vrai, dans un périmètre hautement stratégique. A cause du pétrole des pays du Golfe, surtout, qui est acheminé par cette route vers la Chine, le Japon, l’Inde, l’Europe, les Etats-Unis. Pour protéger la libre circulation des pétroliers, tous ces pays ont envoyé des bateaux militaires. A l’exception de la Chine, qui « ne saurait tarder », selon Bhadrakumar. C’est cela le nouveau « Grand jeu ».

___________________________________ 3 – France 24

« Ceux qui attaquent les bateaux sont des Somaliens »

Ismail Hadji Adow, porte-parole de l’Union des tribunaux islamiques, reconnaît que les actes de piraterie perpétrés au large du pays sont l’œuvre de Somaliens. Il évoque aussi dans cet entretien la situation politique de la Somalie. Vendredi 21 novembre 2008

Par Tahar HANI

Plusieurs sources d’informations font état d’un retrait imminent des forces éthiopiennes du territoire somalien. Quelle est votre première réaction ?

Nous pensons que ces forces ne quitteront pas notre pays au prix de négociations, mais à coup d’armes. Mais, il se peut que les négociations facilitent un peu leur sortie. Nous, au fond, considérons qu’elles ont été vaincues par le peuple somalien.

Vous avez évoqué une éventuelle reprise des négociations avec le gouvernement somalien provisoire une fois les troupes éthiopiennes parties. Allez-vous vous en tenir à cela ? Qu’allez-vous proposer pour sortir de la crise ?

Nous ne reconnaissons aucun gouvernement. En Somalie, il y a un peuple qui lutte pour son indépendance et on ne voit aucun gouvernement avec lequel on peut éventuellement négocier. La preuve est que nous régnons sur tout le territoire, excepté les villes de Baidoa et Mogadiscio. Comment voulez-vous qu’on négocie avec un gouvernement qui ne contrôle rien sur le terrain. Le gouvernement de transition repartira, comme il est entré, c’est-à-dire sur les chars de l’armée éthiopienne car il a facilité l’entrée de cette dernière sur notre territoire.

Les Tribunaux islamiques sont soupçonnés de commettre des actes de piraterie au large de la Corne de l’Afrique ?

Le monde sait que nous avons mis fin à la piraterie et au vol depuis notre arrivée au pouvoir 2007. Ceux qui attaquent les bateaux sont de nationalité somalienne, mais j’ignore à quelle tribu ou à quel groupe religieux ils appartiennent.

Selon d’autres sources, les Tribunaux islamiques ne sont que le prolongement d’Al-Qaïda et de l’Erythrée dans la Corne de l’Afrique, que répondez-vous à cela ?

Non. Il n’y a aucun prolongement d’Al-Qaïda ni d’aucun autre groupe arabe ou islamique en Somalie. C’est notre peuple qui fait don de son argent et ses biens pour que nous puissions acheter des armes. En ce qui concerne l’Erythrée, il est vrai que ce pays nous soutient psychologiquement pour une raison simple : la Somalie a accueilli plusieurs de ses leaders lorsque le pays était occupé par l’armée éthiopienne.

Les Tribunaux islamiques sont affaiblis et de nouveaux courants politiques et miliaires sont apparus. Votre mouvement vit-il ses dernières heures ?

Il n’y a pas de divisions militaires, mais politiques. Certains leaders ont été entraînés sur des chemins sans issue. Nous organisons dans quelques jours un congrès entre toutes les factions à l’intérieur du pays. Nous élirons une nouvelle administration. Et si nous ne dévions pas de nos objectifs premiers, le peuple somalien trouvera bientôt une issue à la crise.

_______________________________ 4 – Le Télégramme

Somalie. Les pirates du Sirius Star protègent leur prise

Les pirates somaliens à bord du superpétrolier saoudien Sirius Star ont renforcé, hier, leur dispositif défensif autour du bateau.

Une centaine de miliciens armés ont convergé depuis jeudi sur Harardere, un petit port de pêche situé à environ 300 km au nord de Mogadiscio où le supertanker est ancré depuis mardi. Car il s’agit de protéger une prise quasi-miraculeuse que les pirates entendent négocier 25 millions de dollars.

