14/08/09 (B511)  Le rapport Deberkalleh (suite – 7 -) Présentation générale et analyse sociopolitique.


Le dossier complet

Plainte déposée devant le Procureur éthiopie pour l’assassinat des vieillards et d’enfants Afar à Guerrissa et dans les localités voisines (lien avec l’article – 2005)

DEUXIEME PARTIE

 

Après s’être occupé et avoir dirigé la sécurité intérieure et extérieure du pays depuis l’indépendance, c’est à dire, depuis Juin 1977 (27 années consécutives), l’actuel président de la République de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh (I.O.G) a accédé à la fonction suprême en 1999, d’une manière qui a donné lieu à beaucoup de controverses, de suspicion et d’incrédibilité de la part d’une majorité de la population Djiboutienne.

Sans chercher à revenir sur ces élections, nos lecteurs doivent savoir que cette victoire électorale est la résultante d’une gigantesque manipulation des masses populaires et du "bidouillage" des chiffres définitifs ainsi que de l’utilisation sans commune mesure de la corruption a tous les niveaux de la population.

L’ensemble de cette opération fut orchestrée par le principal intéressé, sa femme et aussi par un certain nombre d’acteurs dont les multiples activités qu’ils ont menées officiellement ou officieusement, frauduleuses ou légales, ont permis a I.O.G d’être considéré actuellement comme le président de la République de Djibouti.

Ces collaborateurs dont les rôles et actions furent capitales et déterminantes à cette victoire sont entre autres:

• L’Ex-Premier ministre Barkat Gourad Hamadou
• L’ex-général de la Force National de Police Yacine Yabeh Galab (Décédé depuis)
• Le Général Zakaria (Force Armée Djiboutienne)
• Le ministre Mohamed Saïd Barkat (Travail et Affaires Sociales)
• L’ex-président de l’assemblée national Saïd Badoul
• L’actuel président de l’assemblée national monsieur Arnaoud
• Le financier Abdourahman Mohamud Boreh (Ami et associé du président I.O.G) (** A noter qu’ils ont rompu leur amitiés depuis. Actualisation ARDHD)
• Monsieur Boureyeh (président de la Sogik à Dire-Dawa)
• Monsieur Ibrahim Abdi Kahin (homme d’affaires)
• Monsieur Taher Saïd Seif (homme d’affaires)
• Monsieur Abdurahman Taha (agent de change)
• Monsieur Al-Gamil (commerçant)
• Maitre Martinet et son épouse (conseiller juridique de la présidence)
• Et tant d’autres … etc.

Ces élections n’ont servi qu’à légaliser la situation qui déjà préexistait. En effet I.O.G était depuis des années, par la force des choses, le vrai chef de l’exécutif de Djibouti. Avec des méthodes fondées sur la manipulation, la désinformation ou l’intimidation pratiquées principalement sur les grands agents et administrateurs de l’État ou sur des ministres et autres hommes politique, le véritable pouvoir était déjà entre les mains d’IOG.

Le phénomène d’accaparation du pouvoir à cette époque a été rendu possible en raison de l’âge élevé du président d’alors, Mr. Hassan Gouled, mais aussi de leurs liens de parenté et surtout du vide total voulu et ordonné par I.O.G. qui a exclu de l’entourage de l’ex-président toutes les personnes susceptibles d’avoir une influence qui pourrait s’opposer à ses ambitions politiques. Dans ce cas de figure, les exemples sont légions à tous les niveaux de l’administration et des différents gouvernements de cette époque.

Ayant donc eu gain de cause aux élections présidentielles de 1999, I.O.G, s’estimant rassuré et parvenu à l’objectif pour lequel il travaillait depuis de nombreuses années, commença la mise en application de sa conception de la gouvernance d’un pays et surtout d’une population pour qui, nous en sommes réellement convaincus, il n’a non seulement pas de considération, mais dont le bien être et le développement sont le dernier de ses soucis.

I. Présentation générale

Sans pour autant faire une analyse Géostratégique ou Géopolitique, détaillée de l’objet du présent rapport, je pense qu’une brève présentation de la République de Djibouti s’impose, afin de clarifier, dès le début, certaines, ambigüités issues de conceptions erronées.

Contrairement à des conceptions véhiculées par certaines puissances occidentales ou par d’importants intérêts et capitaux arabes (islamistes ou pas), je ne crois pas que la République de Djibouti soit seulement un point géographique stratégique et ne se résume qu’à un point de pénétration des intérêts financiers arabes dans la région.

Nous ne sommes pas, non plus persuadés, qu’il convient de réduire ce pays à seulement la passe maritime du Bab-el-Mandeb ou au golfe de TADJOURAH qui pourrait éventuellement servir de rade de protection à une quelconque flotte Américaine ou Européenne en cas de conflit nucléaire généralise ou de guerre de terroriste .

Je refuse aussi d’adhérer à la conception de certains Djiboutiens et étrangers qui définissent ce pays comme un moyen d’accéder aux richesses économiques, stratégiques et culturelles des hautes terres de l’Éthiopie et de l’intérieur du continent Africain.

