22/03/07 (B387-B) SOMALIE : les combats de mercredi ont été particulièrement meurtriers et violents. Lynchage des corps des militaires tués. Il faut remonter à 1993, lors de la défaite des américains … pour retrouver de telles scènes. L’Ethiopie semble accélérer son retrait. (2 dépêches – Info lectrice)

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1 – AP

Batailles rangées meurtrières
dans les rues de Mogadiscio

Des miliciens islamistes présumés ont traîné
dans les rues de Mogadiscio les cadavres de deux soldats gouvernementaux avant
d’y mettre le feu mercredi, au cours d’une violente bataille rangée
qui a fait au moins 16 morts et plusieurs dizaines de blessés en début
d’après-midi.

Ces violences sont parmi les pires signalées à Mogadiscio depuis
que les rebelles du Conseil des tribunaux islamiques ont été
repoussés hors de la capitale en décembre par l’armée
somalienne soutenue par des troupes éthiopiennes, après avoir
contrôlé la ville pendant six mois.

Mercredi, un groupe proche des tribunaux islamiques, le Mouvement de résistance
populaire au pays des deux Migrations, a affirmé avoir été
pris pour cible d’une offensive gouvernementale lancée à l’aube
par les forces gouvernementales dans le sud de la ville. Mais d’autres témoignages
faisaient état de combat aussi dans des secteurs nord de Mogadiscio.

Ce qu’a confirmé Mohamed Ali Nur, ambassadeur de Somalie au Kenya,
selon lequel cet assaut vise à empêcher les insurgés de
s’attaquer à des bâtiments gouvernementaux et devrait se poursuivre.
Il a en revanche démenti toute participation de soldats éthiopiens.

Les forces somaliennes et éthiopiennes, escortées de chars et
de blindés, sont entrés à l’aube à Shikole, bastion
des insurgés dans le sud de Mogadiscio, accueillis par la résistance
de centaines de combattants masqués, ont précisé pour
leur part des habitants du quartier.

Un photographe d’Associated Press y a vu des combattants traîner puis
incendier deux cadavres, un de soldat éthiopien et l’autre gouvernemental.
Puis des femmes voilées se sont mises à lapider l’un des cadavres
qui brûlait encore.

Plus tôt dans la journée, deux journalistes de la radio Shabelle
ont été interpellés alors qu’ils se rendaient à
l’aéroport assister à une conférence de presse du Premier
ministre Ali Mohamed Gedi, a annoncé le rédacteur en chef de
Radio Shabelle, Mohamed Amin, qui restait sans nouvelles de ses journalistes,
dont l’interpellation a été confirmée, sans autres précisions,
par un haut responsable de la sécurité.
______________________________ 2 – AFP

Somalie : au moins 14 morts dans d’intenses
combats à Mogadiscio

Par Mustafa HAJI ABDINUR

MOGADISCIO (AFP) – Au moins 14 personnes, dont 6 soldats, ont été
tuées mercredi dans d’intenses combats dans le sud de Mogadiscio entre
des assaillants non identifiés et les forces somaliennes et éthiopiennes.

Pendant ces combats, le gouvernement somalien a achevé mardi son transfert
dans la capitale, où il siège pour la première fois depuis
sa mise en place en 2004, a ajouté M. Nur. Le gouvernement se réunissait
jusqu’à présent à Baïdoa (250 km au nord-ouest de
Mogadiscio).

Les affrontements de mercredi à Mogadiscio ont été déclenchés
par l’attaque, à l’aube, du quartier général de l’armée
éthiopienne.

Selon un journaliste de l’AFP, au moins deux cadavres de soldats en uniforme,
impossibles à identifier, ont été brûlés
en public. « Vous (les soldats somaliens) et les Ethiopiens vous
allez mourir », « nous vous brûlerons vivants », criait
la foule rassemblée autour des corps calcinés.

Peu avant le début des combats, les forces de sécurité
somaliennes avaient lancé une « opération militaire pour
exterminer » les milices dans la ville, a indiqué à Nairobi
l’ambassadeur somalien au Kenya, Mohamed Ali Nur, ajoutant: « nous pensons
qu’elles sont derrière les récentes attaques au mortier ».

