Djiboutiens, ne ratons pas le train de la paix ! (Ainache)

La Voix au Chapitre
Djiboutiens, ne ratons pas le train de la paix !

L’essentiel d’un mandat se jouerait, dit-on, les 100 premiers jours d’un gouvernement. Élu en avril dernier, le nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a mis en pratique cette théorie en prenant des décisions emblématiques durant cette période. Il a modifié la constitution pour qu’elle favorise plus de démocratie, Il a libéré les prisonniers politiques et, surtout, il a tendu la main à son voisin du nord, l’Erythrée.

Ce rapprochement historique vers une paix durable a trouvé une résonnance active auprès du président érythréen, Issayas  Afewerki. C’est, dans cette volonté de fédérer toutes les bonnes volontés vers un apaisement politique sur toute la Corne de l’Afrique,  que le nouveau premier ministre avait également rendu visite à tous ses voisins, en donnant la priorité à Djibouti.

Il est à prévoir, voire, en ce qui me concerne, à souhaiter que ces changements radicaux d’orientations menés par Abiy Ahmed, tant dans sa politique intérieure que dans sa gestion des relations extérieures n’entraînent de profonds et salutaires bouleversements géopolitiques dans notre région.

Il me semble indispensable, que tous les dirigeants se saisissent de cette opportunité initiée par l’Ethiopie et l’Erythrée.

Nos dirigeants djiboutiens seraient bien inspirés à contribuer efficacement à cette dynamique de paix en étant à l’initiative de démarches similaires avec notre voisin érythréen. Il faut bien qu’un des deux belligérants fasse le premier pas, n’est-ce-pas ?  

Alors, soyons celui qui tend la main en vérifiant ainsi la devise chère à notre ancien président, Hassan Gouled Aptidon : « Djibouti, terre de rencontres et d’échanges ».  Dans ce contexte, ne reprochons pas à la Somalie d’avoir fait la paix avec l’Erythrée, même si, en tant que Djiboutien, j’aurai  apprécié , que le Président somalien intervienne en tant que médiateur concernant les litiges entre l’Erythrée et notre pays. Ce conflit n’a que trop duré. Il ne doit pas être un obstacle dans cette dynamique de paix qui s’installe sur la région.

Djibouti ne peut rester en marge, il y perdrait du pouvoir, de la crédibilité et des occasions de développement. L’affaire du Ras Doumeira ne pourrait-elle pas trouver une issue comme l’Erythrée et l’Éthiopie l’ont fait concernant la situation de Dabmé ?

L’autre litige, souvent reproché par le gouvernement de Djibouti à notre voisin Erythréen est son soutien réel ou supposé au FRUD-Armée, le front pour la restauration de l’unité et de la démocratie. Cette organisation d’opposition créée par Ahmed Dini Ahmed n’existerait pourtant plus selon les affirmations du pouvoir djiboutien en place alors que celui-ci continue à les accuser d’être responsables à chaque exaction commise sur le territoire.

Moi, Aïnaché, je peux témoigner que le FRUD, dirigé par Mohamed Kadamy, est bien présent et très actif parmi la diaspora djiboutienne en Amérique du nord et en Europe et est à l’initiative ou participe à de nombreuses réunions et manifestations hors du territoire.

Amis djiboutiens, ne nous trompons pas de combat, cessons de regarder par le petit bout de la lorgnette et prenons de la hauteur.   L’important pour nous, c’est de ne pas rater le train de la paix, c’est de montrer à tous nos voisins que nous sommes volontaires et déterminés au service de cette belle ambition pour notre région.

 AÏNACHÉ