Mon opinion et le mouvement que je représente, bien que tenant compte de certains points des définitions ci-dessus, estime que Djibouti, c’est surtout et avant tout un peuple. Cette population, composée de plusieurs communautés (tribus), est très souvent délaissée et ses intérêts primordiaux ainsi que sa dignité ne sont jamais pris en compte et en premier lieu par le régime en place, censé la gouverner au mieux.

Quand à son développement et à celui du pays, il n’est réellement pris au compte que dans le cadre et dans le cas où il ne rapporte que des bénéfices personnels et substantiels à la famille régnante et sa cour d’affameurs du peuple.

Cette population n’aspire, pourtant, qu’à avoir une vie normale caractérisée par une bonne répartition des ressources nationales et surtout par un climat de paix tant à l’intérieur de son territoire que dans les pays et chez les peuples limitrophes.

Cette volonté d’un développement social, juste, harmonieux et équitable de la population ainsi que son désir de paix et d’instauration de très bonnes relations fraternelles avec les pays voisins (ce sont les mêmes peuples de part et d’autres des frontières) est pour nous capital et figure textuellement dans les objectifs que c’est fixé le programme politique de notre Mouvement .

Ce mouvement ainsi que ses objectifs politiques seront présentés à nos lecteurs à la fin du présent rapport.

II. Analyse Sociopolitique

Le système de gouvernement mis en place par I.O.G et qui actuellement régit la République de Djibouti et son peuple n’est rien d’autre qu’un système dictatorial et totalitaire à l’image de ceux de Syad Barreh et de Menguistou Hailé Mariam.

Il est caractérisé par un contrôle total et policier des institutions étatiques, de la population ainsi que de l’ensemble des ressources nationales. Pourtant, ce régime sur le plan régional et international, fait tout pour faire croire aux observateurs étrangers, qu’il est démocratique et respectueux des libertés humaines.

Toutefois, la réalité que vivent quotidiennement les Djiboutiens est toute autre car en vérité, Djibouti vit sous le règne de la terreur, de l’arbitraire, de la corruption et de la division.

A. Des institutions de la République

A Djibouti, les institutions constitutionnelles essentielles au bon fonctionnement d’un état existent, mais malheureusement, elles sont tellement dénaturées et détournées de leurs fonctions respectives par le pouvoir d’I.O.G, qu’elles ne jouent plus leur rôle de garant de la pérennité de l’état.

Chose plus grave, ces institutions n’assurent plus leurs fonctions de contre pouvoir qui sont leurs raisons d’être dans une démocratie normale.

En effet, outre l’exécutif dont nous parlerons plus bas, les pouvoirs législatif et judiciaire sont à Djibouti, considérés comme des quantités négligeables et ne sont plus vus que comme des départements d’une administration qui n’est là que pour exécuter strictement et fidèlement les ordres du pouvoir en place.

1. Le Pouvoir législatif

Représenté par une assemblée nationale composée de 65 députés, le pouvoir du législatif à Djibouti est vraiment fictif et inexistant. Les députés censés représenter, ce que partout dans le reste du monde, on nomme, la représentation nationale d’un peuple, ne représentent réellement qu’eux même individuellement.

En effet, à Djibouti l’assemblée ne représente aucunement son peuple, car les députés qui y siègent ne sont, en fait pas élus par la population mais sont plutôt choisis et désignés à ce poste par l’exécutif et en l’occurrence par I.O.G. lui-même. Ce choix se fait selon la qualité des services qu’ils ont rendu ou qu’ils vont rendre tant sur le plan personnel, politique ou tribal, au régime.

Toutefois le choix à ce poste de députation doit passer obligatoirement par la condition de la répartition tribale. Se conformer à cette condition n’a jamais été une difficulté pour le régime qui choisit dans chaque tribu ou chaque clan les individus les moins compétents, et surtout les moins représentatifs de sa tribu ou de son clan.

De cette façon, les députés élus par I.O.G, sont dès le départ convaincus qu’ils ne doivent rien à leur communauté ou à la tribu qu’ils sont censés représenter à l’assemblée nationale. En toute logique, leur présence à cette assemblée étant le fait du régime, il est normal dans un sens qu’ils ne cherchent pas à s’opposer aux désirs de l’exécutif. Au contraire, dans les quartiers de la ville ou au sein des tribus, ils combattent catégoriquement et âprement toutes tentatives de discussion ou de critiques constructives ou pas du régime de la part du peuple.

De plus, ils se considèrent comme des agents de renseignement et sont directement rattaché au service du contre-espionnage (S.D.S) à qui ils fournissent des informations sur la communauté ou tribu dont ils sont issus. Quelques fois le S.D.S les utilise, pour des missions ponctuelles à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. En conclusion l’assemblée nationale n’est là, que pour légaliser et légitimer les décrets et les ordonnances injustes de l’exécutif, c’est à dire de la présidence et cela sans débat préalable.

2. Le Pouvoir Judiciaire

A Djibouti, c’est très simple, ce pouvoir n’existe strictement pas, puisque la justice dans ce pays n’appartient qu’a I.O.G et quelques fois à sa femme.