Par ailleurs, l’armée éthiopienne a entamé mercredi une
nouvelle phase de son retrait de Somalie, avec le départ de plusieurs
centaines de soldats dans un convoi de camions militaires, ont rapporté
des journalistes de l’AFP.

Un contingent éthiopien a ainsi quitté l’enceinte de
la présidence somalienne pour prendre la direction de l’Ethiopie.

Les affrontements et les tirs d’artillerie, particulièrement
violents mercredi à Mogadiscio, ont touché cinq quartiers.

« Il y a des éléments extrémistes des tribunaux islamiques
qui essaient de se réorganiser (…). Des éléments des
chefs de guerre sont toujours actifs. Il y a aussi des gangs de criminels »,
a commenté mercredi à Nairobi l’ambassadeur américain
au Kenya, Michael Ranneberger, qui a qualifié d' »actes affreux »
ces derniers combats.

« J’ai vu des hommes armés masqués qui tiraient en direction
des troupes du gouvernement (…) Les forces gouvernementales répondaient
par de l’artillerie lourde sur les quartiers, certains tirs ont atterri dans
des habitations, la situation devient exaspérante », protestait
Abdisatar Mohamed, habitant du quartier KBB (sud).

« Des hommes armés ont attaqué le bâtiment de l’ancien
ministère de la Défense (qui sert de quartier général
à l’armée éthiopienne) et ouvert le feu. Les Ethiopiens
ont riposté avec une puissance de feu incroyable », selon un autre
habitant, Mohamed Ali Nur.

Ces combats ont fait au moins 14 morts, selon des habitants, et plus d’une
soixantaine de blessés. « Nous avons reçu plus de 60 blessés,
nous sommes dans une situation très difficile », a expliqué
l’administrateur de l’hôpital Medina, Dahir Dheere.

Mogadiscio est le théâtre d’attaques meurtrières, quasi-quotidiennes
depuis deux mois et demi. Elles sont menées par des inconnus armés
mais attribuées par le gouvernement aux islamistes somaliens qui ont
perdu fin décembre 2006-début janvier les régions qu’ils
contrôlaient.

De son côté, le capitaine Paddy Ankunda, porte-parole des troupes
ougandaises, premiers éléments de la force de paix africaine
en Somalie (Amisom), a affirmé que la force n’était pas impliquée
dans les combats.

L’Ethiopie avait justifié fin décembre son intervention en Somalie
par la menace que faisait peser, selon elle, le mouvement islamiste sur sa
sécurité.

L’armée éthiopienne aide depuis décembre le gouvernement
somalien à tenter de stabiliser le pays, et a désormais entrepris
son retrait. Elle doit être progressivement relayée par l’Amisom

25/12/06 (B375) 1 – AP / Raid de l’aviation éthiopienne contre l’aéroport international de Mogadiscio. 2 – AFP / Accusée de raids aériens, l’Ethiopie reconnaît intervenir en Somalie. (Info lectrice)

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1 – AP

Des chasseurs
de l’armée de l’air éthiopienne ont bombardé lundi l’aéroport
international de la capitale somalienne de Mogadiscio, ont rapporté
des témoins. Il s’agit de la première attaque directe sur le
siège du Conseil des tribunaux islamiques (CTI), un mouvement islamiste
qui tente de prendre le pouvoir aux mains du gouvernement légal reconnu
par la communauté internationale.

On ignore
encore si ce raid aérien a fait des victimes. Dimanche soir, le Premier
ministre éthiopien a annoncé que son pays était « forcé
à entrer en guerre » avec le Conseil des tribunaux islamiques après
que ce groupe a décrété la guerre sainte contre ce pays
à majorité chrétienne.

A
la mi-journée, les chasseurs éthiopiens de fabrication russe
ont effectué des passages à très basse altitude, larguant
au moins deux bombes sur le plus grand aéroport de Somalie qui venait
de rouvrir après la prise de contrôle de Mogadiscio par les miliciens
du CTI.

