13/10/09 (B520) « Pour convaincre » : Yémen et Somalie : une déstabilisation durable

La situation dans le nord du Yémen reste tendue et instable a affirmé, le 9 octobre, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), John Holmes. Il a indiqué que pour certains des habitants de Mazrak, c’était la deuxième ou la troisième fois qu’ils étaient déplacés : « Les gens qui ont fui vers les camps ont peu de ressources de survie. Nombre d’entre eux vivaient déjà dans une grande pauvreté et ont maintenant perdu le peu qu’ils avaient ; il faut donc les aider sur tous les plans, de l’abri à l’eau et à la nourriture. Mais il faut aussi aider les milliers de personnes qui, pour une raison ou une autre, préfèrent ne pas vivre dans les camps ».

Par ailleurs, un ancien chef houti a déclaré que les rebelles du nord du Yemen souhaitaient étendre la rebellion à la région Hajjah au nord et Mareb, à l’est, selon l’agence Saba. Abdullah Al-Mahdoun a affirmé que les insurgés recevaient une aide étrangère en matériel et en instruction militaire en sous-entendant une action iranienne. Les instructeurs locaux auraient été entraînés au Sud-Liban et en Iran, il y a quelques années. Selon Al-Mahdoun, les trêves avec les troupes gouvernementales serviraient à refaire les forces de la rébellion.
Pour l’instant, pas de trêve sérieuse à l’horizon. Les combats font rage. Durant les 20 derniers jours, les rebelles auraient perdu 600 hommes, tués, blessés ou capturés. De nombreux autres se seraient rendus selon le gouvernement.

La Somalie pèse aussi sur la situation yéménite. Des réfugiés arrivent régulièrement. 227 réfugiés somaliens, dont 51 femmes, sont arrivés, le 11 octobre dernier, sur les côtes du Yémen. Plus de 50.400 personnes sont déjà arrivées cette année à bord de 994 bateaux au Yémen, depuis la corne de l’Afrique. Cela dépasse le total observé pour toute l’année 2008 avec 50.091 personnes.

De nouveaux combats ont éclaté selon l’ONU, depuis fin septembre, en Somalie. 145 personnes auraient été tuées et 285 autres blessées au cours d’affrontements violents survenus à travers la Somalie, principalement à Kismayo, Beled Weyne et Mogadiscio. Des violences ont éclaté à Kismayo entre deux groupes islamistes, Al-Shabaab et Hisb-ul-Islam, qui collaboraient auparavant pour renverser le gouvernement somalien. Des combats ont également eu lieu, début octobre, entre les forces gouvernementales et Hisb-ul-Islam pour le contrôle de Beled Weyne à la frontière entre la Somalie et l’Éthiopie. Des confrontations ont eu lieu dans Mogadiscio entre les forces gouvernementales et les groupes d’opposition.

Par ailleurs, ce week-end, des troupes éthiopiennes lourdement armées auraient franchi la frontière somalienne, dans la région de Beled Weyne, pour capturer des combattants islamistes.

En définitive, la Somalie, pour laquelle il faut ajouter la piraterie et le Yémen, aussi miné par Al-Qaïda, sont en train de sombrer (à nouveau) dans le chaos. Pourra-t-on éviter, à terme, une intervention militaire internationale, pour rétablir l’ordre dans cette zone stratégique ?