27/01/2024 (Brève 2365) LA TRIBUNE : Attaques des Houthis en mer Rouge : le Qatar alerte sur un risque de retard dans les livraisons de gaz

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Les livraisons de gaz naturel liquéfié en provenance du Qatar pourraient être retardées en raison de la multiplication des attaques en mer Rouge par les rebelles yéménites. Des attaques qui pèsent sur le commerce maritime mondial. En réponse, les Etats-Unis frappent de plus en plus le Yémen, au risque d’une escalade dans la région.

Les attaques en mer Rouge continuent de peser sur le commerce maritime mondial. Les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar pourraient être retardées par la multiplication d’attaques en mer Rouge des Houthis yéménites, a averti mercredi QatarEnergy.

« Les développements en cours dans la région de la mer Rouge pourraient avoir un impact sur la programmation de certaines livraisons qui emprunteront des itinéraires alternatifs », a déclaré la compagnie nationale du Qatar dans un communiqué.

Mi-janvier, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l’un des plus grands producteurs de GNL au monde, avait déjà averti que les cargaisons de GNL, « comme toutes les autres cargaisons marchandes », seraient affectés. Il avait également qualifié la crise en mer Rouge d’« escalade la plus dangereuse » dans la région en raison de son impact sur le commerce mondial.

Car depuis le mois de novembre, les rebelles yéménites houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, s’en prennent aux navires commerciaux transitant par la mer Rouge, en soutien aux Palestiniens de Gaza depuis le conflit qui a éclaté le 7 octobre dernier. Ces attaques ont principalement lieu dans le détroit de Bab el-Mandeb. Point de passage obligé pour rejoindre le canal de Suez, il permet de relier le golfe d’Aden à la mer Rouge. Résultat : le trafic se retrouve perturbé dans la zone, qui représente près de 12% du commerce maritime mondial.

D’autant qu’une partie non négligeable du pétrole et du gaz circule sur cette voie maritime, située non loin du golfe Persique. En effet, pour le seul premier semestre 2023, environ 12% du total du pétrole négocié pour le commerce maritime et près de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone au premier semestre 2023, selon l’agence d’information sur l’énergie des États-Unis.

++ Chute du trafic et impact économique

Et pour cause, certains armateurs ont décidé de faire faire un détour à leurs navires par le cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud pour éviter la zone. Ce qui allonge les temps de trajet d’une à deux semaines et fait, de fait, grimper les coûts. Le trafic maritime en Mer Rouge a chuté de 22% en un mois.

De plus, les attaques pourraient avoir, à plus long terme, un impact sur les prix, a déclaré mardi le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis. « Le trafic maritime a baissé de 22% en un mois, mais il ne s’est pas totalement arrêté », a-t-il cependant rassuré Valdis Dombrovskis lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion informelle des ministres européens en charge du commerce international.

Pour autant, a-t-il ajouté, les attaques des rebelles Houthis depuis le Yémen n’ont pas encore eu d’impact sur les prix des marchandises, même si le prix de leur transport a augmenté. « L’impact économique plus global sur les prix à la consommation dépendra beaucoup de la durée de cette crise », a-t-il averti. La Commission européenne doit réviser le mois prochain ses prévisions économiques et l’impact de la situation en Mer Rouge sera pris en compte, a encore souligné

Pour rétablir la paix dans la zone et protéger le commerce maritime, les Etats-Unis ont lancé en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge, baptisée « Prosperity Guardian » (gardien de la prospérité) dont fait partie la France ou encore le Royaume-Uni.

Ce qui n’a pas empêché ces dernières semaines, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, de multiplier les attaques. Depuis bientôt deux semaines, les Américains mènent des frappes au Yémen, faisant craindre un risque d’escalade dans la région. Les forces armées américaines ont même annoncé avoir mené dans la nuit de mardi à mercredi deux nouvelles frappes sur les Houthis, disant avoir visé, au sol, des missiles anti-navire dirigés vers la mer Rouge. Lundi soir, les Américains avaient également mené aux côtés de l’armée britannique d’importantes frappes visant huit sites des rebelles yéménites, ces derniers ayant averti qu’ils riposteraient.

Les Européens étudient de leur côté la mise en place d’une mission de protection des navires marchands en Mer Rouge. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE en ont discuté lundi, lors d’une réunion à Bruxelles, et une décision pourrait être annoncée avant leur prochaine réunion le 19 février. Plusieurs pays, dont l’Italie, la France ou la Belgique ont indiqué leur intention d’y participer.

++ Peut-on craindre une hausse du prix du gaz ?

Malgré les tensions dans la région, les réserves de gaz, très sollicitées pour le chauffage pendant l’hiver, sont encore remplies à plus de 80% en moyenne dans les pays de l’Union européenne, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI). Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, l’approvisionnement gazier en Europe était sujet à de fortes tensions. L’UE a alors réduit ses achats de gaz russe acheminés par gazoducs, et recourt désormais fortement à du gaz liquéfié (GNL), venu principalement des Etats-Unis mais aussi de Russie (notamment via TotalEnergies et ses infrastructures sibériennes).

Couplé aux stocks élevés, le changement de comportement des consommateurs et une meilleure efficacité, notamment dans les bâtiments, qui s’observe depuis la crise énergétique, participent également à la baisse du prix du gaz. Qui plus est, la fin de la saison du chauffage approche…Les attaques en mer Rouge continuent de peser sur le commerce maritime mondial. Les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar pourraient être retardées par la multiplication d’attaques en mer Rouge des Houthis yéménites, a averti mercredi QatarEnergy.

« Les développements en cours dans la région de la mer Rouge pourraient avoir un impact sur la programmation de certaines livraisons qui emprunteront des itinéraires alternatifs », a déclaré la compagnie nationale du Qatar dans un communiqué.

Mi-janvier, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l’un des plus grands producteurs de GNL au monde, avait déjà averti que les cargaisons de GNL, « comme toutes les autres cargaisons marchandes », seraient affectés. Il avait également qualifié la crise en mer Rouge d’« escalade la plus dangereuse » dans la région en raison de son impact sur le commerce mondial.

Car depuis le mois de novembre, les rebelles yéménites houthis, qui contrôlent une bonne partie du Yémen, s’en prennent aux navires commerciaux transitant par la mer Rouge, en soutien aux Palestiniens de Gaza depuis le conflit qui a éclaté le 7 octobre dernier. Ces attaques ont principalement lieu dans le détroit de Bab el-Mandeb. Point de passage obligé pour rejoindre le canal de Suez, il permet de relier le golfe d’Aden à la mer Rouge. Résultat : le trafic se retrouve perturbé dans la zone, qui représente près de 12% du commerce maritime mondial.

D’autant qu’une partie non négligeable du pétrole et du gaz circule sur cette voie maritime, située non loin du golfe Persique. En effet, pour le seul premier semestre 2023, environ 12% du total du pétrole négocié pour le commerce maritime et près de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone au premier semestre 2023, selon l’agence d’information sur l’énergie des États-Unis.

Couplé aux stocks élevés, le changement de comportement des consommateurs et une meilleure efficacité, notamment dans les bâtiments, qui s’observe depuis la crise énergétique, participent également à la baisse du prix du gaz. Qui plus est, la fin de la saison du chauffage approche…