27/04/05 (B295) A lire sur le site du GED, un appel de Mahamoud Idriss Ahmed (Président) pour la mobilisation et l’union de l’opposition, afin de mettre un terme à la mascarade et à ses conséquences (GED)

DJIBOUTI – L’action avec détermination de l’opposition doit être maintenant  » Une action forte, en commun, durable, et animée par chacune de ses composantes « .

Mahamoud Idriss Ahmed
Président du Gouvernement en Exil
L’horizon ne se limite évidemment pas aux élections présidentielles et à leurs conséquences.

Passer sa vie dans l’opposition est pour un homme politique ce que serait pour un homme de lettres se condamner à lire et à juger la littérature des autres. La volonté que de ne condamner dans des déclarations, dans des banalités désespérantes – sans émettre une idée, un programme de remplacement – emploie toujours l’arme qu’elle a sous la main.


Aujourd’hui, toutes les composantes de l’opposition – véritables et sincères – doivent sortir de leurs carcans fixistes, de leurs palabres pour retrouver ce qu’il se fit en un temps contre Hassan GOULED APTIDON ; pour mémoire  » Action, Autorité et Unité de l’opposition d’alors ».


Chacun doit y voir clair en ce qu’il est et veut, à partir de cela savoir exactement quelle est la démarche à mener en commun, les limites des uns et des autres, sans pour cela abandonner les différences de valeurs qui ne sauraient être les déterminants fondamentaux mais des sujets de discussion et d’avancée vers l’émergence d’un gouvernement futur et commun. Un gouvernement de l’action – se substituant à la dictature de la pensée unique – et qui ne pourra aboutir que si l’idée est dès à présent soutenue, portée réellement avec convictions, stimulée par la volonté des uns et des autres, par le courage et la générosité.


Ce futur modèle de gouvernement que propose le GED depuis plus de 4 années se doit de répondre aux désarrois des populations djiboutiennes, par des actes forts fondés sur des convictions profondes unitaires, sur des valeurs et des ambitions consistant à SERVIR d’abord le pays et ses populations. Non point à s’égarer dans la recherche de profits financiers ou de l’accomplissement d’une quelconque ambition d’ordre exclusivement personnel.

 

NE REJETONS PAS TOUT EN BLOC


Tel un leitmotiv que nous n’avons de cesse de répéter dans le programme de futur gouvernement d’Union nationale, il faut rendre tout d’abord son autorité et sa pleine efficacité à l’action publique sans verser dans l’autoritarisme. A savoir que nous ne devrions pas pour l’avenir favoriser un Etat qui mettrait – par ses excès de  » fonctionnarisation  » et son diktat d’un autre temps – un frein, un obstacle à toute initiative émanant des investisseurs privés potentiels.


L’idée des Zones Franches est en elle-même facteur de création d’emplois et nous y adhèrons pour autant que l’Etat y conserve sa place, s’impose et impose au secteur privé un véritable rôle de Partenaire.


Ce n’est pas à l’Etat de financer le secteur privé, c’est par ailleurs par son dynamisme, sa créativité, la pertinence de ses activités et son bon développement comme par son maintien dans notre pays que ledit secteur privé doit contribuer au fonctionnement de l’Etat. C’est ainsi que nous rendrons aussi sa pleine efficacité à l’action publique.



C’est donc dans un véritable Pacte de l’Action de l’opposition qui doit être élaboré sur la base globale d’une action commune en mouvement.


Les diverses mouvances de cette opposition doivent s’impliquer au plus tôt – en prospectant en préalable et dans les meilleurs délais – toutes les voies pour créer une plate forme et une position responsable au service de l’intérêt national.


Le discours de l’excuse, que se sont opposés les uns et les autres fut trop souvent l’alibi – pour diverses raisons – à l’inaction et aux actions ponctuelles à l’efficacité et à la portée internationale relatives car agissant en ordre dispersé. Toute action politique – aussi sincère puisse t-elle être – est impuissante si elle nie la réalité de l’Union nationale de l’opposition, si elle ne se paye que de mots, si elle confond sciemment idéologie politique venue de l’étranger et efficacité par, pour notre Nation.


Il est aussi une réalité qu’Ismaïl OMAR GUELLEH ne saurait admettre – tout le moins jusqu’à ces dernières semaines – qui est celle d’une obligation de changement de sa politique.


Le peu de messages de félicitations des Etats du monde occidental comme de par les autres grands pays, devraient le faire réfléchir. Ceci confirme bien que sa réélection dans de telles conditions ineptes n’est pas du goût de la grande majorité des instances internationales et des autres pays. Nos voisins lui tournent le dos, aujourd’hui plus que jamais !. ceci il ne peut le nier car les faits sont là et parlent d’eux-mêmes.