Cette
frappe aérienne survient quelques heures seulement après que
les troupes régulières somaliennes, soutenues par l’armée
d’Addis-Abeba, a pris une ville frontalière clé tôt lundi
à la grande joie de ses habitants tandis que les forces somaliennes
continuaient leur progression vers le sud à la poursuite des miliciens
islamistes, a déclaré un officier somalien.

Dimanche,
la Somalie avait connu un regain de violence avec le bombardement par des
avions éthiopiens de plusieurs villes contrôlées par les
milices islamiques.

L’Ethiopie
a confirmé pour la première fois participer aux affrontements
chez son voisin, alors que des témoins signalaient cette présence
depuis des semaines.

Le Conseil
des tribunaux islamiques, dont les forces ont pris le contrôle de la
capitale Mogadiscio et de la majeure partie du pays depuis juin, entend chasser
les troupes éthiopiennes soutenant le gouvernement de transition appuyé
par les Nations unies. La Somalie, livrée aux rivalités de clans,
ne possède plus d’Etat depuis le renversement du dictateur Mohamed
Siad Barré en 1991. Les Etats-Unis accusent les Tribunaux islamiques,
qui rappellent les talibans afghans, d’avoir des liens avec le réseau
terroriste d’Al-Qaïda, ce que les islamistes démentent.

La
question des frontières a provoqué deux guerres en 45 ans entre
l’Ethiopie et la Somalie, et les Tribunaux islamiques insistent pour former
une Grande Somalie intégrant des groupes qui vivent dans l’est de l’Ethiopie,
le nord-est du Kenya et à Djibouti.

Le Premier
ministre éthiopien Meles Zenawi, dont le pays est un allié de
longue date du président somalien Abdullahi Youssouf, estime pour sa
part qu’Addis Abeba a l’obligation légale et morale de soutenir et
défendre l’exécutif intérimaire somalien. Il accuse les
Tribunaux islamiques de soutenir les rebelles somaliens qui luttent pour l’indépendance
sur son territoire, ce qu’il considère comme un acte de guerre.

AP

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2 – AFP

MOGADISCIO
(AFP) – Accusée de raids aériens, l’Ethiopie reconnaît
intervenir en Somalie

Les miliciens
islamistes somaliens ont accusé dimanche l’aviation éthiopienne
d’avoir bombardé un de leurs fiefs, dans la première attaque
de ce genre depuis la reprise des hostilités la semaine dernière,
tandis qu’Addis Abeba a reconnu intervenir militairement en Somalie.

C’est
la première fois que l’Ethiopie admet participer aux récents
combats en Somalie entre miliciens islamistes et forces gouvernementales,
mais les responsables éthiopiens ont démenti avoir mis en oeuvre
leurs moyens aériens.

Dans une
allocution télévisée dimanche soir, le Premier ministre
éthiopien Meles Zenawi, dont le gouvernement soutient le fragile gouvernement
somalien, a affirmé que son gouvernement ne tentait pas « d’imposer
un gouvernement » en Somalie.

« Nous
n’essayons pas d’imposer un gouvernement à la Somalie, pas plus que
nous n’avons l’intention de nous immiscer dans les affaires internes de la
Somalie. Nous avons seulement été forcés d’intervenir
par les circonstances », a affirmé M. Meles dans son discours,
diffusé en direct par les médias d’Etat. « Aujourd’hui,
nos forces de défence ont lancé une contre-offensive qui est
tout à fait légale et proportionnelle contre ces forces anti-paix
(les tribunaux islamiques) », a estimé le Premier ministre, qui
a dit vouloir « mettre fin à cette guerre dans les plus brefs délais ».

Dans le
même temps, les forces gouvernementales somaliennes ont attaqué
deux localités tenues par les milices de l’Union des tribunaux islamiques,
dans le centre du pays. Jusqu’ici, les combats étaient concentrés
dans le sud, dans le secteur de Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio),
siège des institutions de transition qui ont perdu, depuis des mois,
le contrôle de vastes portions du pays.

