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04/02/2014 (Bréve 355) Le Point / Génocide rwandais: procès historique à Paris d’un ancien officier

C’est un procès historique qui s’ouvre mardi matin devant les assises de Paris. Près de 20 ans après le génocide au Rwanda, la France, souvent accusée d’avoir soutenu le régime génocidaire, juge un ancien officier rwandais pour son rôle dans ce drame.

Pascal Simbikangwa, 54 ans, paraplégique et qui comparaîtra en fauteuil roulant, est jugé pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, accusé d’avoir incité, organisé et aidé, notamment en organisant des barrages et en armant les miliciens qui les tenaient, les massacres qui firent quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994. L’ancien capitaine, passé dans la police secrète après l’accident qui l’a privé de l’usage de ses jambes en 1986, nie en bloc les faits, pour lesquels il risque la perpétuité.

Le procès, exceptionnellement filmé pour l’Histoire, doit durer six à huit semaines. Après la sélection du jury, la première journée sera consacrée au résumé des accusations et au début de l’interrogatoire de CV de l’accusé. Simbikangwa avait été arrêté en octobre 2008 sur l’île française de Mayotte où il vivait sous une autre identité, pour une affaire de trafic de faux papiers.

Alors qu’il était recherché par Interpol, la justice française a refusé son extradition vers Kigali, comme elle l’a toujours fait, et le juge donc elle-même aujourd’hui, en vertu d’accords avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Les deux premières semaines d’audience seront principalement consacrées à retracer le contexte ayant conduit, il y a deux décennies et à des milliers de kilomètres, au massacre de centaines de milliers de Tutsi, ainsi que de Hutu modérés, par les milices endoctrinées et armées par le régime du président hutu Juvénal Habyarimana, dont l’assassinat le 6 avril fut l’événement déclencheur du génocide.

« Un rouage qui met en route la mécanique »
Simbikangwa reconnaît volontiers sa proximité avec le premier cercle du pouvoir hutu, « l’akazu » (petite maison), dont de nombreux responsables ont été condamnés pour leur rôle dans le génocide.

Mais il réfute toute implication dans les massacres et ses avocats, Alexandra Bourgeot et Fabrice Epstein, dénoncent un dossier fragile où « les seules accusations, ce sont des témoignages ». La justice a d’ailleurs renoncé à le poursuivre pour génocide, ne retenant que la complicité. La complicité « n’est en rien une diminution de responsabilité », réplique Simon Foreman, avocat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), pour qui Pascal Simbikangwa est « un rouage qui met en route la mécanique exécutée par d’autres ».

La cour entendra une trentaine de témoins rwandais sur les faits, dont par visioconférence certains détenus condamnés par le TPIR ou la justice rwandaise, et d’autres que la justice fera venir du Rwanda pour évoquer les événements dans la préfecture de Gisenyi, région d’origine de Simbikangwa (et de la famille Habyarimana) où il avait une ferme, et dans le quartier chic de Kigali où il habitait.

La défense dénonce un procès éminemment politico-diplomatique, alors que Kigali et Paris, accusé par les autorités rwandaises issues de l’ex-rébellion tutsi d’avoir soutenu les génocidaires, se sont rapprochés, après trois années de rupture des relations diplomatiques (2006/09). « On a l’impression que c’est les 20 ans du génocide des Tutsi et que donc il faut condamner Pascal Simbikangwa, parce que c’est le premier qui est traduit devant une cour d’assises et qu’il faut en faire un exemple », fustige Me Epstein.

C’est au contraire auparavant qu’il « y avait une volonté politique que ces affaires n’aboutissent pas », rétorque Michel Tubiana, avocat de la Ligue des droits de l’Homme, partie civile. « C’est le procès en responsabilité d’un homme, une cour d’assises n’est pas faite pour faire l’Histoire (…) Mais les choses peuvent et doivent être dites. »

22/06/06 (B355_B) A ma fille « 27 juin » si aimable et si douce : toi qui es encore en vie, en dépit de ce que tu as enduré depuis 30 ans ! (Lecteur, poète)

Ma fille, mon amour !

Par chance et malgré toutes les terribles épreuves que vous avez du affronter au cours de votre existence, vous êtes encore en vie !

Serez-vous totalement guérie un jour ? Marcherez-vous enfin comme toutes les filles de votre âge. Le traitement sera certainement encore long … et la cicatrisation de vos blessures demandera de la patience.

Ma pauvre fille 27 juin, vous avez été violée et agressée sans interruption

C’est de ma faute à moi, votre père ! Ne pleurez surtout pas, car je n’ai plus la force d’autrefois pour vous défendre.

Depuis 30 ans, depuis le jour votre naissance, vous avez été kidnappée par des sauvages qui vous ont emprisonnée et maltraitée, vous privant de toute liberté.

Mais je reste optimiste pour votre avenir. Dans ma solitude de père privé de son enfant, je rève parfois : je vous vois retrouvant la liberté, vous mariant et assurant une nombreuse progéniture …

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Mais mon cher Père, vous oubliez que j’ai déjà été mariée et que j’ai eu des enfants !

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Que voulez-vous dire ? Ainsi vous auriez été mariée ? Légalement ?

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Je ne sais que vous répondre …. sur ce point !

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Vous me surprenez ma fille. A trente printemps, vous ne savez pas encore faire la différence entre la légalité et l’illégalité ? Vous ne savez pas ce qui oppose le bien au mal ! Quelle manque d’éducation ! Tout cela est bien de ma faute, à moi votre Père …

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Mais Papa, vous êtes toujours mon Père !
Je vous aime comme tel ! Il serait vain de culpabiliser aujourd’hui. Les hommes qui m’ont pris de force sont très nombreux et le combat aurait été inégal.

Je sais que la Justice frappera à la porte de chacun, le moment venu et que ceux qui se prétendent faussement innocents devront s’expliquer le jour de leur jugement. Ils me rendront des comptes et paieront pour ce qu’ils m’ont fait subir ! N’ayez aucune crainte, Cher Père.

