18/09/04 (B264) RSF / Erythrée : la plus grande prison de journalistes au monde depuis septembre 2001.
Trois ans de silence
Depuis le 18 septembre
2001, le pays du président Issaias Afeworki est la plus grande prison
d’Afrique pour les journalistes
Depuis le 18 septembre
2001, soit depuis trois ans, la presse privée n’existe plus en Erythrée.
Trois ans pendant lesquels les Erythréens n’ont eu pour seules sources
d’information que la presse officielle ou les quelques radios étrangères
captées dans le pays.
En outre, depuis quelques
jours, plus aucun journaliste étranger n’est présent en Erythrée.
Début septembre 2004, Jonah Fisher, correspondant de la BBC et dernier
journaliste étranger à Asmara, a été expulsé
après avoir fait l’objet de critiques publiques de la part du ministre
de l’Information.
C’est une situation unique
au monde. En septembre 2001, du jour au lendemain, le gouvernement a fermé
tous les journaux privés et emprisonné les principaux journalistes,
plongeant le pays dans un long black-out. L’Erythrée est aujourd’hui
le seul pays du continent africain, et l’un des très rares sur la planète,
où seule la presse gouvernementale a droit de paraître.
Aujourd’hui, au moins
quatorze professionnels de la presse sont emprisonnés dans des conditions
très difficiles. Les autorités ne donnent aucune information
à leur sujet et ni les lieux, ni les conditions de leurs détentions
ne sont connus. A plusieurs reprises, des membres du gouvernement d’Asmara
ou du parti au pouvoir ont qualifié les journalistes emprisonnés
de « traîtres à la nation », mais aucun chef d’accusation
officiel n’a été rendu public.
Une fois encore, en dépit
de l’entêtement du président Issaias Afeworki, Reporters sans
frontières exhorte les autorités érythréennes
à libérer ces journalistes et à autoriser les médias
privés à reparaître. Ainsi, l’Erythrée mettrait
fin à son triste record : la plus jeune nation d’Afrique, elle est
également la plus grande prison du continent pour les journalistes.