Il est le magistrat suprême. C’est donc une justice familiale qui n’est là que pour défendre les intérêts et les volontés de cette famille, de ses proches ainsi que de tous ceux qui avec elle, partagent les mêmes intérêts financiers.

Le reste, c’est à dire la population Djiboutienne et les justiciables étrangers, se retrouvent eux confronté à un système redoutable caractérisé par une négation de justice représentée par une absence totale de possibilités d’appel à une quelconque forme d’équité. Afin de maintenir cet état des choses qui défend si bien ses intérêts, le régime d’I.O.G a planifié et mis en place un système sophistiqué de corruption au sein de l’appareil de justice qui fait que toutes les instances judiciaires censées appliquer les lois, délaissent cet aspect de leurs fonctions pour adopter d’autres valeurs et critères de jugement. En effet, les juges, procureurs et autres magistrats étant tous aux ordres directs de la Présidence, il ne peut en être autrement.

Cet état des choses, perçu comme normal à Djibouti, trouve son explication dans le fait que depuis toujours, la Présidence a considéré que toute affaire judiciaire était une affaire de sécurité d’état. Cela est surtout valable si c’est une affaire d’ordre commerciale qui draine des sommes d’argent plus au moins importantes.

Dans tous les cas, les magistrats et les juges reçoivent les jugements qu’ils doivent rendre, soit d’I.O.G lui même, soit de sa femme ou soit du service de la documentation et de la sécurité (S.D.S). Le nombre de gens qui ont été ruiné et spolié de cette façon sont innombrables et la majorité d’entre eux, étaient et sont toujours des commerçants étrangers (Somaliens, Éthiopiens, Yéménites … etc.)

A l’époque où il était chef de cabinet, c’était la méthode d’enrichissement favorite d’I.O.G.

A cela s’ajoute, le fait que les magistrats se considérant couverts par le régime puisqu’ils appliquent dans leurs jugements et décisions ses directives injustes et iniques, essayent eux aussi, par tous les moyens, notamment par la corruption, de trouver leurs propres intérêts financiers dans les dossiers qui leur sont soumis pour jugement.

En conclusion à Djibouti, tout plaignant Djiboutien ou étranger est assuré de ne bénéficier d’aucune justice si le système n’est pas d’accord avec lui ou s’il ne paye pas ce qu’il doit (Bakchich !) à qui de droit. On peut donc dire que Djibouti n’est vraiment pas un Etat de droit mais un pays où, la loi du plus fort prime toute autre considération.

3. Le Pouvoir Exécutif

Officiellement la République de Djibouti est définit sur le plan du droit constitutionnel comme étant régit par un système du régime Présidentiel, mais en réalité ce pays est soumit au diktat d’un régime dictatorial et policier.

Nul ne peut le nier puisque ce système, comme les autres dictatures de part le monde, est caractérisé par une accaparation abusive des libertés humaines et de l’ensemble des pouvoirs légaux de l’état par l’exécutif représenté par la Présidence.

La réalité exposée dans les deux paragraphes précédents, démontre clairement le degré de puissance et l’omnipotence de l’exécutif Djiboutien. En effet, non seulement le régime d’I.O.G a réussi à réunir abusivement dans ses mains tous les pouvoirs et droits institutionnels prévus par la constitution, mais aussi les pouvoirs résultants de la gestion gouvernementale comme l’information, le pouvoir militaire, l’économie et les finances, la sécurité,…. etc.

Ayant donc une main mise totale, mais, illégale, sur l’ensemble des pouvoirs et droits légaux dans le pays, l’exécutif peut se permettre de ne souffrir et de ne supporter aucune critique et aucune remise en question dans sa manière de gouverner. Le régime d’I.O.G. estimant détenir un pouvoir des plus absolu se permet d’adopter des lois et des règlements les plus arbitraires et les plus injustes possibles. De plus, étant profondément convaincu que nul, à Djibouti ou ailleurs, ne pouvant discuter et remettre en question son système, le régime a institué et établit un mode de gouvernement du pays et de sa population, le plus immoral et le plus impopulaire possible.

Pour être complet, sur le particularisme du régime Djiboutien, il nous faut convenir et porter à la connaissance de nos lecteurs, que l’exécutif de ce pays n’est pas un ensemble unique, un tout, mais plutôt un assemblage artificiel de deux parties, qui ne partagent pas équitablement le pouvoir qu’elles représentent pourtant ensemble. En effet il y a d’un côté, le Premier Ministre, et les autres Ministres qui réellement ne décident de rien du tout, même dans leurs départements respectifs. Ils ne sont là que pour exécuter les ordres et ainsi garantissent leurs enrichissements personnels. De l’autre côté, il y a I.O.G et son instrument de pouvoir, la Présidence, où toutes les activités du pays sont supervisées et suivies de très près.

Ayant donc un contrôle absolu sur tout, l’exécutif gouverne par décret et jusqu’à maintenant aucun de ses décrets n’a jamais été refusé ou remis en question par le législatif.