22/06/06 (B355_B) Djibouti – A tous les niveaux de la société, hommes et femmes commencent à exprimer ouvertement une « faim de démocratie », une nécessité à court terme et non plus un rêve impossible qu’entretiennent la tyrannie et ses suppôts. (Africanman)

Les faits sont là pour le démontrer et ce malgré ce que pourraient en penser les plus sceptiques ; au fur et à mesure que la démocratie gagne du terrain dans le monde, il devient de plus en plus clair que l’avenir politique d’un pays, sa force économique, sa vitalité nationale et son identité ne peuvent être façonnés que par l’avènement d’un gouvernement responsable de ses actes et transparent. Un gouvernement pluraliste dans ses représentativités tribales, une équipe d’hommes et de femmes véritable partenaire d’une société civile dynamique et certes pas fondé sur une tyrannie déguisée grossièrement en supposée démocratie.


Roger Picon

Dans la capitale, dans les villes et villages de l’arrière pays à Djibouti comme ailleurs en Afrique de l’Est et dans le monde, nous assistons aux mêmes phénomènes qui sont les indéniables et inévitables prémices à de profonds changements dans les mentalités.

C’est ainsi que fonctionnaires, militaires, gendarmes, policiers ou simples citoyens, hommes et femmes se situant à tous les niveaux de la société djiboutienne commencent à exprimer de diverses manières une « faim de démocratie » comme un droit, une absolue nécessité à court terme et non plus comme un luxe ou un rêve impossible.

Certes, la démocratie est partout un exercice compliqué, un challenge à relever avec courage et c’est pour cela que l’erreur fondamentale d’Ismaïl Omar fut et reste de ne pas avoir tenté de s’y essayer. L’histoire aurait alors gardé de lui l’image d’un Chef d’État alors qu’elle n’en conservera que l’allégorie d’un tyran devenu sanguinaire avec le temps.

A l’inverse de ce que nous attendions de lui en mai 1999, il s’est refusé à toute élection digne de ce nom. Apeuré qu’il fut à l’idée de doter le pays d’une opposition politique représentative des populations et constructive, présente au parlement djiboutien. Plutôt que de laisser à la liberté faire le choix de Députés dignes ce nom et de leur fonction, en nommant arbitrairement des « pleure-misères guignolesques » – car n’étant représentatifs que d’eux-mêmes et de leurs seuls cupides intérêts – voilà le genre d’attitude traumatique et irresponsable qui marque une population et qui contribue depuis des années à l’émergence des manifestations de plus en plus importantes dans le pays.

Pourtant, l’évolution des pensées que nous constatons – mais aussi la prise de conscience des risques imminents d’explosion populaire par ceux qui gravitent en périphérie du pouvoir d’IOG -, la perception de ce qu’il se passe ailleurs par comparaison avec la situation de catastrophe dans laquelle se débattent les populations force – plus que jamais – chacun et chacune à comprendre qu’il n’y a rien d’aberrant à vouloir être gouverné dans les règles de l’art dans une démocratie en devenir et que les appels au « faux patriotisme » d’IOG et de sa propagande ne sauraient se substituer à la « Participation » et à l’émancipation. Émancipation ne signifiant nullement faire tout ce que l’on veut et sans limites dans une société déterminée mais savoir ce que l’on fait.

Le 27 juin 1977, aux considérations de quelques-uns, l’instauration d’une amorce à la démocratie à Djibouti semblait être un rêve impossible. Les ambitions des uns et des autres hommes politiques s’affrontaient presque ouvertement au sein du Rassemblement Pour le Progrès (RPP) alors que la porte du bureau politique était verrouillée solidement pour empêcher que quelques démocrates prônant le changement et le véritable progrès n’accèdent un jour aux plus hautes instances de l’État.

Des hommes politiques connaissant le fonctionnement de l’État et pourtant soutenus par les Djiboutiens/Djiboutiennes – tels Mohamed Djama Elabeh et bien d’autres – se sont opposés au régime de « Gouled – Guelleh » et en ont payé le prix fort.

En Afrique, les dictateurs et leurs généraux étaient largement plus nombreux à cette époque que les présidents et les premiers ministres élus démocratiquement ou pour le moins soutenus par les populations. La post colonisation de l’après « De gaulle » faisait pleinement son « œuvre » car voulant y gagner en tranquillité du moment. France des incohérences de l’époque, repoussa sans vouloir voir tous les mouvements africains en faveur de l’instauration d’une ouverture à la démocratie et du respect de l’humain qui émergeaient – ça et là – dans ses ex territoires et colonies ; mouvements spontanés et qui furent souvent réprimés dans le sang.

En enterrant le général en 1970, on enterra bien vite le « gaullisme » avec sa vision d’une Coopération française évolutive en Afrique et ailleurs dans le monde. Mais l’on ira rechercher son nom – de temps à autre et suivant les convenances du moment de quelques uns et de quelques autres – comme faire valoir pour tenter de laisser croire que l’on s’inspirerait de sa pensée ce qui est – là encore – une indigne manipulation politique et surtout une insulte à sa mémoire.

Presque 30 ans plus tard, la transformation qui s’est opérée en Afrique est encourageante, dépassant parfois les espérances, même les plus optimistes pour autant que l’UE et les USA imposent de véritables règles et ne se cantonnent pas au « diplomatiquement correct » au nom de quoi on laisse faire n’importe quoi. Assurément transformations…oui mais ailleurs qu’à Djibouti car la dictature y est devenue bien plus sournoise et avide depuis l’autoproclamation d’IOG à la tête de l’État.

En quelques 7 années, Ismaïl Omar Guelleh n’a pas changé ses stratégies, tactiques manipulatoires et certes pas ses principes de tyran inspirés de chez « monsieur Staline » où il fut formé en un temps.

La peur de l’autre n’est pas le pire pour lui. L’atroce c’est la honte lorsqu’il se regarde succomber à cette peur chaque soir avant de s’endormir – d’après ce qui nous en est dit par des membres de sa garde – alors qu’il verrait certaines nuits…le fantôme du Juge Bernard Borrel qui hanterait les couloirs du Palais d’Haramous.

