06/07/11 (B611) Le Journal de l’actualité de Djibouti nous envoie sa dernière édition que nous publions.

En préambule, nous tenons à dire qu’il n’est pas question, dans cette tribune libre, de nous livrer à des attaques en règle et personnelles contre des responsables. Ce serait lâche et surtout nous nous opposons au travail de certains de nos « confrères-snipers », qui concentrent leurs critiques acerbes sur certains responsables bien ciblés. Pour quel objectif ???

Nous nous attachons à conserver la vision d’un observateur attentif et objectif et de n’émettre que des critiques justifiées, en dehors de toute complaisance. Pointer du doigt tout ce qui nuit à la bonne marche du pays. Et elles sont nombreuses les tares qui nous accablent.

Après de multiples tractations, le président Ismail Omar Guelleh a maintenu à son poste l’ambassadeur de Djibouti en inde Youssouf Doualeh, qui est malade. Le frère du premier ministre Aden Dileita est nommé ambassadeur dans un
autre pays.

La présidence djiboutienne va-t-elle poursuivre en justice la Lettre de l’Océan indien ?

Dans les jours qui viennent une importante délégation de la radio américaine Vox of America va venir à Djibouti pour s’entretenir avec les autorités djiboutiennes sur des questions qui fâchent le régime RPP : liberté de la presse et démocratie. Deux poisons qui empêchent le régime de dormir tranquille.

Après le sommet de Malabo, le Chef de l’Etat doit aller passer une semaine de vacances en France.

On peut s’attendre à une multiplication des coupures d’électricité ! A l’instar de ses compatriotes, le numéro un djiboutien est fatigué de la chaleur. Va-t-il se faire soigner en France ou va-t-il aller voir sa fille qui étudie là-bas en France ? A Djibouti, son départ vers la France a mis le peuple en ébullition.

Le président Obama a adressé à la présidence un message de félicitations pour la célébration du 34 ème anniversaire de la république de Djibouti. Une bouffée d’air pour le pape de Djibouti qui se croyait rejeté par la première puissance du monde pour ses non-respects des droits de l’homme et de la démocratie. IOG part en France, la tête haute, mais il devrait rencontrer des opposants tel que DAF et Kadhamy.

Les pays de l’IGAD, qui n’ont rien à faire depuis quelques jours, ont voté des sanctions contre l’Érythrée. Asmara a d’ores et déjà rejeté leurs sanctions. Comme on le sait Asmara avait refusé de libérer les prisonniers de guerres djiboutiens qu’elle détient. IOG ne sait plus quoi faire de ce casse-tête.

La Croix-Rouge visite régulièrement ses soldats et officiers à Asmara détenus dans un hôpital militaire.

Mais l’Érythrée refuse toujours de les libérer. Djibouti a demandé au Conseil des Droits de l’Homme à Genève et au Conseil de sécurité de l’ONU de faire pression sur l’Érythrée. Israël qui est un vieil allié d’Asmara a mis son veto. Les États-Unis ont peur de faire pression sur le régime d’Aferworki.

L’Emir du Qatar, qui avait mis tous son poids dans les négociations secrètes entre Djibouti et Asmara pour obtenir la libération des prisonniers de guerre, s’est désengagé de ces négociations en apprenant que les deux parties ne sont pas disposées à faire des concessions. Djibouti a regretté la démission du Qatar tandis qu’Asmara accuse Djibouti de soutenir l’Éthiopie de Meles Zenawi.

Le directeur de la compagnie Oïl Libya (qui a hérité des marchés de Mobil Oïl et Shell Oïl) avait été jeté en prison par le régime. Il a été libéré cette semaine de la brigade nord de la Gendarmerie, sur demande du guide libyen Kadhafi.

IOG n’a pas oublier que c’est Kadhafi qui a équipé son armée et qui a financé la maison qu’il fait construire à Ali Sabieh.

Après le ministre de la communication c’est la fille ainée d’IOG qui attaque à son tour, « le journal de Djibouti ». Nos écrits dérangent au plus haut niveau de l’Etat. Aibado nous demande de cesser de critiquer le régime.

Nous lui renvoyons la balle.

Critiquer ne veut pas dire insulter ! Son père est assez grand pour nous répondre. Quand à nous, les menaces ne nous touchent pas, car notre combat pour la vérité est un noble combat. N’en déplaise à la famille royale.