Face
à cette détérioration rapide de la situation dans une
région clef d’Afrique de l’Est, les appels au calme se sont multipliés
et, samedi, la Ligue Arabe et l’Egypte ont joint leurs voix à celles
de l’ONU et de l’UA pour appeler les belligérants à reprendre
des négociations.

Le commissaire
européen au Développement et à l’aide humanitaire, Louis
Michel, a de son côté condamné dimanche « l’escalade
du conflit » et appelé les parties à conclure un cessez-le-feu
et à reprendre le dialogue. Le commissaire s’est aussi inquiété
de l’implication des forces éthiopiennes. « J’appelle tous les
acteurs extérieurs à s’abstenir d’intervenir militairement en
Somalie et de provoquer de nouvelles violences », a-t-il dit.

Par ailleurs,
lors d’un point de presse à Addis Abeba, l’ambassadeur de Somalie en
Ethiopie Abdulkarin Farah, a affirmé que les troupes du gouvernement
avançaient vers l’aéroport de Belidogle, à 90 km au sud
de Mogadiscio, où selon lui les islamistes « reçoivent des
approvisionnements ». Il a affirmé que les forces loyalistes avaient
encerclé Burhakaba (contrôlée par les islamistes – 60
km au sud-est de Baïdoa) et repris la ville d’Idale.

Un commandant
islamiste et des témoins dans la région centrale de Kalaberka
(environ 300 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio), ont assuré
que des chasseurs bombardiers éthiopiens avaient visé cette
ville. Kalaberka est située à une vingtaine de km au nord de
Beledweyne, contrôlée par les islamistes, à une trentaine
de km de la frontière éthiopienne. Si elle était confirmée,
cette intervention de l’aviation éthiopienne serait la première
depuis la reprise des combats en Somalie, le 20 décembre, et constituerait
une escalade importante du conflit.

Déjà,
des témoins et des responsables somaliens avaient fait état
de l’intervention de blindés éthiopiens dans ces combats. Auparavant,
les forces gouvernementales somaliennes, soutenues par l’Ethiopie, avaient
lancé une offensive terrestre dans ce secteur visant notamment Beledweyne.
Elles ont également attaqué la ville de Bandiradley (région
centrale de Galkayo, 630 km au nord de Mogadiscio). Un responsable gouvernemental
de la région de Galkayo, Ahmed Nur Indhobur, a confirmé que
« les combats faisaient rage » dans cette région.

27/06/06 (B356_B) Situation en Somalie : des combats entre les forces islamiques et les milices des Chefs de guerre sont signalés par AP et Afriklive, à l’entrée de Mogadiscio : 5 morts (Infos lecteur)

_______________________________ AP

Combats à l’entrée de Mogadiscio; cinq morts

MOGADISCIO (AP) – Les miliciens islamistes qui contrôlent la plus grand part du sud de la Somalie se sont emparés mardi matin d’un barrage tenu par un clan à l’entrée de Mogadiscio, à l’issue d’une bataille qui a fait cinq morts, a annoncé le chef des Habar Gidir.Abdi Kaibdid a accusé la milice des tribunaux islamiques d’avoir violé l’accord censé mettre fin aux actions militaires.

La milice islamiste au pouvoir à Mogadiscio n’a pas commenté cette offensive, la première rapportée depuis l’accord passé la semaine dernière avec le gouvernement intérimaire somalien.La veille, Cheikh Hassan Dahir Aweys, le « dur » qui est désormais le nouveau chef suprême des islamistes au pouvoir, a annoncé que la charia, la loi islamique allait être appliquée dans le pays.Signe du durcissement apparent du mouvement ayant conquis Mogadiscio sur les seigneurs de la guerre, l’Union des tribunaux a annoncé que quatre hommes actuellement jugés pour viol à Jowhar (90 km de la capitale) seraient lapidés à mort s’ils étaient reconnus coupables.

« La Somalie est un pays musulman, et ses habitants sont musulmans, à 100%.