Le drame réel d’IOG est devenu aujourd’hui insoutenable, il s’est accaparé par la mystification tous les pouvoirs à Djibouti en espérant que les populations ne changeraient pas et n’évolueraient pas, or bien des choses changent y compris au sein des institutions ; chez les fonctionnaires, gendarmes et policiers. Et contre cela Ismaïl Omar n’y peut rien, malgré les « bastonnades », les tirs sur les manifestants, les incarcérations arbitraires et les tortures, tout comme les exécutions sommaires qu’il ordonne.

Au sein de toutes les couches sociales djiboutiennes, les individus (pris au sens étymologique et respectable du terme) sont de plus en plus nombreux à prendre conscience du fait que l’avènement d’un gouvernement véritablement responsable de ses actes et transparent – oeuvrant dans un esprit de partenariat avec une société civile dynamique – déterminera l’avenir politique du pays, sa force économique, son énergie nationale et jusqu’à la diversité de ses identités, cultures et traditions qui en font sa force.

Quiconque s’emploie à faire rayonner la démocratie a pu observer des moments de turbulence – à certains moments plus fréquemment qu’à d’autres. Mais même dans l’adversité, même dans nos différences au sein de l’opposition, nous avons toujours ressenti les liens étroits qui unissent les individus déterminés à promouvoir la démocratie et le respect des droits de l’humain. De toute évidence, le rôle de la société civile et de l’opposition politique dans l’encouragement des réformes et dans la modernisation des régimes politiques et économiques revêt un caractère essentiel. Encore faudrait-il que l’opposition politique ait un droit de parole et celui de penser autrement.

A Djibouti sous IOG, il n’y a point de droit du plus sage mais le droit du plus fort ;

Pourtant, le rôle que les acteurs extérieurs au gouvernement devraient jouer dans le renforcement de la démocratie fait l’objet de débats non seulement en Afrique, mais aussi dans le reste du monde, qu’il s’agisse des démocraties bien enracinées d’Europe occidentale ou partout dans le monde. Partout ? certes mais pas à Djibouti.

La voie est tracée, il convient de la suivre en considérant ensemble l’exemple des pays africains qui découvrent actuellement la démocratie après des années de drames. Des pays où chaque jour est un combat qu’il faut livrer pour forger l’identité de la collectivité vis-à-vis de la démocratie, établir la transparence des institutions essentielles et définir le rôle de l’individu face à celui de l’État.

Une chose est en tout cas certaine, c’est que le futur gouvernement djiboutien et les acteurs non gouvernementaux devront trouver un juste équilibre émanant d’un respect mutuel. Le gouvernement devra respecter le droit qu’ont ses citoyens/citoyennes de s’organiser, et ces derniers (es) devront donner à leurs institutions les moyens de gouverner convenablement.

Ce n’est qu’au prix d’une action concertée – nonobstant d’occasionnelles tensions qu’il conviendra de régler par le dialogue – que la volonté des populations djiboutiennes sera faite et pas autrement.

La société civile devra jouer un rôle clé dans la défense des intérêts du public, l’analyse de l’action des pouvoirs publics, la mobilisation des partisans de la réforme d’ensemble et le maintien de la transparence.

Les associations que forment des citoyens désireux d’améliorer leur société et son fonctionnement auront en charge d’éduquer l’opinion publique sur des dossiers fondamentaux, de mobiliser les esprits, de plaider les causes d’intérêt général et de suivre le comportement et les réalisations des élus.

Manifestement, ce sont là des fonctions qui ne gagnent pas toujours les faveurs de la presse ni celles des personnalités publiques, mais cette caractéristique ne les rend que plus précieuses. Dans tous les cas, les citoyens/citoyennes doivent garder à l’esprit que l’objectif doit être d’améliorer la gestion des affaires publiques, et non pas de démolir les institutions de l’État.

Une société civile robuste et dynamique encourage trois éléments essentiels à la démocratie :

 

– la transparence de l’État et de ses institutions.

De par sa nature même, le concept du gouvernement dans les règles de l’art suppose la transparence des institutions politiques et bureaucratiques. La société civile doit exercer une pression sans relâche et responsable si elle veut sortir gagnante du combat livré à la corruption dans les institutions publiques. Faute de quoi, sa croisade se trouverait ravalée au rang de la démagogie pure et simple.

– la participation prise au sens large tout comme dans l’entreprise du secteur privé ;

Une société civile bien organisée donne des moyens d’action aux démunis et elle décuple leur voix collective dans la vie politique. Les organisations sur lesquelles elle repose servent à éduquer les citoyens sur leurs droits et leurs devoirs. Elles incitent les citoyens à se battre pour les droits dont la jouissance est indispensable à l’amélioration de l’existence.

– la dynamique de la réforme politique.

On est bien obligé d’admettre que les alliés les plus fidèles de la réforme durable du régime politique se situent généralement en marge du gouvernement. Il n’empêche que les pouvoirs publics et la société civile ont besoin d’agir d’un commun accord pour parvenir à imposer des réformes véritables.

Qu’on ne s’y trompe pas : la société civile ne saurait être un ersatz des partis politiques ni d’un encadrement politique. Bien au contraire. L’idée n’est pas de substituer la société civile aux partis politiques, mais plutôt de faire en sorte que celle-là complète ceux-ci. De même, il serait erroné de croire que la société civile est par nature hostile au gouvernement. Nous avons vu de nombreux exemples de partenariats entre les autorités et le secteur privé, qui ont pour triple effet de renforcer l’action des pouvoirs publics, de cimenter les organisations civiques et de permettre aux entreprises de prospérer en créant l’emploi.

Au Népal, par exemple, la campagne d’alphabétisation des femmes menée par des ONG a été l’étincelle qui a amené la Cour suprême du pays à abroger les lois relatives à la succession. En Namibie, le dialogue informel noué entre les ONG et le corps législatif a permis aux premières de mieux défendre les intérêts du public et au second de prendre des décisions dans un plus grand souci de transparence.

Dans une démocratie, la majorité doit pouvoir s’exprimer.

Cette majorité, qu’elle soit éparpillée dans les bidonvilles à la périphérie de la capitale ou dans les campagnes, peut avoir une perspective différente de celle des professionnels et des universitaires de la classe moyenne.

