16/04/2000 – LDDH : ALERTE EN RAISON DE NOUVELLES CONDAMNATIONS POUR DES FAITS PRESCRITS PAR L’AMNISTIE – L’ARBITRAIRE EST TOUJOURS MAITRE A DJIBOUTI.

LIGUE DJIBOUTlENNE DES DROITS HUMAINS
(LDDH)
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Communiqué n°14/LDDH/00
Du 15 avril 2000

Samedi 15 avril 2000, dix prisonniers politiques du FRUD-SUD, en même temps que I’ancien ministre et membre du Haut Conseil de l’ODU M. Moumin Bahdon Farah et quatre autres personnalités de sa famille, ont été condamnés par le Tribunal de Première Instance à des peines de prison ferme aux combattants du FRUD et à des peines de six mois de prison avec sursis à M. Moumin Bahdon Farah et consorts pour le  » délit de participation à formation  » .

Monsieur Moumin Bahdon Farah et les quatre autres personnalités de sa famille ont été condamnés par contumace alors qu’ils étaient bien à Djibouti et qu’aucune convocation n’avait été émise par le Tribunal à leur intention.

Le 8 avril 2000, la LDDH s’était réjouie de la libération de la prison de Gabode des dix combattants du FRUD, qui s’inscrivait dans le cadre de l’Accord-cadre et en conformité à la loi sur l’Amnistie n°78/AN/00/4ème L.

La LDDH dénonce les violations flagrantes de cette Loi d’Amnistie par le procès inique du 15 avril 2000, qui risque d’entacher les pourparlers.

La LDDH demande aux dirigeants du FRUD et en particulier. son Président Monsieur Ahmed Dini, d’éviter le comportement de frilosité et d’exiger. en saisissant le Président de la République, la révision rapide du Jugement du 15 avril 2000 antiréglementaire et en infraction flagrante à la Loi de l’Amnistie.

La révision rapide de ce procès ne manquera pas de neutraliser et certainement d’atténuer les risques de fragilisation des négociations pour une Paix globale, juste, transparent et définitive, tant souhaitée.

M. Noël Abdi Jean-Paul
Président de la LDDH

Pour mémoire, la Loi sur L’Amnistie du 13 mars 2000
Article 1er :-sont amnistiés les combattants et exilés du FRUD armé, pour les faits commis antérieurement à la date du 07 février 2000.
Article 2 : l’Amnistie entraîne la remise de toutes les peines principales, accessoires et complémentaire ainsi que de toutes les incapacités ou déchéances qui y sont attachées.

Note de l’ARDHD :
Comme la LDDH, nous nous étions réjouis la semaine dernière d’une possible amélioration de la situation des Droits de l’Homme à Djibouti.

Cette double et nouvelle violation caractérisée des Droits de l’Homme vient ruiner nos espoirs et nous attriste beaucoup. Elle s’ajoute au scandale des enfants mineurs innocents, injustement incarcérés à Gabode et livrés à toutes les exactions sexuelles de la part des autres prisonniers et des gardiens. Ces personnes ont été condamnés :

par contumace, alors qu’ils étaient présents à Djibouti et qu’ils n’ont pas été convoqués par le Tribunal !!!

pour des faits amnistiés depuis plus d’un mois !!!

Il semble de plus en plus clair que M. Guelleh n’a aucune intention de modifier son comportement ni la nature de son régime qui restera tyrannique et dictatorial. Par ce nouveau geste, il affirme qu’il a toujours la capacité de ne respecter aucun accord ni aucune Loi,

Que l’équipe LA LIBERTE soit déçue n’a, au fond, aucune importance ! Ce qui est grave, c’est que le peuple djiboutien voit s’effondrer une partie des espoirs issus des accords de paix de février 2000. A quand le retour de la démocratie ????