De ce fait, tout gouvernement qui aurait notre aval doit être basé sur le Coran et les enseignements de notre prophète », a déclaré Cheikh Aweys, qui a été nommé samedi dernier à la tête de ce qui se dénomme désormais le Conseil suprême de l’Union des tribunaux islamiques somaliens.

Agé de 71 ans, cet ancien colonel a une nouvelle fois démenti tout lien avec d’éventuels terroristes. Interrogé sur sa position vis-à-vis des Etats-Unis, il a déclaré: « Notre relation avec l’administration américaine dépendra de la manière dont les Etats-Unis nous traitent. S’ils nous traitent bien, nous les traiterons bien aussi. S’ils se comportent mal, ils en porteront la responsabilité ».

Washington de son côté a réagi avec prudence à la montée en puissance de Cheikh Aweys, vu comme beaucoup plus extrémiste que son prédécesseur: il est le fondateur d’Al-Itihaad, le mouvement islamiste somalien considéré comme ayant eu des liens avec Oussama Ben Laden, et placé à ce titre sur la liste terroriste par Washington.

Pour Omar Jamal, directeur d’une association d’expatriés somaliens aux Etats-Unis, le Centre pour la Justice en Somalie, son élection est un « signal clair que les modérés sont en train de perdre et les extrémistes de gagner ». AP

_________________________________ Afriklive – Source AFP

Somalie: attaque islamiste contre des positions des chefs de guerre

Au moins cinq personnes ont été tuées et six blessées en périphérie de la capitale somalienne Mogadiscio mardi matin quand des miliciens islamistes ont attaqué des positions tenues par des combattants loyaux aux chefs de guerre, a affirmé l’une des deux parties.

Des partisans de la milice islamiste, le 16 juin 2006 à Mogadiscio Il s’agit des premiers affrontements près de la capitale depuis que les islamistes ont pris le contrôle de Mogadiscio, début juin, en défaisant une alliance de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis.

« Deux des morts sont des membres de la police somalienne et les trois autres sont des civils », a déclaré Abdi Hassan Qeybdid, le chef de guerre dont les positions dans le village de Lafole, situé à environ 15 km au sud de Mogadiscio, ont été prises pendant cette attaque. Selon lui, l’attaque a été lancée par des combattants loyaux aux tribunaux islamiques.

« Nous pensions que les tribunaux étaient intéressés par la paix, mais j’ai appris que ce n’est pas le cas », a estimé M. Qeybdid, qui est l’un des membres fondateurs de l’Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), qui était soutenue par les Etats-Unis. « Les tribunaux sont plus intéressés par la poursuite de la violence », a-t-il ajouté.

Un représentant des tribunaux islamiques a confirmé que les combattants loyaux aux islamistes avaient pris le contrôle de ces positions. « Cela fait partie de nos efforts pour pacifier la Somalie et Qeybdid doit rendre ses armes aux tribunaux », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat.

Dans un communiqué lu sur des radios locales, les tribunaux islamiques ont expliqué que les positions étaient tombées parce que M. Qeybdid a refusé de se rendre. M. Qeybdid est l’un des deux derniers membres de l’ARPCT qui restaient à Mogadiscio ou sa périphérie depuis que les islamistes ont pris la capitale. L’autre, Omar Mohamud Mohamed, ancien ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement de transition, s’est engagé à travailler avec les tribunaux islamiques.

La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis 1991. Depuis début juin, les islamistes ont saisi Mogadiscio et contrôlent désormais trois régions et demi en Somalie, sur un total de 18.

Depuis samedi, ces tribunaux, soupçonnés d’abriter des extrémistes du réseau Al-Qaïda, se sont réorganisés et sont dirigés par Cheikh Hassan Dahir Aweys, qui est recherché par les Etats-Unis. Ce dernier a annoncé lundi que la charia ou loi coranique serait appliquée et nié les accusations de « terrorisme » lancées contre lui par Washington. De leur côté, les Etats-Unis ont écarté tout dialogue avec Cheikh Hassan Dahir Aweys, tout en laissant la porte ouverte à des contacts avec d’autres membres du groupe.

