15/01/2012 (B639) Chroniques du Sergent Ariko : les dernières nouvelles du front.
– Le « solde » du contingent pour la Somalie, peine à partir.
Selon des informations qui me sont parvenues, les soldats du contingent djiboutien, qui sont encore au pays, refuseraient d’aller en Somalie. Pharaon a beau mettre la pression sur le général Zakaria, ce dernier ne parvient pas à rassembler les jeunes issus du SNA, qui ont été incorporés « de force », pour servir de chair à canon aux milices Al Shebbab.
Ce nouveau retard a mis en colère le représentant de l’ONU, Mohiga, qui s’est vite rendu à Djibouti en compagnie du premier ministre somalien Abdiwalhi Hussein pour exiger que Djibouti envoie toutes les troupes qui avaient été prévues. Mais Guelleh résiste, car a trop peur de se mettre à dos une armée déjà condamnée a la misère en notre pays.
– Le remplacement de Dileita ?
IOG envisagerait-il de se séparer de son premier ministre pour le remplacer Kassim, le fils d’Ahmed Dini qui est courtisé en ce moment par le RPP. Mais Kassim Ahmed Dini n’est pas un homme à se faire acheter comme les Ougoureh, Jean Marie et autres repentis alimentaires.
A court de liquidité, IOG pense-t-il obtenir la réouverture des pompes à subvention (bloquées pour cause de pratiques non-démocratiques) en montrant une ouverture en direction de l’opposition. Washington a d’ores et déjà refusé de financer plusieurs projets que la présidence lui avait soumis.
– Les socialistes français pourraient faire obstruction à la ratification du traité signé entre Sarkozy et Guelleh.
Il est probable que le groupe socialiste de l’assemblée nationale française vote contre la ratification du traité, qui a été signé, fin décembre entre Sarkozy et IOG. Les socialistes veulent d’abord savoir où en est l’instruction judiciaire qui semble piétiner à propos de l’assassinat du juge Borrel.
De leur coté, les États-Unis demandent au gouvernement de Djibouti de faire un point d’avancement sur l’enquête pour l’assassinat de leur chef de la sécurité de l’ambassade, commis aux salines ouest. Il a succombé à plusieurs coups de poignard.
– Toujours des relations tendues avec l’Érythrée
Le Qatar n’a pas apprécié que Djibouti soutienne, en sous main, les rebelles islamistes du mouvement du front érythréen qui luttent contre le régime d’Afeworki.
Asmara refuse toujours de libérer les 47 prisonniers de guerre djiboutiens qu’elle détient au nord d’Asmara. L’aventure des deux soldats Kourougmen qui étaient parvenus à s’évadés des geôles érythréennes a mis le régime Afeworki en ébullition.
Le Qatar tente, malgré tout, de forcer la main d’Afeworki afin que cette question puisse être réglée au plus vite. Le peuple de Djibouti et les membres de nos forces armées attendent le retour de nos soldats prisonniers, dont le colonel Aden Ali Ahmed, chef de corps du régiment blindé.
– Rien ne va plus au sein de la garde républicaine.
Les nouvelles recrues se plaignent de n’avoir pas reçu leur solde. Le pouvoir, à court de liquidité, n’a pas de quoi payer les soldes de ces jeunes recrutés à la halte, après les événements de février 2011.
Le ministre des finances ilyas Moussa Dawaleh n’a plus de cash, même pour la G.R. et pourtant, il ne s’agit seulement que d’une rémunération mensuelle de 15.000 Fdj. Un salaire aussi bas, ne motive pas les jeunes djiboutiens.
Par ailleurs, nous avons appris que la société sud-africaine, qui livre des armes à la Garde républicaine aurait bloqué les dernières commandes pour cause d’impayés.
Or ces armes sont nécessaires pour qu’IOG puissent faire tuer les opposants et les manifestants éventuels.
– Nouvelles désertions de jeunes envoyés en formation à l’étranger
Quatre jeunes djiboutiens, qui ont été envoyés par l’ONEAD en formation aux États-Unis se seraient éclipsés dans la nature. Les américains avaient décidé d’aider l’ONEAD qui ne sait plus comment assurer la distribution d’eau à la population djiboutienne.
Mais les 4 jeunes ont déserté et ils ont demandé l’asile politique au États-Unis.
– Plus de soins à l’infirmerie pour les policiers
L infirmerie de la police nationale du quartier 5, face au stade municipal, ne fonctionne plus. Le médecin-chef de la police, le commandant Aboubaker a décidé de ne plus soigner les agents de la police nationale. La raison est simple : il n’y a plus de médicaments à l’infirmerie et les autres corps, comme la gendarmerie ou la GR, refusent de partager leurs dotations.
Faute de pouvoir soigner efficacement les malades, le docteur Diriir et son équipe d’aides-soignants sont totalement démoralisés du moment.
– La grogne a atteint maintenant le corps de la police.
Les deux chefs le colonel Abdillahi Abdi et le lieutenant colonel Omar Hassan Matan s’affrontent pour le fauteuil laissé vacant par l’ex général Yacin Yabeh.
IOG soutient le colonel Abdillahi Abdi qu’il a décoré dernièrement de la grande étoile après que ce dernier ait menacé de démissionner si l’état n’aidait pas la police.
Paulette soutient le lieutenant colonel Omar Hassan Matan. D’où des ordres contradictoires qui émanent de ces deux chefs. Les policiers, impliqués contre leur gré, dans cette querelle de pouvoir, sont totalement perdus, car ils ne savent plus qui ils doivent écouter.
Le colonel Abdillahi Abdi n’a pas apprécié que le capitaine Abdi Nour Allaleh, récemment promu, puisse se promener « en civil » dans la ville de Djibouti alors qu’il perçoit toujours son salaire de capitaine de la police.
Abdi Nour Allaleh a été récemment promu capitaine, après être allé chanter au mariage du jeune Ougas Moustapha à Dire Dawa, mais il n’est pas aimé de son patron. Le groupe Gourmaad, qu’il encadre, ne marche plus. A part quelques apparitions pour l’Aftour traditionnel pendant le mois béni du ramadan, le groupe est absent. En dehors de cette mission, Abdi Nour n’est rien dans la police et c’est ce qui agace son patron.
Pire encore, Abdi Nour Allaleh refuse d’obéir à son patron adjudant, sous prétexte que c’est la première dame qui l’a fait revenir à Djibouti et il ne prend ses ordres que d’elle. D’où une sourde tension entre les deux hommes.