Ce qui compte pour les membres de cette majorité, c’est le quotidien. D’évidence, le terme de « société civile » les laisse complètement indifférents. Interroger une famille djiboutienne qui souffre de malnutrition, de la faim, d’un manque de soins médicaux sur le sens qu’elle donne à la société civile, c’est feindre d’ignorer que son plus gros souci est de pourvoir à ses besoins les plus élémentaires ; c’est se moquer ouvertement de ses droits fondamentaux.

Les principes de la théorie de la démocratie doivent donc être traduits dans le langage du quotidien, et il faut que le futur gouvernement ne fasse pas de « nombrilisme » et démonstration d’autosatisfaction déplacée mais soit capable d’établir un lien indiscutable entre la démocratie et le relèvement du niveau de vie des populations.

Les faits le démontrent, dans pratiquement tous les pays de la planète, ce sont les problèmes locaux qui accaparent l’attention de la majorité des citoyens. Les individus sont acquis à l’objectif de la participation, mais c’est à la solution de problèmes affectant directement leur collectivité auxquels ils/elles veulent participer. Une multitude de préoccupations viennent à l’esprit dont la nécessité de se doter d’écoles et de centres médicaux de qualité, d’améliorer les services de voirie urbaine et les transports, d’élaborer des plans cohérents pour l’approvisionnement des ménages en électricité et en eau, de mettre au point des programmes qui leur permettront d’acheminer plus facilement leurs produits vers le marché.

Hommes et femmes veulent avoir leur mot à dire dans la gestion des affaires qui leur tiennent à cœur. Ce n’est qu’en participant effectivement aux décisions prises à l’échelon local qu’ils peuvent avoir gain de cause, ce qui loin d’en être le cas à Djibouti actuellement avec un subterfuge de « régionalisation » dont de but est – une fois encore – de servir d’artificielle façade au pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh.

La participation des citoyens/citoyennes.

Le défi qui se posera à la démocratie djiboutienne nouvellement établie (souhaitons-le fortement) consistera à véritablement décentraliser le pouvoir politique.

Il ne s’agira pas de remplacer « le tyran Ismaïl Omar Guelleh » du pays par des centaines « d’hommes avides et dotés d’un bâton » à l’échelon local, mais bien au contraire de faire participer l’ensemble des citoyens dans toutes les municipalités du pays.

Les graines de la démocratie ainsi plantées ne tarderont pas à porter des fruits

Beaucoup d’associations de l’UE qui militent en faveur de la société civile à travers le monde s’emploient principalement à financer, ne serait-ce qu’en partie, les activités susceptibles de promouvoir la réelle participation des citoyens à la vie politique locale et régionale.

Les caractéristiques qui font de notre lutte – pour l’émergence d’une amorce de démocratie à Djibouti et pour le respect de l’humain – une affaire parfois bruyante, critique et sarcastique sont précisément celles qui lui donnent son dynamisme et sa souplesse. Si le pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh nous donnait le droit de parole, alors nous discuterions ouvertement de nos différences, de nos propositions et nous arriverions peut-être à des décisions qui pourraient permettre de parler de progrès et non point de « bastonnades politiques » et de tyrannie.


Roger Picon

C’est indéniablement par l’entremise de l’acceptation de l’existence d’une opposition politique librement élue au sein du Parlement – elle aussi responsable de ses actes – et en considérant conjointement chaque adversaire politique comme un concurrent – et non comme un ennemi à incarcérer voire à abattre – que chacun/chacune pourra envisager de participer à l’émergence d’une amorce d’ouverture à la démocratie à Djibouti.

Faute de quoi, le pays pourrait s’embraser demain, après demain.

22/06/06 (B355_B) Guelleh continue-t-il à vendre (en toute opacité) de nouvelles ressources naturelles du pays à une société sud-africaine, dont il pourrait détenir directement ou indirectement des participations. Officiellement l’Etat djiboutien devrait avoir 20 %, mais curieusement (?) La Nation oublie de préciser si ce sont 20 % des charges ou 20 % des recettes ….

____________________________________ Note de l’ARDHD

Guelleh et comparses ont l’habitude de brader les ressources du pays à des sociétés étrangères : Dubaï a été longtemps favorisée (Port, Aéroport, encaissement des taxes d’importation), maintenant l’Afrique du Sud semble avoir le vent en poupe : le train avec Comazar, puis maintenant les ressources du sous-sol avec Green River Ressources.

Les questions qui se posent sont :

  • 20 % pour l’état djiboutien, est-ce une participation minimum ou une participation normale dans ce genre de Joint venture ?
  • Comment seront fait les comptes ? On peut supposer (compte-tenu des habitudes de Guelleh) que le système soit organisé de telle façon que la Joint Venture ne réalisera jamais aucun bénéfice et même pire accumulera les pertes, dont le remboursement sera alors mis à la charge (comme d’habitude ?) des Djiboutiennes et des Djiboutiens.
  • Qui détient les 80 % et quelles sont les obligations des associés en matière d’investissement et leurs revenus sur les profits. Personne ne nous empêchera de penser que si Guelleh reçoit les cadres de Green Rivers Ressources avec un fort déploiement médiatique, c’est parce qu’il a des intérêts personnels à niveau élevé, soit dans le montage du contrat, soit directement dans l’entreprise. On sait que Guelleh possède des participations dans plusieurs entreprises sud-africaines : celle-ci en fait-elle partie ?

Et quand il y a de l’or, Guelleh et Paulette ne se sentent plus !


Roger Picon
Abus de bien social, délit d’initié, prise d’intérêt abusif, conflit d’intérêt : le cirque continue à Djibouti !

___________________________________________ Extrait La Nation

Prospection aurifère à Gagadeh et Garabaïs

Le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh a reçu jeudi dernier une délégation d’une société sud africaine qui effectuera des prospections minières dans le sud du pays à Gagadeh et Garabaïs notamment.

Introduit par M.Abdi Farah Chideh, consultant national et coordinateur des projets énergétiques et miniers, les discussions entre le chef de l’Etat et les responsables de la Société “Green River Ressources” se sont déroulés en présence notamment du ministre des Affaires Présidentielles M. Osman Moussa Idriss.

Le Directeur technique de la “Green River Ressources”, M.Murray S. avec qui nous nous sommes entretenus, nous a révélé que les prospections engagées depuis deux ans ont été fructueuses et nous progressons.