Cheikh Aweys, qui dirige « le courant jihadiste » en Somalie selon des sources diplomatiques, a été nommé samedi à la tête d’un nouvel organe suprême islamiste en Somalie, le Conseil des tribunaux islamiques (CIC). Ce dernier a pour mission de superviser le fonctionnement des tribunaux islamiques dans les zones contrôlées par les islamistes dans ce pays.

« Nous devons suivre la loi telle qu’établie par Allah », a déclaré Cheikh Aweys lors d’une interview à l’AFP.

« Je ne pense pas que les Somaliens s’opposeront à l’adoption de la loi d’Allah », a-t-il ajouté, interrogé depuis Mogadiscio dans la région centrale de Galgudud, où il a mis en place ces derniers mois des tribunaux islamiques.

Cheikh Aweys, qui a créé le premier tribunal islamique à Mogadiscio au milieu des années 90, est recherché par les Etats-Unis. En novembre 2001, il a été qualifié par Washington de « terroriste international » et est sous le coup de sanctions (interdiction de voyager et sanctions financières) de la part des Etats-Unis en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda.

« Ce n’est pas approprié de mettre sur une liste de terroristes quelqu’un qui n’a tué ou blessé personne », a lancé Cheikh Aweys, interrogé sur ces accusations. « C’est une faute qui devrait être corrigée par ceux qui ont constitué cette liste », a-t-il ajouté. « Je ne suis pas un terroriste. Mais si le fait de suivre strictement ma religion et l’amour pour l’islam fait de moi un terroriste, alors j’accepte cette appellation », a-t-il poursuivi.

« L’idée de geler mes comptes bancaires est inutile car je n’ai pas de comptes aux Etats-Unis », a-t-il prévenu.

Source : AFP

10/06/06 (B354_A) La situation en Somalie : des informations contradictoires. Tentative de dialogue le 8/06 (AFP). Le 9/06 une autre dépêche signale que les Chefs des milices soutenus et financés par les Américains pourraient préparer une contre offensive à partir de Jowhar où ils se sont rassemblés avec leur défaite à Mogadiscio (AP ). Les Américains proposent de créer un groupe de contact en début de semaine (AFP). (Dépêches signalées par un lecteur)

9/06/06 (AFP) – Les chefs de guerre somaliens renforcent leurs positions dans leur fief de Jowhar

JOWHAR (AFP) – L’alliance de chefs de guerre somaliens soutenue par les Etats-Unis renforçait vendredi ses positions dans son dernier fief, Jowhar (90 km au nord de Mogadiscio), en vue d’une possible offensive des miliciens islamistes qui ont pris le contrôle d’une grande partie de la capitale.

La tension était palpable dans Jowhar, où plusieurs centaines d’habitants fuyaient cette ville d’environ 20.000 habitants, selon des habitants et des chefs coutumiers. Les chefs de guerre y ont regroupé leurs forces après la défaite de lundi face aux milices des tribunaux islamiques.

Des combattants équipés de véhicules armés de mitrailleuses ont mis en place vendredi des barricades et établi de nouvelles lignes de défense autour de Jowhar.

Le chef de guerre Hassan Bhisow a ordonné des renforts, après avoir reçu des informations faisant état d’un rasseemblement des miliciens islamistes au sud et à l’ouest de Jowhar, selon des chefs coutumiers.
« Nous avons appris que les miliciens se regroupent à Balad et Walewein, prêts à attaquer notre ville. Bhisow a envoyé suffisamment de combattants dans les villages pour établir des défenses », a expliqué à l’AFP un chef coutumier, sous couvert d’anonymat.

Ces deux villes sont situées respectivement à 60 km au sud et à 70 km à l’ouest de Jowhar.
« Il y a un plan (des milices islamistes) pour attaquer Jowhar mais personne ne sait exactement quand cela va se passer », a affirmé à l’AFP un habitant de Balad, Ali Hussein.

Jeudi, les miliciens islamistes avaient replié leurs forces stationnées près de Jowhar, à la demande des chefs coutumiers.

Ce mouvement avait été interprété comme un signe d’apaisement, mais vendredi, il était vu comme une feinte.