Les résultats de ce simulacre d’élections présidentielles doivent marquer le temps de l’action et celui d’un réel changement aussi pour l’opposition. Loin de se rétracter, les nouvelles générations doivent étendre constamment le champ de leurs interventions

Mais en même temps, nous ne devons pas être incohérents, nous disperser, et parfois nous diluer dans de sempiternelles palabres qui – s’il est vrai sont un héritage culturel – doivent donner toutefois plus de sens et d’unité à l’action, à l’action avec détermination.


C’est par une action forte et opiniâtre, c’est par la solidarité de la Nation, c’est par l’efficacité des premiers résultats obtenus concernant l’image d’une opposition unie que nous offrirons aux regards extérieurs, que nous pourrons gagner en crédibilité, lutter contre l’intolérance, faire reculer l’extrémisme, garantir l’émergence et la vitalité d’une amorce de démocratie dans notre pays.


Cette exigence s’impose à chacun d’entre nous.


Elle impliquera, au cours des prochaines semaines, vigilance et mobilisation de la part de tous.


Il est temps de retrouver le sens de l’action au service de chaque Djiboutienne et de chaque Djiboutien qui attendent de nous un meilleur dialogue entre nous et avec le pouvoir pour le faire revenir à la raison, pour autant qu’il accepte des conditions préalables à toute réunion officialisée.


La prudence politique est de mise et impose des règles strictes ? Elle vient quand le présent n’est pas à la hauteur des promesses du passé.


C’est donc un gouvernement d’Union nationale que chaque opposant en vient à souhaiter ; un « gouvernement d’action » reposant sur « trois piliers »: « l’autorité républicaine restaurée dont sa justice », « le respect de toutes les libertés publiques, donc politiques » et « le véritable dialogue social ».


Nous estimons que l’heure n’est pas à une mobilisation d’une partie de Djibouti contre l’autre mais au contraire que la politique agisse davantage sur le terrain et qu’elle permette un pluralisme des idées sans se retrouver emprisonnée dans l’heure.


Nous avons un devoir d’action au service des Djiboutiens. Nous devons travailler pour tout le monde et non point pour les intérêts de quelques-uns.


Parmi les divergences subsistant au sein de l’opposition, je n’en vois aucune qui puisse durablement résister à une action claire, forte et déterminée, dès lors qu’elle est puissamment appuyée par les populations de notre pays pour redonner tout son sens à l’instauration d’une véritable vie démocratique. Pour placer l’action au cœur du pacte républicain. Pour remettre l’Etat au service de chaque Djiboutien, de chaque Djiboutienne.


Il ne suffit pas de proclamer des principes, d’invoquer les vertus civiques et républicaines, d’affirmer des valeurs. Il faut les faire vivre. Il faut les incarner. Il faut leur donner toute leur portée, toute leur force pour que, de nouveau, ces principes, ces vertus, ces valeurs, servent de référence à l’action.


C’est en passant de la théorie aux exigences concrètes de la vie quotidienne, de l’incantation à l’action, d’un pacte virtuel à un véritable contrat de l’opposition unie, que la démocratie va pouvoir émerger dans notre pays et jusqu’au bout d’elle-même pour exprimer toute la puissance de service qui est en elle.


C’est par l’action au service de chaque Djiboutien/Djiboutienne que l’on fera reculer les dérives extrémistes. C’est grâce à l’action que tous nos compatriotes qui se sont levés pour lutter avec leurs moyens contre la dictature de la pensée unique et scander sans cesse pour l’émergence de la démocratie lors des récentes présidentielles, que tous ceux et celles, particulièrement ces jeunes qui manifestaient à Djibouti comme ailleurs ont fait avec gravité leur apprentissage de la citoyenneté et trouveront des raisons supplémentaires d’être fiers de leur engagement.


L’épreuve du boycott du simulacre d’élections et de ses conséquences peut être salutaire si elle nous permet de poser sur Djibouti et sur le monde un regard lucide, un regard tourné vers l’avenir. Si elle accroît notre volonté d’action et notre courage. Si elle conforte notre ambition et nos idéaux. Si elle nous rassemble autour de l’essentiel : l’avenir des populations de notre pays.


C’est de notre volonté de nous rassembler autour de l’essentiel, de notre aptitude à trouver les voies d’une action responsable au service de l’intérêt national que va dépendre cet avenir.