Pour lui, l’entreprise sud africaine a décidé d’investir dans ce projet et continue toujours d’explorer dans l’espoir de trouver des filons aurifères économiquement rentables. Il a par ailleurs souligné que les indications géologiques ont toutes été positives.

Pour ce qui est du temps que ça prendra, le responsable a expliqué qu’il était difficile de dresser des estimations.

" La canicule estivale nous a empêché de commencer les travaux de prospections et c’est pour cela que nous avons décidé de reprendre les travaux en septembre à Gagadeh notamment " a indiqué M.Murray S. M. Abdi Farah Chideh, le consultant national et coordinateur des projets énergétiques et miniers avec qui nous nous sommes également entretenus a pour sa part dit que les indices géologiques étaient très encourageants. Le responsable djiboutien a expliqué que la société sud africaine est venue avec d’autres investisseurs pour finaliser les explorations. "

A ce titre, nous avons décidé de créer une société de ‘joint venture’ dont le gouvernement djiboutien sera partenaire avec une part de 20% " a déclaré le coordinateur du projet. Abdi Farah Chideh a également affirmé que les investisseurs étrangers ont programmé d’investir jusqu’à 4 millions de dollars américains pour finaliser au moins les études d’exploration.

22/06/06 (B355_B) Radio-trottoir : du rififi « presque » familial à l’OPS (Lecteur)


Roger Picon
Les scandales, les détournements, les injustices continueront tant que Guelleh et tous ses lèches bottes continueront à gérer le pays. Pour diriger le pays, il nous faut des gens sérieux, d’honneur et de bonne foi.

Je vais vous parler d’une autre institution, qui à l’instar de tous les secteurs publics, est visée : l’OPS !

Depuis la nomination en 1997 d’Abraham Ali Hamad à la tête de l’OPS, on a assisté à un redressement spectaculaire des comptes puisque l’immense gouffre qu’avaient organisé et laissé Hassan Gouled et ses sous-fiffres : IOG et Cie était colossal

Abraham Ali connu pour son honneteté et sa bravoure à remis l’OPS sur pied en lui permettant de reconstituer sa trésorerie et son fond d’intervention..

Mais ce genre de réussite à Djibouti, contrairement à d’autres pays, n’attire pas la sympathie ni les amitiés. Il s’est mis à dos un grand nombre de barons de la dictature (Ministre, Directeurs et …) parce ce qu’il gérait bien les deniers publics et qu’il refusait toute forme de prévarication. Pourtant il a du être sollicité et parfois vigoureusement pour accorder des passe-droits, payer des prestations injustifiées et financer le parti.

Sur la berge d’Haramouss, Paulette (Kadra HAid) et Satan ( IOG) ont choisi de considérer Abraham comme un proche, un habitué, afin qu’il participe comme les autres au grand programme de détournement en leur faveur.

C’était connaitre Abraham Ali qui a toujours opposé un refus à ce genre de demande particulière.

Le résultat ne s’est plus fait attendre et la sanction inévitable est tombée : mise en retraite anticipée pour non obéissance aux Seigneurs de Djibouti.

Chacun sait que, sans un homme de cette trempe au degré élevé de moralité, l’OPS retombera dans le rouge…

Deux mois après sa mise en retraite, il a été remplacé par un homme issu de la tribus de Paulette et surtout choisi et dirigé par elle : les bavures ne se sont pas fait attendre !

C’est avec un premier détournement de 15 millions de fdj qu’il commence son travail, avec l’aide de trois personnes !!!

Qui sont les complices ?

Deux caissiers ont été inculpés pour ce détournement et Dieu seul sait s’ils sont coupables ?

La 3ème personne complice dans ce coup (sans elle, le détournement aurait été impossible) n’a pas été mise en cause !

Il s’agit d’une femme, issue comme par hasard de la même souche que Ahmed Houssein, le directeur et … Paulette (bien sur) !!!

PAUVRES DJIBOUTIENS…



Fervent djiboutien

22/06/06 (B355_B) Selon une source de presse algérienne (Algérie-dz.com), le régime de Guelleh serait épinglé dans le dernier rapport du Congrés (traite des personnes) publié à Whashington le 21 juillet. Après la conférence de l’OIT, on note que les dérives honteuses de Guelleh commencent à faire l’unanimité contre lui dans les instances et organisations internationales. A quand les réactions de l’Europe et de la France ? (Info lecteur)

Lien avec la source :
http://www.algerie-dz.com/article5716.html

L’Algérie épinglée par les Etats-Unis

Djibouti classée sous surveillance
en catégorie 2 !!

Contrairement au Maroc et au Malawi, l’Algérie ne fait pas assez d’efforts pour combattre la traite des personnes, selon le rapport annuel 2006 du Congrès américain rendu public à Washington.mercredi 21 juin 2006.

Ainsi, le Maroc et le Malawi ont reçu les éloges du département d’État des États-Unis pour les progrès qu’ils ont réalisés au cours de l’année écoulée en matière de lutte contre la traite des personnes, et épinglent curieusement l’Algérie, qu’ils placent au niveau de pays comme Djibouti et le Kenya, c’est-à-dire dans la liste des pays qui montrent des signes de défaillance évidents dans leur politique vis-à-vis de ce sujet.

Le département d’État évalue les efforts que déploient les gouvernements étrangers en vue d’éliminer ce fléau de la société. Le rapport répartit les États en quatre catégories en fonction des mesures qu’ils prennent pour combattre la traite, pour traduire en justice les criminels et pour soutenir et assister les victimes.

Les Etats qui satisfont aux critères établis par la loi de 2000 sur la protection des victimes de la traite sont placés dans la catégorie 1.

La catégorie 2 comprend les États qui ont démontré leur volonté de faire face à leurs problèmes mais n’ont pas encore satisfait aux normes internationales. La « liste de veille » de la catégorie 2 englobe les États qui donnent des signes de défaillance, tandis que les États qui ne font guère d’efforts sont placés dans la catégorie 3.

Le Maroc, selon Michelle Austein, rédactrice du Washington File, satisfait, quant à lui pleinement aux normes internationales minima relatives à la lutte contre la traite des personnes. Selon le rapport, sa coopération internationale dans ce domaine « reflète la détermination absolue des pouvoirs publics à faire face à ce problème ».

