01/02/2023 (Brève 2169) FRUD : ENCORE UN JEUNE QUI MEURT SOUS LA TORTURE DANS LES LOCAUX DE LA POLICE

FRUD

Bruxelles, le 31 janvier 2023
COMMUNIQUE DE PRESSE

La République de Djibouti, un Etat Tortionnaire
Encore une fois la police a  frappé à Dikhil

Abdoulkader Obakar Houmed,  un jeune arrêté par la police le 29 janvier 2023  est mort sous la torture  dans les locaux de la Police à Dikhil. Quelque soit les motifs de son arrestation,  la mort sous la torture infligée par les agents sensés garantir la sécurité des personnes détenues est un crime.

Le 7 juin 2013,  Sahal Ali Youssouf,  cousin d’Aboulkader Obakar est   décédé après avoir été  torturé par 5 agents de la police.

Ce crime survient dix ans après l’assassinat du jeune Hafez Hassan âgé de 14 ans, perpétré par les forces de répression le 30 décembre 2012. Cet usage disproportionné de la force par des agents de l’État est odieux et impardonnable.

« Quand un pouvoir s’en prend à des enfants, cela démontre à quel point il méprise les droits humains» a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Farah Louback
, originaire de Dikhil, accusé d’avoir participé à une manifestation, est mort sous la torture des agents  de SDS (Service de documentation et sécurité) et  de la police à la prison de Gabode, le 22 décembre 2021 . Les autorités djiboutiennes ont refusé de donner suite à la demande de la famille de Farah, qui réclamait une autopsie.

Omar Daoud Omar,  arrêté en janvier 2021 avec une quinzaine d’autres à cause de leur lien de parenté avec  les combattants du FRUD,  est mort suite à des actes de tortures des agents du SDS et de la Police.

Saïd  Ali  Cheiko, arrêté  le 28 mai 2022 à Balbala ‘(Warabaleh) parce qu’il a osé protester lorsque la police a brûlé sa maison, est décédé  le 6 juin à la prison de Gabode après avoir été torturé

La torture en République de Djibouti est un système installé dès l’indépendance par Ismael Omar Guelleh,  alors chef de la sécurité et poursuivi par son successeur Hassan SaïdIls sont les deux principaux responsables des exactions et notamment de la pratique des tortures.

Depuis toutes les instances militaires et sécuritaires de l’Etat s’adonnent aux tortures, et aux traitements inhumains et dégradants sur les personnes arrêtées.

Plusieurs  milliers de personnes ont subi les tortures et de centaines de  personnes  innocentes  sont mortes sous les tortures.

Des centaines de femmes Afar ont été victimes de viols par l’Armée, des crimes de guerre. Les tortures se déroulent dans les casernes militaires des districts (Tadjourah, Obock et Dikhil), dans les locaux de la police, de la Gendarmerie  et  du SDS. Les premiers morts sous la tortures sont le sergent-chef Omar Mohamed  et le caporal Abdoukader Hanfaré en 1979.

Après les affrontements de Garabtisan entre les Combattants du FRUD  et les soldats gouvernementaux, en octobre 2022,  une vague de terreur s’est abattue sur les civils de Garabtisan, de Syarou et  de Hilou. Plusieurs personnes dont des responsables traditionnels ont été arrêtées et torturées par des mercenaires somalis agissants pour le compte de  Hassan Saïd, chef de SDS.

L’adjudant chef Oudoum Hagayo qui était responsable du camp militaire de Garabtisan  a été arrêté le 10 octobre 2022,  accusé de connivence avec le FRUD et il est torturé.

Même les six militaires faits  prisonniers par le FRUD à Garabtisan et  qui ont été libérés le 21 décembre 2022, ont dès leur retour  été torturés par le SDS, alors   que le FRUD  les a traités d’une manière digne et humaine selon la Convention de Genève de 1949.

Pas  un mois  sans que des arrestations arbitraires, suivies des tortures systématiques : Personne n’est épargnée, du simple berger aux femmes en corvée de l’eau, des notables, des hommes politiques,  des militants politiques ou des droits humains, de simples blogueurs, des participants à des rassemblements, des parents des combattants du FRUD.

Le FRUD met en garde les tortionnaires qu’ils seront tenus pour responsables des actes de tortures et des crimes qu’ils commettent à l’encontre de la population civile.


Mohamed Kadamy, Président du FRUD

Contact ; medkadamy@hotmail.com