07/04/09 (B493) Le journal de la flibuste … Un regain d’activité chez les pirates. Un yacht français arraissonné et localisé (Nombreux articles parus aujourd’hui). Polémique sur le fait que son commandant aurait ignoré les mises en garde de la marine française. (5 articles en Français)

_____________________________ 5 – Europe 1

Somalie : la Marine avait déconseillé la zone aux Français

La marine nationale avait "formellement déconseillé" au "Tanit", un voilier français capturé samedi par des pirates somaliens, de poursuivre sa route vers le Kenya.

A son bord, se trouvaient un couple de Français, leur fils de 3 ans et deux membres d’équipage. Bernard Kouchner a annoncé mardi matin que les pirates avaient été localisés.

L’équipage du Tanit, enlevé samedi par des pirates somaliens, était entré en contact avec un hélicoptère militaire français dans le golfe d’Aden, le 17 mars au matin. Il avait ensuite échangé avec la frégate de surveillance, le Floréal, qui participe à l’opération européenne Atalante contre la piraterie dans le golfe d’Aden.

"Il leur a été formellement déconseillé de poursuivre leur route vers le Kenya, même à bonne distance des côtes somaliennes", a précisé le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de l’état-major. Selon lui, le Floréal a accompagné le voilier du 17 au 20 mars, lui conseillant de faire route plutôt vers les Seychelles.

Le petit voilier de plaisance, battant pavillon français, était parti de Vannes, avec à son bord un couple de Français, leur petit garçon de 3 ans ainsi que deux membres d’équipage embarqués en chemin. Ils naviguaient à très petite vitesse et avec un bateau très bas sur l’eau, ce qui a facilité la tâche des pirates.

Dans son blog, le couple écrivait vendredi, la veille de son attaque par les pirates : "A partir de la nuit du 15 au 16 (mars) nous commençons à naviguer tous feux éteints. Nous sommes en plein dans la zone à risque pour le piratage, cependant rien à signaler". "Le danger existe, et il s’est sans doute accru au fil de ces derniers mois, mais l’océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve", écrivait le couple.

Mardi matin, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que les pirates avaient été localisés. "Je n’ai pas de détails. Et si j’en avais, je ne vous les donnerais pas puisqu’une opération anti-piraterie, qui a été initiée par la France, regroupe maintenant un nombre important de pays", a déclaré M. Kouchner.

Sur place, se trouvent désormais des navires de guerre appartenant à différents pays dont la France, pour surveiller la zone. Conséquence : les pirates s’aventurent de plus en plus profondément dans l’océan Indien pour mener leurs attaques et s’éloigner ainsi des patrouilles. En 2008, deux autres voiliers français avaient été capturés par des pirates somaliens dans cette zone, notamment le Ponant il y a presque un an jour pour jour.

_____________________________ 4 – L’Express avec Reuters

Le navire français capturé en Somalie localisé, dit Kouchner

Les pirates qui ont capturé ce week-end un navire français ont été localisés lundi, déclare le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.

"Oui, ils sont localisés. Ils l’étaient depuis hier", a-t-il dit sur RTL.

Prié de confirmer l’information selon laquelle cinq personnes, dont un enfant, se trouvent à bord du navire capturé, le chef de la diplomatie française a répondu: "Je ne l’infirme pas mais je n’ai pas de détails et si j’en avais je ne vous les donnerais pas."

Bernard Kouchner a précisé que ce bateau avait été attaqué "extrêmement loin des côtes", ce qui complique selon lui la tâche de la mission européenne antipiraterie "Atalante".

Selon la chaîne de télévision France 2, le navire français capturé est un voilier, le "Tanit", qui a quitté Aden le 14 mars. L’équipage tenait un blog à l’adresse http://tanit.over-blog.fr/, sur lequel il mentionnait, avant l’opération, le risque présenté par les pirates.

La France dispose dans le secteur de sa plus importante base militaire en Afrique, Djibouti.

L’armée française est déjà intervenue deux fois depuis un an pour libérer des voiliers où des pirates somaliens retenaient plusieurs de ses ressortissants, le "Ponant" en avril 2008 et le "Carré d’as" en septembre 2008.

A chaque fois, six pirates ont été capturés et transférés à Paris pour être jugés. Les douze hommes sont toujours en prison et la cour d’appel de Paris a rejeté lundi les demandes d’annulation de la procédure soutenues par les pirates du "Ponant".

Durant l’année 2008, 42 navires ont été détournés à proximité de la Somalie et 815 membres d’équipage pris en otages, selon des chiffres du Bureau maritime international.

Depuis la fin 2008 et l’envoi de navires de guerre par les grandes puissances, dont la France, la piraterie a toutefois baissé dans les eaux du golfe d’Aden et au large de la Somalie, où les pirates sont nombreux.

_____________________________ 3 – Ouest- France

Cinq Vannetais otages des pirates somaliens

La famille, deux amis et un garçonnet de 3 ans, effectuaient un tour du monde. Leur voilier a quitté le port de Vannes fin juillet.
«… Nous commençons à naviguer tous feux éteints… Nous sommes en plein dans la zone à risques pour le piratage… », écrivaient sur leur blog le 20 mars Chloé et Florent le Maçon.