C’est ainsi qu’en février, les autorités marocaines ont démantelé un important réseau international qui se livrait à la traite et au passage transfrontalier clandestin de personnes originaires d’Inde. Elles ont arrêté 70 suspects, dont un policier. Le Soudan et le Zimbabwe ont été épinglés pour l’insuffisance de leur action en matière de lutte contre la traite des personnes.

Ont été placés dans la « liste de veille » de la catégorie 2 les États suivants, entre autres : l’Afrique du Sud, l’Algérie, Djibouti, l’Égypte, la Guinée Equatoriale, le Kenya, la Libye, la Mauritanie, la République Centrafricaine et le Togo.

Evidement, cette classification est largement contestable, et on peut estimer que l’Algérie n’est pas sans reproche sur ce sujet-là, mais un coup d’oeil sur les rapports annuels de la police et de la Gendarmerie nationale peut pousser à plus de retenue dans la classification américaine.

Annuellement, ce sont des milliers de personnes qui sont arrêtées aux frontières sud pour immigration clandestine, qui reste à la base de la traite des personnes, pour proxénétisme, prostitution, travail au noir, abus sur mineurs et toute la panoplie des délits qui constitue la large gamme des violations des droits des personnes.

22/06/06 (B355-B) Djibouti et le « système de gestion social » de Guelleh et comparses, mis à mal à la Conférence de Genève de l’OIT, qui exige des informations précises : comme nous l’avions prévu, l’arrestation et l’expulsion d’un représentant du BIT n’a pas été vraiment appréciée … ! (Information LDDH)

Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION

DU 21 JUIN 2006

DJIBOUTI SUR LE BANC
DES ACCUSES
A GENEVE

Comme il fallait s’y attendre, les dérives du Pouvoir Djiboutien en matière
des libertés syndicales ont été particulièrement démontrées à la dernière
Conférence Internationale du Travail à Genève.

La répression constante contre le Syndicalisme Libre, la mise en avant des
Syndicats-Maison, les violations des engagements internationalement
souscrits, et les promesses non tenues depuis dix ans, ont mis notre pays
sur la sellette de la Communauté Internationale.

Lire ci-après un résumé du Compte rendu provisoire de la 95ème Session de
l’Organisation Internationale du Travail (OIT) de juin 2006.

M. NOEL ABDI Jean-Paul.

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Conférence internationale du Travail
Compte rendu provisoire 5C
Quatre-vingt-quinzième session,
Genève, 2006
 

Protestation concernant la désignation de la délégation des travailleurs de
Djibouti

16. La commission a été saisie d’une protestation concernant la désignation
de la délégation des travailleurs de Djibouti, présentée par MM. Adan
Mohamed Abdou, secrétaire général de l’Union djiboutienne du travail (UDT),
et Kamil Diraneh Hared, secrétaire général de l’Union générale des
travailleurs djiboutiens (UGTD).

Les auteurs de la protestation allèguent
que, en dépit de ses engagements pris devant la commission en 2005, le
gouvernement continue à désigner à la Conférence des délégués des
travailleurs qui sont en réalité inféodés au pouvoir politique.

Selon eux,
les «prétendus représentants» de l’UGTD qui font partie de la délégation ne
sont en fait que des individus à la solde des pouvoirs publics et utilisés
en tant qu’alibi syndical par le gouvernement.

17. Les auteurs de la protestation dénoncent une fois de plus des violations
graves et flagrantes des principes de la liberté syndicale dans le pays, à
savoir l’ingérence du gouvernement

  • dans les affaires syndicales,
  • des actes
    de discrimination antisyndicale (harcèlement, répression constante de
    syndicalistes depuis 1995, emprisonnement de dirigeants syndicaux) qui font
    aussi l’objet de cas devant le Comité de la liberté syndicale,
  • l’adoption
    d’un code du travail jugé contraire aux normes internationales du travail
    notamment aux conventions (nº 87) sur la liberté syndicale et la protection
    du droit syndical, 1948, et (nº 98) sur le droit d’organisation et de
    négociation collective, 1949, l’arrestation et l’expulsion d’un
    fonctionnaire du BIT,
  • ainsi que le refoulement manu militari à l’aéroport de
    Djibouti de représentants de la Confédération internationale des syndicats
    libres (CISL) et de la Fédération internationale des droits de l’homme
    (FIDH).

Les auteurs de la protestation allèguent aussi qu’une personne
nommément désignée ferait partie de la délégation des travailleurs
uniquement à des fins d’émigration une information qui s’avère inexacte, le
nom de la personne en question ne figurant pas dans les pouvoirs présentés
par le gouvernement. Ils demandent à la commission de condamner fermement
l’attitude du gouvernement en proposant l’invalidation des pouvoirs du
délégué des travailleurs.

18. Dans une communication écrite adressée à la commission à sa demande, le
gouvernement indique que seule l’UGTD peut être qualifiée de représentative.

Seule centrale présente sur l’ensemble du territoire, elle regroupe
l’essentiel des syndicats de base et vient d’organiser son septième congrès
ordinaire aux fins d’élire ses dirigeants avec la participation d’un
observateur de la Fédération syndicale mondiale (FSM).

D’après le
gouvernement, l’UGTD a désigné souverainement ses représentants à la
Conférence, comme suite à l’invitation que lui a adressée la Direction du
travail et des relations avec les partenaires sociaux. S’agissant d’un
éventuel accord sur un système de rotation en vue de la désignation des
délégués, le gouvernement explique qu’il n’est pas de son ressort de
désigner un quelconque délégué à la Conférence et que seule l’UGTD est à
même de fournir des informations sur cette question.

Le gouvernement réitère
sa position selon laquelle des syndicalistes se réclamant de l’UDT ne
représentent en réalité qu’eux-mêmes et continuent de la sorte à induire en
erreur nombre d’organisations qui ignorent la réalité djiboutienne.

En
outre, l’une de ces personnes au moins exercerait à la fois la fonction de
secrétaire général d’un parti politique légal et la fonction de secrétaire
d’une centrale syndicale, cumul interdit par le nouveau Code du travail
(art. 214)
.