L’activité du port de Djibouti a chuté. IOG, en colère, avant son départ, a demandé le remplacement d’Aden Ahmed Doualeh par un jeune djiboutien qui était numéro deux du port de Lagos au Nigeria.

Depuis que les arabes de Dubaï port sont partis, les deux ports sont en cessation de paiement.

Décidément des qu’on parle le régime agit. Le premier ministre a été sommé de décorer l’Ambassadeur des États-Unis à Djibouti sur demande du patron de la République. Le diplomate américain doit en principe quitter Djibouti la semaine prochaine. Avec le message d’Obama à IOG, il a accordé à l’ambassadeur en instance de départ de Djibouti une médaille nationale.

Des djiboutiens, en voyage en Éthiopie, ont été blessés à Dire Dawa et ils ont été rapatriés dans notre pays. Ces voyageurs djiboutiens fuyaient la canicule qui tue le pays à petits feux.

Le ministre de la défense Abdoulkader Kamil a été décoré de la médaille de commandeur de l’ordre national de la grande étoile de Djibouti par le premier ministre Dileita. On se demande ce qu’il a fait pour mériter cette haute distinction de l’état ? Cette médaille devrait revenir aux djiboutiens qui ont payé de leur vie pour que Djibouti devienne un état de droit et non pas à un ministre fanfaron.

Parmi les rescapés du terrible accident d’Awash en Éthiopie figurent deux français et 4 djiboutiennes. Tous ont été rapatriés sur Djibouti. Bravo à l’armée de l’air qui a fait un beau travail.

Ce 4 juillet à Djibouti, tout le centre ville est bloqué par la brigade spéciale de la police et les unités commandos de la gendarmerie nationale. La raison est simple, le 4 juillet c’est la fête des Etats-Unis. Tous les soldats américains du camp Lemonnier ont investi les restaurants et les bars du centre ville.

La psychose d’un attentat à Djibouti a mis en alerte maximum toutes les forces de police et de gendarmerie djiboutiennes. On se rappelle que le leader des Chebab à menacé Djibouti des pires représailles si jamais Djibouti ne se retirait pas des affaires somaliennes.

Le 9 juillet prochain le sud Soudan va devenir un pays à part entière. Le président Salva Kiir a envoyé une invitation spéciale à son homologue somalilandais Silanyo pour qu’il asssite à la fête de son pays. Une grosse délégation du Somaliland est attendue à Jubba dans les jours qui suivent.

Le Somaliland a demandé encore une fois à Djibouti de le reconnaitre comme pays. Le président Ismail Omar qui n’a jamais porté dans son cœur le Somaliland a demandé à ce que les Nations unies et l’Union africaine reconnaissent d’abord le Somaliland comme un état. Ce n’est qu’ensuite que Djibouti leur emboitera le pas. Hypothèse d’ores et déjà rejetée par Jean Ping,, le président de l’Union africaine.

La délégation djiboutienne qui était au sommet de Malabo a décidé selon les infos qui nous parviennent d’ignorer une délégation du conseil libyen : c’est à dire l’organe des rebelles libyens. IOG n’a pas voulu les recevoir dans son hôtel de peur d’affronter la colère du guide Kadhafi. On s’aide comme on peut entre dictateurs qui ont leurs problèmes.

Des artistes américains de haut niveau sont arrivés à l’aéroport de Djibouti. Accueillis par la ministre de la femme Hasna Barkhat flanquée d’une jeune interprète canado-djiboutienne. Notre ministre ne comprend même pas l’Anglais !

Ces artistes vont faire rythmer l’hôtel Kempisky Palace dont le bar au sous-sol. Les garçons devront payer l’entrée. Pour les filles elle sera gratuite.
Le festival va bientôt commencer. Pour des raisons de sécurité, il n’y aura pas de spectacle aux salines ouest. Il reste la salle du palais du peuple.

Au programme ces artistes vont aussi se produire aussi au camp Lemonnier, histoire de divertir les soldats américains traumatisés par les guerres en Afghanistan et en Irak. Djibouti accueille le gros de ces troupes d’Obama.
Obama a décidé de conserver la base de Djibouti pendant au moins 15 ans.

Les sénateurs français qui sont venus à Djibouti étaient porteurs d’un message d’apaisement à un moment ou le régime RPP veut se débarrasser de la tutelle française pour entrer de plein pied dans le monde anglophone à l’instar du Rwanda. Inquiète de la tournure des événements Paris a délégué ses représentants auprès des autorités djiboutiennes pour tenter de les amadouer.