« Le bateau est toujours ancré au même endroit et des petites embarcations viennent le ravitailler », a rapporté, hier, un pêcheur. Les pirates ont donné dix jours aux propriétaires saoudiens du superpétrolier pour satisfaire leur demande de rançon. En attendant l’expiration de cet ultimatum, ils s’efforçaient, hier, de prévenir toute velléité d’intervention armée de marines étrangères croisant dans la région, ou de groupes armés opposés aux pirates.

Les pirates , qui multiplient les attaques de bateaux au large des côtes somaliennes et dans le golfe d ‘ Aden , ont obtenu quelque 150 millions de dollars de rançons au cours des douze derniers mois, a estimé , hier, le ministre kenyan des Affaires étrangères. 16 navires sont toujours aux mains des pirates.

Hier, ils ont libéré le cargo grec MV Genius, transportant des produits chimiques, qu’ils avaient saisi en septembre.

__________________________________ 5 – Ouest France

Piraterie en Somalie : à qui profite le crime ?

C’est une économie florissante. Depuis janvier, cent millions de dollars de recettes auraient profité aux pirates et, qui sait, aux islamistes.

Quatre-vingt-quatorze bateaux attaqués depuis janvier au large des côtes somaliennes et dans le golfe d’Aden, trente-huit autres arraisonnés, dont dix-sept sont toujours aux mains des pirates !

Le phénomène a éclaté au grand jour depuis la fin de l’été. L’affaire du Ponant a sensibilisé la France. Le détournement, en septembre, d’un cargo ukrainien, le Faina, transportant trente-trois chars russes T 72, a mis en alarme toutes les chancelleries. L’attaque réussie, samedi dernier, contre le super-pétrolier saoudien Sirius Star, qui transporte 318 000 tonnes de brut estimées à 100 millions de dollars, achève de révéler l’ampleur du problème.

Le transport maritime touché de plein fouet

En pleine crise économique, le transport maritime est touché de plein fouet. Les assureurs augmentent leurs primes et considèrent désormais le golfe d’Aden « zone à risque de guerre ». Les armateurs sont contraints de modifier leurs plans de route. AP Moeller Maersk, le premier transporteur mondial de conteneurs, affirmait, jeudi, vouloir éviter désormais le canal de Suez.

Économiquement, certains experts estiment à 100 millions de dollars les recettes de la piraterie, depuis janvier, essentiellement par l’écoulement des cargaisons saisies, le trafic d’armes et les rançons payées par les navires marchands. Certains pirates « vivent comme des nababs », explique un banquier égyptien spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d’argent.

Pour expliquer leurs actes, certains pirates dénoncent la « concurrence déloyale » des bateaux de pêche occidentaux. Il reste difficile de se contenter d’une telle explication. Le chiffre d’affaires et les modalités d’action de la piraterie plaident pour une autre lecture des faits. En apparence, c’est en mer que la bataille est livrée. Très organisés, très équipés, les pirates identifient leurs proies et mènent des raids jusqu’à 800 km des côtes somaliennes.

Des liens avec les islamistes

Stratégiquement, toutefois, c’est à terre qu’est la clef du problème. Plus précisément, en Somalie, théâtre, depuis l’effondrement de la dictature de Siad Barre, en 1991, d’une crise sans fin. L’absence totale d’État donne aux chefs de guerre les coudées franches et encourage toutes les dérives criminelles.

Les services de renseignement occidentaux sont particulièrement inquiets du rôle joué par les tribunaux islamistes, soupçonnés d’être liés au réseau Al-Qaida. Le groupe radical al-Shabaab, qui vient de prendre le contrôle d’un port important au sud de la Somalie, affirme vouloir « repousser la piraterie hors du pays ».

Toutefois, en 2005, Kofi Annan, numéro un de l’Onu, avait nommé un groupe de contrôle sur la Somalie, dirigé par Bruno Schiemsky, expert en armements. Interrogé cette semaine par la BBC, ce dernier est formel : des liens existent entre les pirates et certaines milices islamistes, notamment al-Shabaab.

Fourniture de bases opérationnelles, utilisation de la piraterie pour acheminer des armes (trois chargements d’armes auraient été ainsi convoyés), création de camps d’entraînement le long des côtes où 2 500 jeunes Somaliens auraient été formés. L’un de leurs objectifs est de prendre le pouvoir en Somalie. Il n’est sans doute pas le seul.

Laurent MARCHAND.