Quinze jours plus tard, samedi 4 avril, le couple vannetais et son fils Colin de 3 ans, ainsi que deux autres marins vannetais, ont été capturés par des pirates somaliens. En dépit de la surveillance exercée par la Marine nationale ! « Ils nous escortent toute la journée. Un hélicoptère revient sur zone le lendemain pour voir si tout va bien… »

La famille était partie de Vannes fin juillet 2008. Le voilier de 12,50 m en ferro ciment avait mis le cap sur l’océan Indien. « Nous ne nous sommes fixés ni date, ni but ultime. Nous voulons fuir la société de consommation et sa routine. Nous préférons vivre au contact de la mer et la nature », expliquaient début juillet 2008, Florent, 28 ans, informaticien et Chloé, 30 ans, commerçante. Avant de lever l’ancre, pendant un an, le couple a vécu sur son bateau dans le port de Vannes.

Ils ont soigneusement pesé les risques d’un tel voyage. « Même si c’est dix fois moins dangereux de prendre un bateau que sa voiture tous les jours, nous avons beaucoup travaillé la sécurité. Avec des amis médecins, nous allons apprendre à poser des points de suture sur une plaie… »

Conscients du danger

Les deux marins avaient une pleine conscience de la dangerosité au large de la Somalie. « Pendant trois jours, on va se faire tout petit en passant le plus loin des côtes », annonçaient-ils en juillet. « Le risque existe mais il est minime pour un bateau comme le nôtre, d’autant que nous n’emportons ni appareil de navigation sophistiqué, ni argent, ni bijoux… »

Dans le canal de Suez, ils ont croisé des navigateurs qui ont été otages de pirates somaliens durant deux semaines. Ils venaient d’être libérés par un commando de l’armée française ! Leur libération s’était déroulée dans le sang avec un pirate abattu sous leurs yeux. « Mais ils ne se sont jamais sentis en danger car ces Somaliens n’en voulaient pas à leur vie », se rassuraient-ils en janvier alors qu’ils faisaient escale en Égypte.

Cette rencontre ne les a pas dissuadés de poursuivre leur voyage. « Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve. Comme nous ne pouvons pas passer en convoi sous escorte, deux amis vannetais vont embarquer avec nous. Ce sera plus rassurant car notre voilier est lourd et ne pourra fuir devant les pirates. »

Pour réduire les risques, les autorités leur avaient conseillé de s’éloigner de la route des navires de commerce… Toutes ces précautions n’auront pas suffi. L’attaque contre le voilier et ses quatre membres d’équipage s’est produite à plus de 600 km au large de la Somalie. Le bateau piraté a été conduit vers la côte du Puntland où les pirates disposent de bases.

Jean-Charles MICHEL.
Ouest-France

_____________________________ 2 – Le Post

Des pirates s’emparent d’un yacht français au large de la Somalie
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Samedi, des pirates somaliens ont capturé, dans l’océan Indien, un yacht battant pavillon français, selon Europe 1.

Selon l’ONG Ecoterra International, l’attaque contre le yacht et ses quatre membres d’équipage a eu lieu «à environ 640 km au large de Ras Hafun, dans le nord-est de la Somalie».

Selon cette ONG de surveillance maritime basée au Kenya, un bref contact téléphonique satellite a été effectué dimanche avec le yacht, précise Europe 1.

Les forces navales françaises engagées dans l’océan Indien à la surveillance maritime n’ont pas confirmé cet arraisonnement.

Dans un communiqué, Ecoterra International précise que "le yacht capturé est en train de faire route à huit noeuds vers la côte du Puntland (Somalie)".

Toujours selon l’ONG «des sources locales ont indiqué que l’attaque a apparemment été lancée d’un bateau de pêche yéménite également saisi par des pirates».

_____________________________ 1 – Radio Chine (CRI)

Des pirates somaliens attaquent un navire taïwanais et un cargo britannique

Les pirates somaliens ont détourné un navire de pêche taïwanais et un cargo britannique lundi, selon des agences de presse.

Andrew Mwangura, coordinateur du Programme d’assistance aux marins en Afrique de l’est (SAP), a déclaré que le bateau de pêche taïwanais "MV Win Far 161" et le cargo britannique "Malaspina Castle" ont été détournés dans les eaux les plus dangereuses du monde lundi matin.

M. Mwangura n’a pas pu établir le lieu de l’attaque du cargo britannique. Il a néanmoins précisé que le bateau de pêche taïwanais a été saisi près d’une île des Seychelles dans l’océan Indien.

Il a également confirmé qu’un yacht à la bannière française à bord duquel se trouve quatre membres d’équipage et un navire yéménite ont été également attaqués dimanche dans l’océan Indien.

"Je n’ai pas établi le nombre exact de membres d’équipage des quatre navires. Le yacht français et le navire yéménite ont été détournés dimanche alors que les navires britanniques et taïwanais ont été attaqués aujourd’hui dans la matinée", a déclaré M. Mwangura à l’agence Xinhua par téléphone.

"Je n’ai pas non plus reconnu leurs nationalités ou le nombre de membres d’équipage à bord des navires ou l’heure exacte de ces attaques", a regretté M. Mwangura.

Les pirates somaliens armés ont saisi plusieurs pétroliers européens ces derniers mois. Après les avoir saisis, ils les amènent généralement à leurs bases situées dans des villages côtiers éloignés de Somalie, où ils traitent bien leurs otages en vue du versement d’une rançon.

L’augmentation des activités de piraterie dans l’océan Indien au large des côtes somaliennes a incité la communauté internationale à déployer des forces de sécurité dans la zone pour enrayer les attaques fréquentes des navires cargo.

La communauté internationale cherche des moyens de poursuivre les pirates étant donné que le taux des attaques dans la région a flambé l’année dernière.

En effet, en 2008, une quarantaine de navires et plus de 800 membres d’équipage ont été attaqués par des pirates somaliens au large de la côte est-africaine. Depuis novembre, le nombre d’ attaques a diminué car les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine et d’autres pays ont envoyé des navires de patrouille dans la zone.