Pendant que le chef du régime djiboutien est en France pour se faire soigner et pour voir sa fille, la France décide de jouer les malins auprès de la présidence djiboutienne. Paris sait que Paul Kagameh a insufflé cette idée lors du sommet de Malabo. OG prend tout son temps pour réfléchir sur ce choix. IOG n’a pas du tout apprécié le soutien affiché que Paris a accordé à DAF, l’éternel opposant.

IOG craint que Paris ne joue les troubles fêtes en soutenant en sous-main DAF et les autres opposants. On se rappelle que DAF fut reçu à plusieurs reprises au quai d’Orsay. Cela a irrité le pouvoir RPP. Djibouti aurait étudié la possibilité de rappeler son ambassadeur Rachad Farah et même, dit-on, de fermer l’Ambassade de Paris, avant faire marche arrière. Entre Paris et Djibouti, le climat de confiance n’est plus d’actualité.

Des maisons ont pris feu au quartier 6 dans l’après midi. Les pompiers sont arrivés avec retard pour cause de broutage et de manque d’eau. C’est seul, que le colonel Moussa Ragueh patron des sapeurs-pompiers s’était rendu au quartier 6 sous les rigolades des citadins du quartier qui ont vu le chef des pompiers sans ses hommes. Beaucoup de maisons ont été détruites dans ce sinistre.

Six maisons en bois sont parties en fumée. Le manque d’eau n’a pas facilité l’intervention des citadins dont la plupart dormaient. Selon le commandant Guelleh Mahamoud des sapeurs-pompiers l’origine du sinistre serait une chicha qui aurait été abandonnée des étincelles auraient touché un panneau de bois.

La chicha, à elle seule, a causé trop de dégâts de tous ordres à Djibouti !
Les djiboutiens continuent à fuir la canicule qui malmène la capitale. Dès 9h du matin, la section des passeports de la police nationale est assaillie par des centaines de familles djiboutiennes qui viennent récupérer le document pour aller dans les pays amis de Djibouti comme l’Éthiopie et le Somaliland.

On demande des explications au ministre de l’intérieur Hassan Darar Ouffaneh sur les pratiques au poste frontière de Loyahada où les Djiboutiens se plaignent d’être les victimes de racket commis par de la police de l’air et des frontières. On demande au nouveau ministre de diligenter une enquête afin de vérifier si ces méfaits, jadis connus de ses policiers, ont recommencé.

L’ordre du jour de la 37ème session de l’Assemblée parlementaire francophone prévue du 5 au 8 juillet à Kinshasa sera axé sur la paix, la démocratie, les élections et le développement. Qui va représenter Djibouti à ce sommet à partir du moment où Aden Robleh Awaleh a été viré de l’UMP ?

La ministre espagnole de la défense est arrivée ce midi à Djibouti en provenance d’Addis Abeba. Accueillie à sa descente d’avion par son homologue Abdoulkader Mohamed Kamil, la ministre a été saluée par la consule honoraire de l’Espagne à Djibouti et le patron de la marine espagnole basée à Djibouti.

La ministre s’est immédiatement rendue aux chevets des soldats espagnols blessés qui ont été rapatrié d’Afghanistan. Certains sont en état de coma avancé. La ministre s’est ensuite rendue sur le porte-aéronef de la marine espagnol où elle a pu discuter avec les hauts gradés espagnols. Toujours flanquée de son homologue djiboutien Kamil qui n’avait pourtant rien à faire dans ces entretiens.

Au lieu de s’occuper de la ministre de la défense espagnole qui est en visite à Djibouti, il ferait mieux de discuter avec l’armée nationale qui gronde à Doumera. On se rappelle que des éléments des forces armées avaient refusé de défiler le 27 juin à Doumera. La caméra de la RTD n’est pas allée les filmer pour ne pas se heurter à la colère de la troupe qui attend l’argent frais d’Ismail Omar.

Tandis que le chef de l’état est en visite privée en France, histoire d’oublier les problèmes du pays qui se multiplient, l’armée gronde et les casernes sont en ébullition. Le ministre de la défense a signé l’ordre de démobilisation d’éléments du SNA – Service National Adapté. Le régime les accuse d’avoir volé les boutiques d’Obock.

Accusations que ces jeunes refusent de reconnaître.

Voilà qui met fin à ce journal du 5 juillet 2011.