Les combattants de l’alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme (ARPCT), soutenue financièrement par Washington pour contrer la montée en puissance des tribunaux islamiques, ont expliqué attendre le retour à Jowhar du chef de guerre Mohamed Dheere.

Il serait parti pour l’Ethiopie voisine afin d’obtenir armes et hommes supplémentaires avant d’attaquer les miliciens islamistes à Balad.

« S’ils ne nous pas attaqués quand Dheere est rentré, nous les attaquerons », a affirmé un combattant de l’ARPCT, sous couvert d’anonymat.

Les miliciens islamistes, fortement soupçonnés d’abriter des élements du réseau Al-Qaïda, et l’ARPCT, créée en février, se battent depuis quatre mois dans Mogadiscio.

Cette bataille a été l’une des les plus meurtrières de la guerre civile de Somalie commencée en 1991: au moins 347 personnes ont été tuées et 2.000 blessées.

Vendredi, jour de prières, la capitale était relativement calme, alors que la plupart des habitants se rendaient à la mosquée.

A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé jeudi sa « vive préoccupation » devant l’escalade de la violence en Somalie et appelé au respect de l’embargo sur les armes pour ce pays, en place depuis 1992.
Par ailleurs, au moins sept personnes ont été tuées et huit blessées dans des violences entre miliciens rivaux à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), ville qui abrite les institutions somaliennes de transition.
Ces combats ne se semblent pas liés aux affrontements pour le contrôle de Mogadiscio.

Ils ont opposé des miliciens loyaux au président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed à des hommes armés aux ordres d’un commandant du clan Raharwein qui domine les régions Bay et Bakol où se trouve Baïdoa, selon des témoins.
La plupart des miliciens de M. Yusuf viennent de la région du Puntland (nord), d’où est originaire le président.
Le gouvernement somalien s’est montré incapable jusqu’à présent de rétablir l’ordre dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique.

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9/06 (AFP) – Washington propose de créer un «Groupe de contact sur la Somalie».

Washington a proposé vendredi de créer un «Groupe de contact sur la Somalie» et invité les pays intéressés à participer à une première réunion de ce groupe la semaine prochaine à New York.

«Nous appelons à la réunion d’un Groupe de contact sur la Somalie pendant la semaine du 12 juin –la semaine prochaine– à New York», a déclaré le porte-parole du département d’État, Sean McCormack.

«L’objectif de ce groupe est de promouvoir l’action concertée et la coordination pour soutenir les institutions fédérales transitoires de Somalie», a ajouté le porte-parole.

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8/06 (AP) – Ouverture d’un dialogue entre le gouvernement provisoire somalien et les chefs islamistes



MOGADISCIO (AP) – La milice des tribunaux islamiques qui s’est emparée de Mogadiscio a entamé jeudi des pourparlers avec le gouvernement intérimaire somalien, dernier signe de la montée en puissance des fondamentalistes dans le pays.


Dans le même temps, le clan le plus important de Mogadiscio, traditionnellement le mieux implanté dans la capitale, celui des Abgal, a rassemblé 2.000 manifestants dans le nord de la ville, les participants réclamant le départ des islamistes.Deux ministres du gouvernement intérimaire soutenu par l’ONU et installé à Baidoa, à 250 km de la capitale où il n’a jamais réussi à prendre pied, rencontraient donc les nouveaux maîtres de Mogadiscio, les dirigeants de l’Union des tribunaux islamiques, selon le porte-parole du gouvernement Abdirahman Nur Mohamed Dinari.


Et ce afin de discuter de l’avenir du pays.


L’Union des tribunaux islamiques a pour sa part adressé une lettre à Washington, dénonçant le soutien américain à l’alliance des seigneurs de la guerre somaliens qui s’étaient alliés contre les miliciens islamistes avant d’être chassés de la capitale.


De son côté, le Haut-représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, Javier Solana, a apporté son soutien à la décision du gouvernement intérimaire de lancer le dialogue à Mogadiscio, avec les tribunaux islamiques mais aussi avec « la société civile, les communautés d’affaires et d’autres acteurs ». AP