04/05/09 (B497) LA VOIX AU CHAPITRE : RÉPUPLIQUE OU MONARCHIE ? (par Aïnaché)


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Faut-il remplacer l’appellation de notre pays :  » la République de Djibouti  » par une appellation plus conforme à la situation complètement monarchique actuelle ?

Il devient de plus en plus incongru, voir ubuesque de continuer à l’appeler « la République ».

Il n’a échappé à aucun djiboutien ni à aucun observateur de la vie politique et sociale djiboutienne qu’il n’y existe aucune voix discordante à la voix officielle et exclusivement présidentielle.

Aucun membre du gouvernement ni de l’assemblée dite nationale ne peut se permettre d’émettre un avis personnel même favorable à la politique gouvernementale. Ainsi, il est indéniable que la vie politique est complètement laminée.

Il semblerait que les politiciens djiboutiens sont de plus en plus plaintifs, particulièrement une petite minorité qui se réclame pourtant de la majorité présidentielle. On ajouterait même qu’ils ne sont pas contents. Bienvenue au club !

Ces politiciens exercent pourtant, s’ils étaient conscients, une fonction, pour ne pas dire un métier, passionnant, certes moins vieux que la prostitution, mais plus varié et plus noble. La dérive djiboutienne veut qu’ils fréquentent les  »Mabrazes » au lieu du trottoir, afin de mieux surveiller leurs proches, ils en sont grassement payés.

Leur mécontentement vient, contrairement à ce que nous pourrions imaginer, de la révolution numérique et particulièrement du contenu de la toile, qui selon certains les harcèle. Ils accusent constamment et d’une façon continue la toile qui montre leurs travers et qu’ils n’arrivent pas à contrôler complètement.

Ils avaient réussi à ce qu’il n’y ait plus de partis politiques, ni d’activité syndicale,
aucune publication mis à part la propagande officielle et monarchique autorisée.

Aucune Radio ni Télévision libre ne peut émettre.

Malgré tout, l’information passe, certes difficilement, mais tout même, grâce à la vigilance et au militantisme de la population qui refuse de vivre dans l’oppression.

La diaspora relie très efficacement cette information afin de lutter contre cette autorité qui se révèle de plus en plus tyrannique.

C’est ainsi, que nous apprenons avec effarement et régulièrement que des jeunes des quartiers populaires sont pourchassés le soir. Nos informateurs signalent, des feux nourris et même des  »rafles » (quel horreur) dans certains quartiers classés par le tenant du pouvoir comme rebelles.

Si ce n’est pas Arhiba, c’est au quartier 5 et ainsi de suite, à chacun son tour.

Décidément, ce pouvoir ne recule devant aucune exaction, même, jusqu’au bannissement de ses propres citoyens. C’est tout dire !

Les abus et les dérives de cette minorité qui nous gouverne, n’ont plus de limites.

Il est à saluer le courage de ce haut fonctionnaire qui a refusé de cautionner ce pouvoir. Son rapport du 30.03.08 que l’ARDHD a pu se procurer est significatif. (lien)

Il faut espérer que beaucoup d’autres fonctionnaires l’imitent.

Nous pouvons comprendre ces hauts fonctionnaires contraints de collaborer avec ce régime faute d’avoir d’autres ressources pour vivre. Mais, comment ne pas se sentir fautif d’exister ainsi au sein d’une population asservie.

Lors du  »Séminaire des réflexions sur l’action gouvernementale », cette semaine (du 2 au 9 mai 2009), le gouvernement donne l’occasion à tous de dire leurs sentiments.

A l’ouverture de cette conférence nous notons déjà la difficulté de nos dirigeants à donner des réponses cohérentes.

Les questions insipides sélectionnées à l’avance, posées par des agents choisies méticuleusement posent problèmes.

Pitié allez y, défoulez vous franchement au lieu de porter le chapeau en lieu et place de ceux qui vous oppriment.

Le peuple djiboutien vous en saura gré. Rappelez à nos dirigeants, que nous sommes une république et non une monarchie.

AÏNACHÉ
Le 4 mai 2009

PS : Par soucis d’objectivité et d’honnêteté intellectuelle, je recommande la lecture attentive du Bilan des 10 années du pouvoir du IOG mis en ligne par le Président du PDD. (Lien)