02/03/2024 (Brève 2390) LE MARIN-OUEST FRANCE : Incident à bord du « Rubymar », navire maudit, à la dérive dans le golfe d’Aden
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Dix jours après l’attaque du « Rubymar » attribué à des rebelles Houthistes, le vraquier chargé d’engrais a été le théâtre de nouvelles violences, selon l’agence de sécurité Ambrey.
Le Rubymar, navire devenu emblématique de la crise de la mer Rouge après avoir été frappé par un tir attribué aux rebelles Houthistes le 18 février, a subi un autre incident qui a fait de nombreux blessés, selon Ambrey analytics. La société de sécurité maritime a déclaré le 1er mars avoir reçu plusieurs rapports faisant état d’un « nouvel incident » sur le site du Rubymar, vraquier de 32 200 tpl à la dérive en mer Rouge. « Un certain nombre de Yéménites auraient été blessés lors d’un incident de sécurité », a déclaré Ambrey.
Les détails de l’incident, survenu le 29 février, restent flous. Le vraquier se trouve désormais à 16 milles à l’ouest du port de Mokha, sur la mer Rouge, au Yémen. « Il est conseillé aux navires marchands de rester à au moins 5 milles du navire en raison du danger pour la navigation et des problèmes de sécurité persistants », a déclaré Ambrey.
Le navire battant pavillon de Belize est géré par GMZ Ship Management et opéré par Blue Fleet, créé par Roy Khoury en 1996 à Athènes et doté d’un bureau à Beyrouth. Selon le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, le navire avait chargé 22 000 tonnes d’engrais agricoles à Ras el-Kheir, en Arabie saoudite, à destination de Varna, le grand port bulgare de la mer Noire. Interrogé par le quotidien, son armateur, Roy Khoury, PDG de Blue Fleet (qui dit exploiter 45 navires), indique que, le 18 février, un « premier missile a touché le pont du navire sans causer de dommages, le second la salle des machines. Le bateau est resté à flot mais la salle des machines et la cale numéro 5 ont été submergées ». L’Orient – Le Jour ajoute que lorsque le navire a commencé à prendre l’eau, l’équipage, une vingtaine de marins principalement des Syriens, a quitté le bord dans les embarcations de sauvetage et c’est un navire de CMA CGM qui les a recueillis et évacués vers Djibouti.
++ « Les engrais à bord ne sont pas dangereux »
Pour Roy Khoury, qui a transmis au quotidien le 28 février une image du navire submergé sur le tiers arrière, avec le château en partie sous l’eau, les engrais à bord ne sont pas dangereux, ce qui n’est pas le sentiment des autorités des États-Unis. Roy Khoury indique avoir voulu « remorquer le vraquier vers Djibouti ou Aden mais les autorités des deux ports s’y sont opposées, de peur que le « Rubymar » ne coule dans leurs eaux ». Il évoque maintenant un remorquage possible vers Djeddah, avait l’aide d’une société espagnole non citée.
Dans le contexte de la crise en mer Rouge, le commandement central américain (Centcom) a déclaré avoir mené le 29 février deux frappes d’autodéfense contre des missiles de croisière antinavires qui s’apprêtaient à être lancés vers la mer Rouge. Le commandement, qui coordonne les forces armées américaines au Moyen-Orient, a déclaré avoir également abattu un drone en mer Rouge.
« Les forces du Centcom ont déterminé que les missiles et les drones représentaient une menace imminente pour les navires marchands et les navires de la marine américaine dans la région », a déclaré le commandement central. Les États-Unis affirment aussi avoir détruit un missile sol-air des rebelles houthistes qui représentait une « menace imminente » pour les aéronefs américains dans la région, a annoncé le 2 mars le Centcom sur le réseau social X.