Pour plus de précisions, le gouvernement joint en annexe copie
de sa communication adressée au Comité de la liberté syndicale en date du 15
janvier 2006.

19. La commission déplore que depuis près de dix ans, à chaque session de la
Conférence à laquelle Djibouti a accrédité une délégation tripartite, la
commission a été saisie d’une protestation concernant la composition de la
délégation des travailleurs.

Ces protestations sont toutes fondées sur des
allégations relatives à des actes d’ingérence du gouvernement dans la
désignation de la délégation.

Pour sa part, le gouvernement continue à
mettre en cause la qualité pour agir des auteurs de la protestation, sans
jamais soumettre à la commission d’éléments fiables et vérifiables.

Plus
particulièrement, le gouvernement n’a fourni aucune information précise sur
l’importance numérique de l’UGTD ni sur les consultations relatives à la
désignation des membres de la délégation dont les pouvoirs sont contestés.

En dépit des engagements pris par M. Houmed Mohamed Dini, ministre de
l’Emploi et de la Solidarité nationale, lors de la 93ème session de la
Conférence (juin 2005) (Compte rendu provisoire n° 4D), la commission
déplore vivement l’absence de tout progrès en la matière et le manque de
coopération des autorités gouvernementales.

Alors que le ministre s’était
dit prêt à recevoir l’assistance technique du Bureau international du
Travail, la commission note qu’un fonctionnaire du Bureau a été arrêté lors
d’une mission officielle à Djibouti.

Il s’agit d’un incident grave qu’elle
condamne fermement.

La commission réitère sa profonde préoccupation devant
des pratiques qui sont de nature à corroborer les allégations plus générales
d’ingérence et de non-respect des principes de la liberté syndicale
formulées dans la protestation.

Si le gouvernement sollicite l’assistance du Bureau, la commission veut
croire que le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour
assurer la sécurité personnelle des fonctionnaires concernés.

20. A la lumière de ce qui précède, et notant que le Comité de la liberté
syndicale est déjà saisi de certaines questions soulevées dans la
protestation, la commission estime à l’unanimité que la procédure liée à la
composition de la délégation des travailleurs de Djibouti à la Conférence
doit faire l’objet d’un suivi.

En vertu des dispositions de l’article 26bis,
paragraphe 7, des Dispositions provisoires du Règlement de la Conférence en
matière de vérification des pouvoirs, la commission propose à la Conférence
de demander au gouvernement de Djibouti de soumettre pour la prochaine
session de la Conférence, en même temps que la présentation des pouvoirs de
la délégation de Djibouti, un rapport détaillé et étayé de documents
pertinents sur la procédure utilisée pour désigner le délégué des
travailleurs et ses conseilleurs techniques, indiquant notamment les
organisations qui auront été consultées à ce sujet et selon quels critères,
la date et le lieu de ces consultations, ainsi que les noms des personnes
désignées par ces organisations au terme de ces consultations.

La commission veut croire que le gouvernement s’assurera que des critères
objectifs et transparents seront établis aux fins de la détermination des
organisations les plus représentatives des travailleurs et que la procédure
de désignation des travailleurs à la prochaine session de la Conférence sera
pleinement conforme à l’article 3, paragraphe 5, de la Constitution de
l’OIT.

21/06/06 (B355_B) La crise somalienne dans la presse. Les tensions entre les tribunaux islamiques et l’Ethiopie font les gros titres. L’Union Africaine prépare l’envoi de troupes d’interposition, tandis que l’ADI essaye de justifier officiellement une levée de l’embargo sur les armes, qui pourrait bien arranger rétroactivement les affaires de Guelleh, qui l’aurait bafoué depuis des années, selon des onservateurs, afin de maximiser ses profits. (Infos lecteur)

_____________________________ Le Monde avec AFP

Vives tensions entre l’Ethiopie et la Somalie

Les tribunaux islamiques de Somalie, qui étendent depuis début juin leur emprise sur le pays, ont appelé, lundi 19 juin, la communauté internationale à faire pression sur l’Ethopie, qu’ils accusent depuis ce week-end d’avoir envoyé des troupes dans le pays.

« Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur l’Ethiopie pour qu’elle retire ses troupes du territoire somalien, afin d’éviter un nouveau conflit », à déclaré à Jowhar un des dirigeants des tribunaux islamiques, Cheikh Ali-Hassan. Samedi, le président des tribunaux, Cheikh Shariff Sheikh Ahmed, avait accusé l’Ethiopie – qui soutient le fragile gouvernement de transition somalien – d’avoir envoyé des troupes en Somalie. Addis-Abeba avait aussitôt démenti.

APPEL AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Plusieurs organisations internationales s’inquiètent des risques de conflit. Le représentant de l’ONU en Somalie a appelé, lundi, le conseil de sécurité à agir pour empêcher le conflit somalien de prendre une dimension régionale et de provoquer une intervention de l’Ethiopie. « Nous sommes à un moment critique », a déclaré à la presse François Lonsény Fall, représentant spécial en Somalie du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. « Si rien n’est fait maintenant, ce conflit peut prendre une dimension régionale, et le Conseil de sécurité doit agir davantage », a-t-il ajouté.

Face à la dégradation des relations entre la Somalie et l’Ethiopie, le président somalien, Abdullahi Youssouf Ahmed, est attendu mardi matin dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba où il doit notamment rencontrer le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, et se rendre au siège de l’Union africaine (UA).

L’avancée des milices des tribunaux dans le pays a relancé le projet de force de paix africaine en Somalie, né en 2005, mais qui n’a jamais vu le jour. « Nous avons décidé d’envoyer une mission d’évaluation qui va déterminer quels sont les besoins d’une mission de soutien à la paix (…) dès que possible », a indiqué à la presse à Addis-Abeba le commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, Saïd Djinnit. M. Djinnit a fait ces déclarations à l’issue d’une réunion de représentants de l’UA, de l’Union européenne et de l’ONU consacrée aux mesures à prendre en vue du déploiement d’une telle force.

