10/01/2024 (Bréve 2246) Déclaration du FRUD sur la situation à Balbala
Bruxelles, le 9 janvier 2024
Qu’est ce qui passe à Warabaleh ou à Yangoulalel
(quartier déshérité de la capitale) ?
Aussi impensable que cela puisse paraître, le chef de l’Etat de Djibouti, qui assume cette année la Présidence de l’IGAD (Autorité Intergouvernementale pour le Développement) et intervient à ce titre comme facilitateur dans le conflit Soudanais et dans les pourparlers inter somaliens, a pris la décision lors d’une réunion le 22 décembre 2023 où étaient présents que les responsables de son sous clan Mamassan, d’attaquer les habitants Afar de Warabaleh (un quartier de la capitale).
Ismael Omar Guelleh a confié cette mission à deux de ses cousins, le Ministre de l’Intérieur Saïd Nouh Hassan et le Colonel Abdourahman Ali Kahin, Directeur Général de la Police .
Depuis l’indépendance en 1977, le pouvoir de Djibouti s’est construit, sur des massacres des populations civiles et sur une politique des attentats fomentés par ses propres services qui lui a permis, de réprimer, de marginaliser des communautés entières considérées comme ennemies..
Depuis 3 ans, le régime qui poursuit sa politique des massacres des civils tente de faire passer son forfait pour des affrontements intercommunautaires.
En l’espèce, pour faire croire à des affrontements intercommunautaires, 300 somaliens (qui étaient logés au sein du camp de la police), des Issa d’Ethiopie encadrés par des agents de la police ainsi que des éléments de la Garde Républicaine et des gardes Côtes ont mené des attaques meurtrières à Balbala entre le 27 et le 29 décembre 2023, contre les habitants Afar de Warabaleh et de PK12 .
Bilan : – 5 personnes décédées suite des blessures aux armes blanches et par balles et 2 petites filles de 5 et de 7 mois , et un garçon de 2 ans morts asphyxiés par du gaz lacrymogène lancés sur des habitations: Hasna Mohamed Abdallah, Anisa Ahmad et Mohamed Ismael Hassan
- 140 personnes blessées dont une dizaine par balles et 3 dans un état grave
- Plusieurs dizaines de personnes emprisonnées à Nagad et à Gabode, 10 d’entre elles transférées aux locaux de SDS où elles ont été torturées, 3 sont dans le coma.
- 120 logements incendiés par des agents de police et des gardes côtes
- 150 familles avec des enfants en bas âge ont été obligées de fuir leurs maisons en flammes et se trouvent actuellement dans la rue, dans le plus grand dénuement.
Les autorités djiboutiennes si promptes à « soutenir» toutes les causes au delà_ des frontières, refusent d’apporter un début d’aide aux habitants de Warabaleh et de PK12 considérés comme des ennemis intérieurs. Elles sont en train de détruire les maisons qui n’ont pas été brûlées avec des bulldozer.
Ce n’est pas la première fois que le régime Mamassan s’acharne sur les quartiers de Warabaleh et PK12 et que les habitants Afar de ces quartiers font l’objet de ratonnades de la part des forces gouvernementales.
En Août 2021, et en mai 2022 des crimes de masses ont été commis : le bilan a été lourd, 26 morts, une centaine de blessés dont plusieurs par balles,300 arrestations et 400 maisons incendiées par des agents de police.
Jusqu’aujourd’hui le régime est dans le déni de ces crimes de masse, aucune reconnaissance de ces crimes , aucune réparation pour des dizaines de personnes restées handicapées à vie.
A Warabalé, ceux dont les maisons ont été incendiées, n’ont eu droit à aucun soutien
de la part de l’ « Etat » pour reconstruire leurs maisons, alors que le chef de l’Etat a
missionné, début décembre, son ministre de l’économie et des finances, Ilyas Moussa, pour construire 1500 logements financés sur le budget de l’Etat à Aishaa, en Ethiopie.
Le FRUD demande la libération immédiate des personnes emprisonnées, l’arrêt des incendies, des démantèlements des maisons et la fin des expéditions punitives à
Warabaleh
Le FRUD dénonce les répressions policières et militaires, contre les populations sans défense dans les districts de Tadjourah, d’Obock et de Dikhil et à Balbala,
Le FRUD demande expressément au président de la Somalie Hassan Cheikh Mohamoud de rapatrier les soldats et les mercenaires Somaliens qui sont au nombre de 2200 sur le territoire Djiboutien (répartis dans les camps de Mariama, de Dammerjog et de la police),dont 300 ont pris part aux attaques contre Warabaleh.
Le FRUD prend à témoin les nations militairement présentes à Djibouti afin de faire cesser le ciblage des populations civiles Afar dans ce pays.
Le Ministre de l’Intérieur Saïd Nouh Hassan et le Directeur Général de la Police, le Colonel Abdourahman Ali Kahin, qui ont dirigé ces opérations meurtrières et destructrices des lieux de vie seront tenus personnellement responsables de ce crime.
Mohamed Kadamy Président du FRUD
Contact : medkadamy@hotmail.com