11/09/2020 (Brève 1676) Djibouti : le droit de tuer en toute impunité pour les enfants de Ministre (Correspondant)

Le fils du Ministre de la Défense Hassan Omar, impliqué dans un accident mortel qui a coûté la vie à deux jeunes femmes. Pas de poursuite à son encontre.

Le 2 septembre dernier, le fils du Ministre, pour doubler un conducteur qu’il jugeait trop lent parce qu’il conduisait prudemment, n’a pas hésité à le doubler en montant sur le trottoir. Conduisant son bolide à pleine vitesse, il a foncé sur deux filles qui sont décédées sur le coup.

Il s’agit d’Aicha Mohamed Chehem et de son amie Fathia Nakouda, enceinte de 8 mois.

Commettant en plus selon les témoins, un délit de fuite, puisqu’il ne serait même pas arrêté ne serait-ce que pour alerter les secours, l’auteur des faits aurait été brièvement interrogé par les forces de police. Mais aucune infraction n’a été relevée à son encontre, puisqu’il n’aurait pas été davantage inquiété.

Chacun sait à Djibouti, qu’aucune poursuite ne sera diligentée contre ce fils de Ministre, chauffard patenté (puisqu’il a déjà tué sur la route), qui était probablement sous l’emprise de l’alcool et/ou de drogues. Sa conduite dangereuse est connu de tous.

Impunité judiciaire
L’impunité judiciaire est garantie aux rejetons des Obligés de Guelleh et de Paulette ainsi qu’à leurs chauffeurs.

Mieux vaut ne jamais croiser leurs trajectoires sont souvent imprévisibles. Mais en plus, à Djibouti, tous les torts sont toujours du côté des victimes et de leurs familles.

Les familles des victimes ont été bastonnées.
A titre d’exemple, le rassemblement des familles de deux victimes, qui criaient justice, sous le coup de l’émotion et de la colère devant le Commissariat de Police (où le fils du Ministre a été brièvement entendu) a été violemment dispersé.
Mohamed Chehem et sa fille Goumati, père et sœur d’une des victimes ont été sérieusement blessés par les forces de l’ordre.

Rappelons à nos dirigeants, au chef de l’Etat et à son Ministre de la Défense que la vie d’Aicha Mohamed Chehem et de son amie étaient précieuses pour leurs familles et pour leurs amies. Tous ceux qui les connaissaient sont et seront à jamais tristes et les pleureront éternellement.

Leurs vies et celle de l’enfant à naître comptaient pour toutes et tous.

Justice et respect pour Aicha Mohamed Chehem !
Justice et respect pour Fathia Nakouda !

PS : Nous ne savons pas si le fils du Ministre a même une pensée pour ses victimes et s’il va continuer à se conduire d’une façon aussi criminelle.