Avec AFP

__________________________________ BBC News

L’Union africaine prépare l’envoi de troupes d’interposition en Somalie

Somali peace force moves closer

The African Union and western diplomats have agreed to send a team to Somalia to assess the possibility of deploying peacekeepers there.

The assessment team will decide how many troops would be needed.

The Islamists, who control the capital Mogadishu, fiercely oppose the idea and last week held large protests.

Tension is high in Somalia, after the Islamists said Ethiopian troops had crossed the border – a claim the Ethiopians have denied.

Somalia has had no effective national government for 15 years.

Ethiopia is seen as being close to President Abdullahi Yusuf and there are some unconfirmed reports that Ethiopian troops have been spotted in Baidoa, the town 200km north of Mogadishu, where his government is based.

« We call on the international community to pressure Ethiopia [to] remove its troops from Somalia territory in order to avoid another conflict, » said Sheikh Ali Hassan, an official in the Union of Islamic Courts, reports the AFP news agency.

Islamist militias have been moving towards the Ethiopian border.

After a meeting in the Ethiopian capital, Addis Ababa, AU Peace and Security Commissioner Said Djinnit told reporters that there was unanimity among the international community to support the interim government, which has requested peacekeepers.

He said the situation was extremely serious and could threaten regional stability but there was a « window of opportunity ».

He said they were calling for dialogue between all of the parties in Somalia.

Before any peacekeepers were deployed, the UN would have to lift its arms embargo on Somalia.

Tim Clark, head of the European Union delegation to the talks said there was a real sense of urgency.

« The situation could unravel very, very fast unless there is a real muscular response, » he said.

Distrusted

The BBC’s Hassan Barise in Mogadishu says Somalis fear that any foreign peacekeepers brought into the country would end up clashing with the Islamist militias.

Correspondents say the only place safe enough for peacekeepers would be Baidoa, but many residents in Baidoa fear an assault from the Islamic courts militia.

The government initially welcomed the Islamists’ victory against warlords but the peacekeeper issue has divided them.

President Yusuf has set three conditions for talks:

  • The Islamic courts leave other towns they have seized and withdraw to Mogadishu
  • They recognise his government
  • They lay down their weapons

In return, the Islamists refuse to have talks until the government says it does not want foreign peacekeepers.

On Sunday, UK Minister for Africa Lord Triesman called on the government and the Islamic courts to begin a dialogue to try to bring order to the country.

He told the BBC’s Newshour programme that he had spoken to President Abdullahi Yusuf and had called on him not to invite Ethiopian forces into the country.

Ethiopia has been mentioned as one of the countries that could send peacekeepers to Somalia, but Ethiopia is deeply distrusted by some Somalis.

During the 1990s, Ethiopia helped Mr Yusuf expel an Islamic group from the northern Puntland region he controlled.

Intense diplomatic pressure is being applied by the international community to try to stop Somalia, which has had no effective government for 15 years, from spiralling further into civil war.

On Sunday, United Nations High Commissioner for Refugees Antonio Guterres told the BBC that there could be a really catastrophic humanitarian situation if there was major confrontation in Somalia.

____________________________________ ADI

Note de l’ARDHD : depuis des années, nous attirons l’attention de l’opinion publique internationale sur le fait que le régime de Guelleh pourrait alimenter le trafic d’armes à destination de la Somalie, en dépit et en contradiction de l’embargo qui a été voté à l’ONU. En insistant sur la nécessité de lever cet embargo, le régime du dictateur ne fait que conforter nos craintes.

En effet la levée de l’embargo sur les armes, pourrait lui permettre de régulariser toutes les entorses qu’il a commises (jusqu’à ce jour) à l’encontre des décisions internationales et qui auraient pu lui permettre en plus, d’arrondir sérieusement ses fins de mois (sic)

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« Il faut lever partiellement l’embargo sur les armes imposé à la Somalie pour déployer l’IGASOM » déclare le Chef de la diplomatie djiboutienne

DJIBOUTI (ADI) – 19 Juin 2006- Le Chef de la diplomatie djiboutienne M.Mahamoud Ali Youssouf a, lors d’un entretien qu’il a accordé hier à la presse, indiqué que la République de Djibouti suit de près l’évolution de la situation en Somalie et appelle notamment le gouvernement de transition à nouer le dialogue avec les principaux responsables des tribunaux islamiques.

« Lorsque les forces des tribunaux islamiques ont pris le contrôle de Mogadisho et ont étendu leur influence jusqu’à Johar et Beledweyne, la République de Djibouti et l’IGAD se devaient de réagir face à cette nouvelle situation » a-t-il souligné.

Pour ce qui est de la crise que traverse actuellement la Somalie et des difficultés qui persistent au niveau du déploiement d’une force de maintien de la paix dans ce pays, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a précisé qu’il est indispensable de lever partiellement l’embargo sur les armes imposé à la Somalie pour déployer l’IGASOM.

« Tant qu’il n’ y aura pas une levée partielle de l’embargo sur les armes en Somalie, il sera difficile pour les pays de l’IGAD de déployer une force régionale chargée du maintien de la paix » a-t-il ajouté.

Selon le ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, M.Mahamoud Ali Youssouf, toutes les composantes de la société somalienne doivent régler leurs différends d’une manière pacifique.

Le Chef de la diplomatie djiboutienne a également déclaré que « la communauté internationale se doit d’intensifier ses efforts en faveur du maintien de la stabilité en Somalie »

Concernant la réunion du groupe de contact sur la Somalie, convoquée par Washington, le ministre des affaires étrangères a, par ailleurs, affirmé que ce genre d’initiatives unilatérales à lesquelles n’ont été associés ni l’IGAD, ni les membres de la Ligue Arabe, ni le gouvernement de transition, ne font que compliquées la situation en Somalie.

« Sachant que l’instabilité et la guerre en Somalie ont des conséquences immédiates sur le plan régional, les pays membres de l’IGAD devraient être c viés à participer à toutes les initiatives concernant la Somalie » a-t-il fait remarquer.

Quant à l’éventuelle présence de troupes éthiopiennes sur le sol somalien, le Chef de la diplomatie djiboutienne a précisé que « toute ingérence extérieure constitue une violation de la souveraineté de ce pays et si cela se confirme, elle ne fera qu’aggraver le sort des somaliens ».