17/11/2022 (Brève 2133) L’économie djiboutienne ralentit sous l’effet des crises mondiales et d’une grave sécheresse (Banque Mondiale)

Lien avec l’article : https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2022/11/16/djibouti-economy-slows-due-to-global-crises-severe-drought

Un secteur numérique plus compétitif stimulerait la croissance économique et la création d’emplois

DJIBOUTI, le 16 novembre 2022 — Après avoir rebondi en 2021, l’économie djiboutienne a ralenti au début de 2022, victime de la guerre en Ukraine, de l’inflation mondiale, de la forte sécheresse et de la faiblesse de la demande éthiopienne. Pourtant, la croissance devrait reprendre pour s’établir à 5,3 % en 2023 et 6,2 % en 2024, et l’ouverture du secteur numérique à la concurrence pourrait entraîner une augmentation supplémentaire de 1 % du PIB national d’ici à 2025, selon la dernière édition du Rapport de suivi de la situation économique au Djibouti (Djibouti Economic Monitor en anglais).

Ce rapport semestriel de la Banque mondiale analyse les tendances et les obstacles au développement de Djibouti. L’édition de l’automne 2022, qui a pour titre « Vers une croissance durable : Améliorer la stabilité budgétaire et la compétitivité du secteur numérique », estime la croissance du PIB réel à 3,6 % pour l’ensemble de l’année 2022, contre 4,3 % en 2021.

Mais cette année, la flambée des cours mondiaux du pétrole et des denrées alimentaires a fait grimper l’inflation – le taux en glissement annuel était de 11 % à la fin du mois de juin 2022. En outre, les mesures prises pour atténuer l’impact de la guerre en Ukraine et l’aggravation de la sécheresse ont creusé le déficit budgétaire. Le service de la dette publique a plus que triplé en 2022, ce qui a conduit le gouvernement à suspendre temporairement le paiement d’une partie de sa dette extérieure.

« Il est urgent d’agir si l’on veut que l’économie djiboutienne se redresse au cours des deux prochaines années. Cela passe par l’accélération des réformes structurelles, l’assainissement des finances publiques et la mise en œuvre du programme d’investissement privé et public », explique Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti.

Le rapport examine les plans du gouvernement actuel qui visent à renforcer la résilience du pays face aux multiples chocs auxquels il est confronté et à ouvrir des perspectives économiques nouvelles. Par exemple, la stratégie de diversification des activités portuaires de Djibouti vise à tirer davantage parti des échanges internationaux pour créer de la valeur. Cette stratégie prévoit la construction d’un chantier de réparation navale, d’un terminal pétrolier et d’un nouveau quartier d’affaires dans le vieux port. En outre, le pays élabore actuellement une stratégie nationale pour la promotion d’une économie verte qui permette de lutter contre les effets du changement climatique et de créer des revenus supplémentaires pour sa population.

Un chapitre du rapport examine le potentiel économique d’un déblocage du secteur numérique djiboutien en mettant fin au quasi-monopole de Djibouti Telecom. Selon le rapport, l’ouverture du secteur à la concurrence permettrait de fournir des services moins chers et de meilleure qualité, ce qui favoriserait l’émergence de nouvelles industries, renforcerait la position de Djibouti comme plaque tournante régionale et attirerait davantage d’investisseurs privés. Ce développement donnerait un coup de fouet aux nombreuses micro, petites et moyennes entreprises du pays, tout en élargissant les possibilités d’emploi et d’entrepreneuriat pour les jeunes.