31/01/2023 (Brève 2168) COMMENTAIRE DETAILLE D’UN LECTEUR SUR NOTRE PAGE FACBOOK : LA VIDEO DES EMEUTES A DIKILL, SYMBOLE DE L’ETAT INJUSTE ET DESTRUCTEUR

++ DIKHIL : Pourquoi la vidéo des émeutes qui ont eu lieu ce matin à Dikhil suite au décès d’Abdoulkader Obakar Houmed, torturé à mort par les policiers du détachement de Dikhil est le symbole de l’état inégal, injuste et destructeur de la paix publique ?

En cette journée du 30 Janvier 2023 à quelques semaines des élections législatives, nous avons été nombreux à voir les images provenant de la Ville de Dikhil où l’on voit des compatriotes essayant de se défendre des cailloux à la main contre la police.

Celle-là même qui était censée les protéger et veiller à la sécurité de tous, est vue comme une menace par les Okarois qui se sont résolus à se défendre comme ils pouvaient. Pour eux, une arrestation par la police de ce régime dictatoriale est synonyme de mort certaine sans que la justice puisse dire un seul mot.
« Souffrance », « désespoir », « état incroyablement critique », « des cris de cœurs sans effet pour ne pas dire sans réponse » et une justice totalement absente ! Les mots sont fort désabusés, mais s’est-ce qui décrit le mieux l’état dans lequel se trouvent notre pays et la souffrance qu’endurent nos concitoyens.
Ces images d’une violence inouïe sont devenues malheureusement le quotidien des Djiboutiens.

En république de Djibouti, il n’y a pas un jour où on ne voit pas des citoyens pleurer de l’injustice et l’abus dont ils sont victimes.

Quand ce n’est pas la corruption, c’est l’abus de pouvoir et quand ce n’est pas de l’abus, c’est la violence, le viol ou encore les disparitions forcées. A cela s’ajoute maintenant, l’enlèvement, la torture et l’assassinat des détenus dans les cellules de la police.

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Mais où va le pays ?

Nous avons dénoncé ici les carences de l’exécutif totalement absent de cette institution policière et le risque que cela constituait pour la paix publique et personne n’a voulu réagir.
Hier on entendait que des policiers avaient refusé d’arrêter le violeur d’une fillette de bas âge s’ils ne sont pas payés (corruption). Il y a deux jours c’était l’attaque et l’arrestation de dizaines de jeunes sympathisants du MRD qui sont depuis portées disparues et juste avant ça il y avait le cas de ce fils de policier victime d’abus de pouvoir des policiers du commissariat.

Trop, c’est trop, partout la répression policière est sanglante et visible mais le silence est d’usage.
Le décès de ce jeune fils du pays qui est mort aux mains des policiers est le 3ème cas en l’espace de quelques mois.
– Il y avait d’abord ce jeune homme retrouvé mort dans les geôles du commissariat du 4ème arrondissement en Mars 2022 quelques heures après son interpellation (à bord d’un véhicule civil) pour des faits de vol de téléphone sans plaignant. Aucune plainte n’a été déposée contre lui, et les magistrats du parquet n’étaient pas informés de sa garde à vue, ni les motifs de son arrestation.
Aucune enquête indépendante n’a été faite, et le ministère de l’intérieur s’est contenté du rapport établi par la police.

Celle-là même qui l’a arrêté sans aucune raison, avant de le tortué à mort et qui a conclu qu’il s’est suicidé sans aucune raison dans sa cellule et seulement quelques heures après son arrestation. Pour ne pas ébruiter l’affaire, le directeur de la police a réaffecté ailleurs les OPJ qui étaient de service le soir des faits et le principal témoin de l’affaire (policier) qui était proche du défunt a bénéficié d’une affectation à la Direction de la Police (Département arabe) et un avancement de Trois pas dans le tableau d’avancement de Mai 2022 (Soit deux mois après les faits).

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Son exploit pour mériter tout ces galons ?

Il avait réussi à convaincre les parents de la victime à enterrer leur fils et ne rien divulguer sur les réseaux sociaux. Un an après, les parents de la victime et l’ensemble de ses proches sont refoulés toutes les semaines du portail de la FNP et le directeur de la police qui avait promis à l’époque de les dédommager refuse même de les recevoir.
– Ensuite, il y’a le cas de la sœur du pilote Fouad Youssouf Ali dont le corps sans vie a été retrouvé derrière l’école de médecine par les policiers du héron et dont les causes de sa mort très suspecte n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.

Là aussi, bizarrement il y’a un autre policier, cette fois-ci officier supérieur responsable du service des renseignements généraux (proche cousin de la regrettée) qui a joué un rôle important pour étouffer cette affaire et joué l’intermédiaire entre la police et la famille de la défunte. Elle a été enterrée et tout comme les cas précédents, aucune enquête pour comprendre les circonstances de sa mort n’a été faite.

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La justice a brillé par son silence habituel.

Le cas du jeune Abdoulkader Abokar sera donc le troisième en l’espace de quelques mois et j’espère très sincèrement que la justice fera son travail. Une enquête indépendante doit être ouverte et les auteurs de ce crime doivent être traduits devant la justice.
C’est bizarre que cette justice à deux vitesses qui sort ses griffes quand c’est une affaire politique pour diaboliser les accusés et leur tailler un procès médiatique sur-mesure plonge dans un mutisme assourdissant lorsqu’il s’agit d’enquêter sur la mort de pauvre citoyen torturé à mort dans les locaux de la police.

Si l’on veut préserver la paix publique et éviter à ce pays une guerre civile, les autorités compétentes doivent se saisir de l’affaire et rendre justice.
L’inimitié, l’abus de pouvoir ou la haine ne peuvent justifier un manquement à cette exigence de justice. Soyez équitables, impartial, juste et craignez Dieu ! Dieu est si bien Informé de ce que vous faites. L’injustice ne vous mènera nulle part et les mensonges ne durent jamais longtemps car le temps les dévoile comme le vent qui emporte le sable.Un jour chacun récoltera ce qu’il a semé.

Justice pour Abdoulkader Obakar et justice pour tous les djiboutiens lésés dans leurs droits.