__________________________________ 6 – Ouest France

Au large de la Somalie, ça flotte du côté de la riposte

Nicolas Sarkozy a eu beau agiter l’index et envoyer nos commandos de marine à la rescousse, les pirates ne semblent guère impressionnés par les gesticulations navales des grandes puissances et les récentes interventions musclées des Britanniques et des Indiens. Il faut reconnaître que l’armada chargée de la police navigue en ordre dispersé.

• Sonner le branle-bas de combat.
Européens, Américains, Russes et Indiens sont au moins d’accord sur une chose : le trafic maritime entre la mer Rouge, le détroit d’Ormuz et Madagascar ne peut pas rester sous la menace croissante des pirates. Pétroliers, méthaniers, vraquiers, porte-conteneurs naviguent de conserve avec des milliers de caboteurs et de petits cargos. Un trafic vital à l’économie mondiale et régionale.

• L’Otan réduit la voilure. L’Otan avait bruyamment annoncé, en septembre, l’envoi d’une flottille dans l’océan Indien. Mais, sur les sept bateaux annoncés, seuls trois sont sur zone. Et encore sans règle d’engagement précise. En fait, ces frégates sont déployées dans le cadre de la mission de lutte antiterroriste de la Task Force 150 et escortent, accessoirement, les navires du Programme alimentaire mondial (Pam) et ceux qui ravitaillent les soldats de la paix africains au Darfour.

• Les Européens à quai. La force navale de l’Union européenne, l’Eunavfor, baptisée Atalanta, prendra la mer en décembre. Pour protéger les cargos du Pam qui apportent de l’aide humanitaire à la population somalienne, elle sera dotée de sept navires, appuyés par des avions de patrouille maritime. Elle escortera également des navires « sensibles », sur le rail du golfe d’Aden qui conduit au détroit de Bab el-Mandeb, point de passage de l’océan Indien à la mer Rouge.

• Russes et Indiens appareillent. Les deux pays ont décidé de renforcer leur présence navale déjà sur place. New Delhi pourrait déployer jusqu’à quatre navires de guerre. Moscou dispose déjà d’une frégate, le Neustashimy, qui escortait, hier, neuf bateaux marchands. Deux autres pourraient la rejoindre. Indiens et Russes ont déjà montré leur détermination en s’interposant entre les pirates et leurs cibles.

• Les armateurs déjà sur le pont. Certains font, discrètement, embarquer des équipes de sécurité armées. Des tankers sont protégés par des tireurs d’élite. D’autres changent de route. Or les pirates délaissent le golfe d’Aden, sous haute surveillance, et opèrent plus au sud et plus au large. La zone à protéger est désormais immense, en partie hors de portée de l’aviation de patrouille maritime.

Un casse-tête insoluble.

Philippe CHAPLEAU.

_______________________________ 7 – Le Parisien

Somalie: les pirates du superpétrolier menacent

Les pirates somaliens à bord du superpétrolier saoudien Sirius Star riposteront à toute éventuelle intervention militaire pour les déloger, a déclaré samedi à l’AFP un membre de leur groupe depuis le village côtier de Harardhere.

«J’espère que le propriétaire du superpétrolier est suffisamment sage et n’autorisera pas le recours à l’option militaire parce que cela serait un désastre pour tout le monde.

Nous sommes là pour défendre le superpétrolier si nous sommes attaqués», a déclaré ce membre du groupe des pirates, Abdiyare Moalim.

Il s’est présenté comme l’un des pirates à terre chargé de rassembler des miliciens pour protéger la zone, alors que les négociations se poursuivent avec les propriétaires du Sirius Star, qui ont dix jours pour trouver une rançon de 25 millions de dollars réclamés par les pirates pour libérer le navire.

Des habitants ont pour pour leur part rapporté à l’AFP avoir vu des renforts rejoindre les pirates à bord du bateau.

«Tôt ce matin, j’ai vu au moins 10 pirates fortement armés se diriger vers le navire. Leur bateau est revenu après les avoir déposé», a déclaré un pêcheur Hassan Ahmed.

Une centaine de miliciens armés ont déjà convergé depuis jeudi sur Harardere, un petit port de pêche situé à environ 300 km au nord de Mogadiscio où le supertanker est ancré depuis mardi.

La capture du Sirius Star, long de 330 mètres et renfermant dans ses cales 300.000 tonnes de pétrole, est l’opération de piraterie la plus spectaculaire menée au large de la Somalie